The Front Room // De Max Eggers et Sam Eggers. Avec Brandy Norwood, Kathryn Hunter et Andrew Burnap.
The Front Room est l'un de ces films qui, malgré un potentiel certain et quelques qualités indéniables, échoue à livrer une expérience cinématographique cohérente et captivante. Réalisé par les frères Eggers et produit par le studio réputé A24, il avait tout pour intriguer les amateurs de films d'horreur. Malheureusement, au lieu de marquer les esprits, le film finit par décevoir sur plusieurs niveaux, en particulier en ce qui concerne son exécution narrative et tonale. Dès le départ, The Front Room attire l'attention par son concept et la performance convaincante de certains de ses acteurs, notamment Kathryn Hunter et Brandy. Leur jeu permet de rendre certains moments du film plus mémorables qu'ils ne le seraient autrement. Cependant, même avec ces talents à l'écran, le film échoue à se développer de manière satisfaisante. Le cadre, bien que prometteur, reste sous-exploité, et l'histoire peine à maintenir un équilibre entre ses différents éléments.
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Ce qui aurait pu être un thriller horrifique captivant se transforme rapidement en un méli-mélo d'idées mal connectées. On sent que les frères Eggers avaient des ambitions artistiques et voulaient mêler des thèmes sombres à une esthétique soignée, mais ils se perdent dans une narration mal ficelée, laissant le spectateur confus et détaché. L'intrigue, inspirée d'une nouvelle de Susan Hill, aurait pu être une base solide pour un film de suspense psychologique. Toutefois, le scénario s'étire inutilement, rendant certains choix narratifs faibles et créant des problèmes de rythme flagrants. En s'efforçant de prolonger l'histoire, les réalisateurs sacrifient la cohérence. Des scènes qui auraient dû être percutantes perdent de leur impact à cause d'une surenchère de moments inutiles ou grossiers. Par exemple, des scènes crues et dérangeantes, comme celles mettant en avant des éléments d'incontinence et d'humiliation, semblent plus forcées que véritablement signifiantes.
Plutôt que d'enrichir le récit ou d'ajouter une couche de profondeur, ces moments donnent l'impression d'être là pour choquer gratuitement. Un des plus grands défauts du film réside dans ses personnages. Malgré les efforts louables des acteurs, les protagonistes manquent de profondeur et d'intérêt. Le personnage de Belinda, incarné par Brandy, est particulièrement problématique. Sa méchanceté gratuite et sa cruauté ne sont jamais pleinement expliquées ni justifiées, ce qui la rend simplement insupportable, plutôt qu'intrigante ou effrayante. De même, l'utilisation maladroite du personnage de Solange, une femme âgée et fragile, est difficile à digérer pour les spectateurs qui pourraient s'identifier à des expériences personnelles de soins envers des personnes âgées atteintes de démence. Plutôt que d'aborder ce thème avec sensibilité, le film en fait une source de moquerie, ce qui le rend difficilement supportable pour beaucoup.
Ce manque de clarté dans l'écriture des personnages s'accompagne d'une confusion générale quant au ton du film. The Front Room semble osciller maladroitement entre un film d'horreur sérieux et une comédie noire involontaire. Ce mélange crée une expérience incohérente, où l'on ne sait jamais vraiment s'il faut prendre le film au sérieux ou non. Les moments de tension sont souvent suivis de situations absurdes ou grotesques, qui déclenchent plus de rires que de frissons. Un autre aspect frappant de The Front Room est son incapacité à justifier sa longueur. L'histoire aurait probablement mieux fonctionné dans un format de court métrage, où l'intensité aurait pu être maintenue sans diluer le récit avec des scènes superflues. Les frères Eggers montrent qu'ils ont du talent pour créer des ambiances et des moments de tension, mais sur la durée, le film manque cruellement de substance. À plusieurs reprises, on a l'impression que l'intrigue se répète ou stagne, sans jamais offrir de réelle conclusion satisfaisante.
Si certains films d'horreur réussissent à marquer leur public par leur ambiance oppressante ou des twists imprévisibles, The Front Room laisse un souvenir désagréable, non pas à cause de son horreur, mais en raison de son manque de direction. Le film semble constamment se chercher, sans jamais réellement savoir ce qu'il veut être. Le résultat est un patchwork de scènes mal connectées, où l'horreur n'est ni effrayante ni captivante, et où les tentatives d'humour tombent à plat. En résumé, The Front Room est un film qui laisse un goût amer. Malgré les efforts d'une partie du casting, notamment Kathryn Hunter, et une idée de départ intrigante, le film ne parvient jamais à trouver son rythme ni à établir une véritable identité. Il échoue à la fois comme film d'horreur et comme comédie noire, et finit par décevoir sur presque tous les plans. Si vous êtes à la recherche d'un film qui vous tienne en haleine ou qui vous surprenne, The Front Room risque de vous laisser sur votre faim.
Note : 3/10. En bref, A24 a chié dans la colle avec The Front Room.
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