BMW ART MAKERS
LE PROGRAMME DE SOUTIEN À LA CRÉATION
Visions Dégradées
Sous les feux de la scène artistique, BMW dévoile cette année encore un projet unique et ambitieux au cœur de son programme de mécénat, BMW Art Makers : « The Green Ray ». Conçu par le duo lauréat composé de l’artiste visuel Mustapha Azeroual et de la curatrice Marjolaine Lévy, ce projet transcende les frontières de l’art contemporain pour offrir une expérience inédite et immersive à travers le prisme de la lumière et de la nature.
La richesse des échanges entre Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy leur a permis de remporter la troisième édition du BMW Art Makers, un programme qui, s’inscrivant dans la politique de mécénat défendue par BMW Group, confie chaque année une carte blanche à un duo artiste-curateur.
La nouvelle édition du programme BMW Art Makers, dédiée aux arts visuels et à l’image contemporaine, continue de souligner l’engagement de la marque dans la promotion de la création artistique. Avec « The Green Ray », Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy réinventent les codes de l’expression visuelle, tout en explorant les relations complexes entre lumière, environnement, et perception. Cette œuvre éthérée propose une rencontre surprenante entre l’innovation technologique et une réflexion poétique sur le paysage et la temporalité, dans une démarche où le raffinement est omniprésent.
Mustapha Azeroual Marjolaine LévyL’alliance de deux talents visionnaires
Issu d’une formation scientifique, Mustapha Azeroual a orienté sa pratique artistique vers l’exploration des phénomènes lumineux et de l’image photographique. Ainsi, en fusionnant science, art et technologie, ses travaux se distinguent par leur capacité à capter l’immatérialité de la lumière et à sublimer la nature dans toute sa complexité. Quant à Marjolaine Lévy, historienne de l’art et commissaire d’exposition, elle apporte un regard affûté sur les dynamiques contemporaines, mêlant théorie esthétique et analyse critique pour créer des récits artistiques riches et captivants.
Ensemble, ce duo a su tirer parti de leurs compétences respectives pour concevoir un projet ambitieux, alliant rigueur scientifique et sensibilité artistique. Ainsi, « The Green Ray » s’inscrit comme une expérience polysensorielle, où l’art et la technologie se croisent pour sublimer la perception humaine.
Une Œuvre Unique inspirée par le Rayon Vert
Le titre du projet, « The Green Ray », fait référence au phénomène naturel du rayon vert, ce moment éphémère où le soleil se couche, laissant entrevoir une lueur verte fugace à l’horizon. Symbole d’illusion et de mystère, ce phénomène constitue une source d’inspiration poétique que Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy ont réinterprété de manière innovante.
À travers une installation composée de projections lumineuses, de dispositifs interactifs et de sculptures photographiques, le duo nous invite à questionner le visible et l’invisible, tout en redéfinissant notre rapport au temps et à l’espace. Le projet joue sur des contrastes saisissants : nature et artifice, matière et immatérialité, tradition et modernité. L’immersion dans cette installation évoque un voyage métaphysique où chaque spectateur est amené à redécouvrir son propre regard.
Depuis son lancement, le programme BMW Art Makers n’a cessé de surprendre par son soutien à des artistes qui repoussent les limites de la créativité. Cette initiative, née de la passion de BMW pour l’art et la culture, place l’innovation au cœur de la démarche artistique, tout en soulignant les valeurs partagées par la marque : l’audace, l’excellence et la quête d’émotions intenses.
En tant que mécène d’exception, BMW offre aux lauréats non seulement un accompagnement financier, mais aussi une véritable plateforme de visibilité internationale, permettant aux talents émergents de se déployer sur la scène mondiale. *The Green Ray*, fruit de cette collaboration unique, marque une nouvelle étape dans cette aventure créative. Il témoigne de la volonté de BMW de soutenir les artistes dans leurs explorations les plus audacieuses, tout en inscrivant son empreinte dans le domaine de l’art contemporain.
Un voyage artistique aux confins du réel et de l’imaginaire
L’installation « The Green Ray » a été dévoilée aux Rencontres d’Arles du 1er juillet au 29 septembre 2024. S’en est suivi Les Voiles de Saint Tropez du 2! septembre au 06 octobre, pour finir à Art Basel au Grand Palais, du 18 au 20 octobre 2024. Chaque étape sera l’occasion de réinventer l’expérience, en jouant avec les spécificités de chaque lieu d’exposition. Un dialogue subtil entre espace, lumière et temps, invitant les visiteurs à plonger dans une contemplation sensible et immersive.
Par ce projet, Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy réaffirment la capacité de l’art à transformer notre perception de l’environnement, en nous offrant un moment d’évasion et de rêverie. Cette création symbolise à merveille la synergie entre la tradition d’excellence de BMW et la modernité visionnaire de l’art contemporain.
Le programme BMW Art Makers incarne une véritable ode à la créativité et à l’avant-garde.
En soutenant des artistes et des projets à la frontière des disciplines, BMW ne se contente pas d’accompagner la production artistique : la marque s’affirme comme un acteur clé du mécénat contemporain, capable d’anticiper les nouvelles tendances et de promouvoir l’innovation sous toutes ses formes.
Avec « The Green Ray », la maison ne célèbre pas seulement l’art, mais aussi sa vision d’un monde où l’audace et l’esthétique sont au service de l’émotion pure. Un univers où l’art, tel un rayon vert éphémère*, éclaire la route de l’avenir avec éclat et poésie.
*Dans The Green Ray, les deux lauréats s’intéressent au fameux rayon vert qu’évoquaient déjà Jules Vernes et Marcel Duchamp dans des œuvres du même nom. Ce phénomène optique rare prend la forme d’un point vert visible quelques secondes au lever ou au coucher du soleil. Par l’entremise de panoptiques lenticulaires, c’est-à-dire d’une installation composée d’images au motif changeant selon l’angle de vue, le duo propose une expérience immersive qui met en évidence ce que l’œil humain ne perçoit pas.
Ces larges tableaux déclinent une palette de couleurs allant des roses aux bleus, en passant par des jaunes et des verts tout aussi vibrants. Chacun d’eux a été réalisé à partir de photographies prises par des navigateurs sillonnant les océans Arctique, Indien et Pacifique, ou encore la Méditerranée. L’abstraction suggère ainsi avec poésie toute l’influence des phénomènes climatiques et des activités humaines qui altèrent les nuances des ciels et des mers. Ces visions dégradées que nous offrent Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy sont, somme toute, celles d’une dégénérescence bien plus vaste : celle de la planète.
Mustapha Azeroual & Marjolaine Lévy
Quelle est la genèse de « The Green Day » ?
Marjolaine Lévy : En 2023, Mustapha et moi avons gagné une bourse de l’AADAGP qui consistait en l’écriture d’un texte critique. La fluidité de nos échanges et nos intérêts communs nous ont donné envie d’organiser une exposition. Nous avons donc postulé au programme BMW ART MAKERS. C’est ainsi que The Green Ray est né.
Mustapha Azeroual : Le projet en tant que tel est le prolongement de Radiance, un travail sur la couleur de la lumière commencé il y a une dizaine d’années. Chaque territoire est touché par une lumière spécifique à l’activité humaine, un phénomène connu en météorologie. Différentes particules sont en suspension dans l’atmosphère et, en fonction de leur composition, elles changent la couleur du ciel au lever et au coucher du soleil. Marjolaine a déployé ce projet d’une autre manière en l’intégrant dans une contemporanéité très juste.
M.L.: Dans Radiance, Mustapha nous offre ce que l’œil ne peut pas voir, c’est-à-dire la diversité des variations chromatiques. Il y a une dimension environnementale à laquelle s’ajoute une dualité entre la séduction visuelle et l’image de la suractivité humaine. Il y a une double lecture. L’idée n’est pas de dénoncer quoi que ce soit, mais d’établir un constat subtil et poétique. Nous voulons que le public vive une expérience inédite dans laquelle il s’engage.
Quelle est la visée de cette expérience?
M.A.: Marjolaine a relevé une citation de l’historien de l’art Alexander Alberro, qui affirme que plus les œuvres mettent en jeu le système nerveux du spectateur, plus elles sont égalitaires. Ce qui nous semble pertinent.
M.L.: En effet, quand une œuvre agit sur l’œil, nous sommes tous égaux. Dans la mesure où l’œuvre de Mustapha est une expérience optique et cinétique, il n’y a pas de hiérarchisation du public. Nous verrons les choses différemment selon l’endroit où nous nous situons et en fonction de la manière dont notre cerveau percevra les couleurs, mais nous vivrons tous une expérience physique. L’enjeu tient en la capacité à représenter ce constat environnemental de manière abstraite. Nous devenons ainsi les témoins d’une socialisation de l’art.
M.A.: Nous sommes dans une proposition radicale qui ne s’inscrit pas dans un choc visuel lisible. Le politique se trouve dans ce positionnement par rapport à la photographie. Je suis fasciné par cette discipline, mais les tirages m’intéressent peu, ce n’est pas l’enjeu de mon travail. Beaucoup de penseurs ont parlé de la pratique expérimentale. Le philosophe et écrivain Vilém Flusser a notam-ment écrit que le médium a beaucoup plus ‘imagination que tous les photographes réunis. Finalement, ses capacités sont bien pauvres lorsque l’on se limite à l’image.
Ces photographies ont justement été prises par des navigateurs.
Quel a été votre processus de création?
M. A.: Depuis que j’ai entamé Radiance, je n’ai jamais voulu voyager pour prendre des photos. La réalisation de chaque œuvre tait liée à un déplacement professionnel, une résidence ou une exposition sur un territoire donné. Cela n’avait pas de sens de générer de la pollution pour capturer les effets de l’activité humaine. Quand, pour The Green Ray, nous avons décidé de travailler sur la haute mer, qui constitue un espace peu exploré, il était évident que je n’allais pas partir en bateau durant plusieurs mois. Il était plus juste d’avoir recours à une communauté de navigateurs. Comme nous étions en hiver, peu de gens circulaient. Nous avons donc utilisé des archives. Toutes ces images ont été prises dans des zones identifiées qui mont permis de cartographier des espaces éloignés, comme les mers australes, où je ne suis jamais allé, et où je ne n’irai probablement jamais.
M. L.: Nous ne cherchions pas à avoir des tirages de qualité, il s’agit d’images stéréotypées prises au smartphone. Là encore, la dimension de « belle photo » ne nous intéresse pas. C’est la transformation d’une image en abstraction qui nous plaît.
M.A.: En partant d’un présupposé selon lequel le photographe a une maîtrise limitée des couleurs qu’il restitue, j’ai établi un protocole d’enregistrement permettant de capturer des nuances qui n’existent que sur la pellicule photosensible. Les images qui en résultent me servent de palette afin de créer les paysages chromatiques qui sont les œuvres présentées sur le support lenticulaire.
Le programme BMW ART MAKERS se démarque par son format.
Que vous a-t-il apporté?
M.L.: Il nous a apporté des moyens financiers qui sont de plus en plus rares dans l’art contemporain. Pouvoir déployer une exposition dans plusieurs lieux est exceptionnel. Nous avons aussi la chance d’être accompagnés par une équipe en logistique et en communication tres professionnelle et pleine d’énergie. Nous nous sentons soutenus, tout en bénéficiant d’une vraie carte blanche. Notre dis-cours est libre et correspond à nos ambitions premières. Au-delà deça, BMW représente un champ d’expertise impressionnant, notamment en ingénierie technique. C’est un plaisir de travailler avec toutes ces forces de proposition.
M.A.: Nous sommes en dialogue permanent avec les équipes, qui suivent l’avancement de notre projet et restent à l’écoute. Nous avons eu des retours très positifs. De nombreuses expérimentations qui n’étaient pas prévues initialement ont pu se déployer. Cette adaptabilité nous a beaucoup apporté.
M.L.: Par exemple, Thomas Girst, le directeur de l’engagement cul-turel de BMW, qui est également historien de l’art, nous accompagne dans ce projet. The Green Ray signifie « le rayon vert » et Marcel Duchamp a travaillé sur cette notion. Thomas Girst a pu nous donner des informations précises sur une installation qui a aujourd’hui disparu. L’expertise de BMW est complexe et va au-delà des voitures.
Quelles perspectives le programme vous a-t-il ouvertes?
M. L.: Ce projet n’est pas unique. Après l’exposition au cloître Saint-Trophime, à Arles, The Green Ray se dévoilera dans une nouvelle version à Art Basel Paris, puis dans une autre à Paris Photo, où il y aura une œuvre complémentaire. Réfléchir à divers modes d’existence est intéressant en matière de scénographie, car notre discours va évoluer.
M. A.: Cela fait partie des défis. Le programme veut que le projet ne se présente pas dans une forme figée. Nous allons transformer l’oeuvre pour l’adapter aux espaces et à leur énergie, et non l’inverse. Il y a ce désir que chaque exposition soit inédite dans sa monstration. Ce sont des conditions inhabituelles et stimulantes qui font la spécificité de BMW ART MAKERS.