Skincare // De Austin Peters. Avec Elizabeth Banks, Lewis Pullman et Luis Gerardo Mendez.
Skincare, réalisé par Austin Peters, se présente comme un thriller inspiré de faits réels. Pourtant, dès les premières minutes, il devient évident que le film manque d'éléments captivants pour tenir ses promesses. Le casting, avec notamment Elizabeth Banks dans le rôle principal, semble prometteur, mais au final, le film peine à dépasser le statut d'un simple divertissement de fin de soirée, comparable à un épisode de série télévisée. Si vous espériez un thriller haletant, préparez-vous à être déçu. Dès le début, le scénario de Skincare apparaît sans relief. Le film tourne autour de Hope Goldman, une esthéticienne hollywoodienne réputée, dont la vie bascule après l'ouverture d'une entreprise concurrente juste en face de son salon. Ce qui aurait pu être un point de départ intéressant pour un thriller centré sur les rivalités commerciales, la pression sociale et l'industrie de la beauté se révèle vite être un récit banal, sans véritable enjeu ni surprise.
L'esthéticienne Hope Goldman lance sa propre ligne de soins. Sa rivale, la visagiste Angel Vergara, ouvre également une boutique juste en face de son studio. Elle commence à soupçonner que quelqu'un essaie de saboter sa réputation et son affaire...
En dépit d'un sujet potentiellement riche en rebondissements - un affrontement entre deux figures du monde de la beauté - l'intrigue ne parvient jamais à décoller. Le film se contente de suivre un chemin prévisible, sans jamais exploiter à fond les thématiques complexes qu'il effleure. La rivalité entre les personnages n'est ni palpitante ni bien développée, ce qui laisse un goût d'inachevé. L'absence d'une quelconque tension dramatique fait cruellement défaut, surtout pour un film censé appartenir au genre du thriller. Le titre Skincare pourrait laisser penser que l'intrigue s'articule autour des soins de la peau, ou même qu'il pourrait y avoir un lien avec un produit cosmétique toxique ou controversé. Hélas, ce n'est pas le cas. Le monde des soins de la peau, qui aurait pu être un cadre idéal pour une critique acerbe des dérives de la vanité et de la superficialité, n'est finalement qu'un prétexte, à peine exploité. L'histoire aurait tout aussi bien pu se dérouler dans n'importe quel autre milieu comme la mode ou la pâtisserie, tant le contexte n'a aucune importance réelle dans l'intrigue.
Il est regrettable que le film ne pousse pas plus loin l'exploration des dérives de l'industrie de la beauté, un thème pourtant très actuel avec la montée des influenceurs de la peau sur les réseaux sociaux. Le film aurait pu proposer une réflexion plus profonde sur l'obsession de la jeunesse et de l'apparence, mais il se contente de rester en surface, sans jamais creuser ces problématiques. Elizabeth Banks fait de son mieux pour porter le film, mais son personnage manque cruellement de profondeur et d'intelligence. Bien qu'elle incarne une femme d'affaires forte, confrontée à des attaques incessantes contre son entreprise, ses réactions manquent souvent de cohérence. Les seules véritables actions marquantes de son personnage se réduisent à une confrontation avec une présentatrice télé. À part cela, son combat semble passif et dénué de véritables stratégies, ce qui nuit à l'intérêt que l'on pourrait porter à son personnage.
Quant aux antagonistes, ils sont ridicules et dénués de menace réelle. Les motivations des " méchants " sont floues, et leur présence à l'écran ne suscite ni peur ni suspense. En conséquence, il devient rapidement évident que le film manque cruellement d'une véritable dynamique de thriller. D'un point de vue visuel, bien que Peters tente d'injecter un peu de dynamisme en filmant des produits de soins sous différents angles, l'effet est comparable à une publicité nocturne plutôt qu'à un élément cinématographique marquant. Cette approche visuelle, bien qu'intéressante au premier abord, n'ajoute pas grand-chose à l'intrigue et ne fait que renforcer l'impression d'une œuvre superficielle. Le film est supposé être inspiré de faits réels, mais même cet aspect ne parvient pas à susciter l'intérêt. En effet, aucune information sur le sort réel des personnages n'est donnée à la fin du film, ce qui laisse le spectateur dans une incertitude frustrante. Si ces événements sont tirés de la réalité, alors le film aurait dû mieux les exploiter pour rendre l'histoire plus captivante et moins linéaire.
En fin de compte, Skincare est un film qui aurait pu être bien plus que ce qu'il est. Les bases étaient là pour offrir une satire mordante de l'industrie de la beauté et des réseaux sociaux, mais ce potentiel reste inexploité. Au lieu de cela, le film se contente de suivre une recette prévisible, sans jamais oser sortir des sentiers battus. Si vous êtes fan d'Elizabeth Banks ou que vous avez un intérêt particulier pour le monde des cosmétiques, Skincare pourrait vous divertir, mais sans plus. En tant que thriller, il échoue à créer la tension nécessaire et se contente d'une intrigue prévisible et sans saveur. Le film ressemble plus à un épisode d'une série télévisée qu'à une véritable œuvre cinématographique, avec un final décevant et une histoire qui s'évapore aussi vite qu'elle a commencé.
Note : 3.5/10. En bref, un thriller fade et décevant malgré un potentiel prometteur.
Prochainement en France