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Sarkozy réussira-t-il à "concilier l'inconciliable" entre les 27 et face à la Russie?

Publié le 27 août 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Mercredi, 27 Août 2008 23:02 Sarkozy réussira-t-il à

Par Daniel RIOT

Fermeté : «C'est tout simplement inacceptable». Et dialogue: « construire avec la Russie une relation dense et positive ». Grand écart. Double but difficile à concilier. Mais seule attitude possible, en ce moment et dans les circonstances actuelles.....Au sein des 27, divisés. Face à la Russie dans un jeu diplomatique où les lots ne suffisent pas.
Devant la réunion annuelle des ambassadeurs, Nicolas Sarkozy a été ferme dans sa condamnation des deux décisions majeures russes de ces derniers jours : un retrait non complet de ses blindés de Géorgie et la reconnaissance unilatérale de l'indépendance de l'Ossétie et de l'Abkhazie. Une décision «qui vise à un changement unilatéral des frontières de la Géorgie»,
«Les forces militaires (russes) qui ne se sont pas encore retirées sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités doivent faire mouvement sans délai», a insisté le chef de l'État, en résonance avec les condamnations formulées par l'Otan et la plupart des dirigeants occidentaux, dont Angela Merkel qui, elle aussi, a employé le mot d'«inacceptable» pour qualifier l'initiative russe.
En même temps, Nicolas Sarkozy a appelé la Russie au dialogue, invoquant l'histoire des peuples européens.

Ceux-ci, «après des siècles d'affrontements et deux guerres mondiales», ont compris que «la paix et la prospérité se construisent avec des voisins dont les intérêts sont respectés et pris en compte» . «Il ne peut y avoir et il n'y aura de solution que fondée sur le droit ; sur un dialogue incluant toutes les parties prenantes», a dit le chef de l'État. C'est cette démarche «que l'Europe propose à la Russie et à tous les États européens non membres de l'Union», a encore déclaré Nicolas Sarkozy, assurant que l'Union européenne «a la volonté de construire (avec la Russie) une relation dense et positive».


À quelques jours du sommet européen qu'il a convoqué lundi à Bruxelles «pour définir une ligne commune» des Vingt-Sept, Nicolas Sarkozy n'avait pas d'autre choix. D'autant plus que sa première mission actuellement est d'assurer, au moins en apparence, l'unité de l'Union sur la stratégie à adopter vis-à-vis de la Russie et, par ricochet, des Etats-Unis.
Des observateurs affirment qu'ainsi il a renvoyé « la balle dans le camp des Russes » en les exhortant à faire des « choix fondamentaux ». Celui «l'entente et de la coopération, celui du respect des principes de la charte de l'ONU et de l'OSCE» Il a surtout fait un exercice d'équilibre instable imposé par les circonstances, le réalisme et le bon sens.
Sarkozy peut être fier d'avoir obtenu un cessez-le-feu donc de circonscrire l'incendie. Il sait qu' il doit aujourd'hui tenter de concilier l'inconciliable dans son propre camp et entre l'Union et la Russie. Il ne suffit pas d'énoncer des principes, de lancer des exhortations ou d'émettre des vœux. Et de masquer sa résignation devant des états de faits « inacceptables » par des mots.
C'est incontestable : «ce qui est en cause dans ce conflit est absolument essentiel, son issue déterminera pour longtemps la relation de l'Union avec la Russie».

C'est possible (on l'espère) : «Personne ne souhaite en revenir au temps de la guerre froide».

Mais la question essentielle reste pour l'heure sans réponse : Qu'est-ce qu '« On » fait ?

La réponse est d'autant plus difficile que la crise géorgienne déclenche d'autres secousses... et va en déclencher d'autres ! Cap sur l'Ukraine par exemple... Nicolas Sarkozy n'a pas cité ce pays dans son discours aux ambassadeurs, mais Bernard Kouchner l'a fait, de son côté, en soulignant que la Russie avait probablement d'autres objectifs que la Géorgie, «en particulier la Crimée, l'Ukraine, la Moldavie». Le ministre des Affaires étrangères a jugé ce jeu «très dangereux». Le commissaire européen à l'Élargissement, le Finlandais Olli Rehn, est allé plus loin en estimant que l'UE devrait clairement soutenir une adhésion de l'Ukraine pour éviter que ce pays ne devienne, après la Géorgie, «la prochaine cible des pressions politiques» de la Russie.
Autant dire que le sommet européen de lundi prochain s'annonce à la fois difficile et crucial. Une « épreuve de vérité pour l'Union européenne » écrivions-nous dès le début des « événements ». C'est encore plus vrai aujourd'hui.
Daniel RIOT

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