BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... "Up Around The Bend" by Creedence Clearwater Revival from the album Cosmo's Factory.
Flashback.
Considérations périodiques... par NoPo!
Aujourd'hui lorsque l'on cite Creedence ou CCR (en entier faut une plombe pour le dire), on pense à la guerre du Vietnam et à des BO pour FORREST GUMP ou Pentagon Papers.
Leurs titres paraissent, en effet, sur les bandes de plus de 70 films.
On oublie facilement que leur carrière discographique s'écourte en 5 ans (68-72) et 7 albums studios.
Leur musique présente des facettes allant de la country au blues mâtiné (pas qu'en soirée!) de rock sudiste, rockab' ou swamp rock.
Originaires de la région de San Francisco, le guitariste John Fogerty, le batteur Doug Clifford, et le bassiste Stu Cook (pianiste à l'origine), fréquentant la même école, jouent ensemble, vite rejoints par Tom Fogerty, le grand frère qui mène le groupe au départ.
Uniquement instrumental au tout début car John Fogherty est trop timide pour chanter, le groupe choisit son nom définitif en 1967 après que John soit revenu de l'armée et décide enfin d'exploiter sa voix puissante.
Si l'on comprend le sens de Revival, les gars ont fumé un peu la moquette pour y associer CRE(E)EDENCE (croyance) le blaze d'un pote et l'écolo Clearwater, slogan pour une bière.
'SUZI Q', reprise de Dale Hawkins en 1968, les lance pour de bon. 'I put a spell on you' de Screamin' Jay Hawkins enfonce le clou (ou la langue dans la bouche).
Auteur de 5 titres sur le premier album, John, l'homme à la chemise à carreaux de bûcheron, prouve son don pour l'écriture (et donc l'abattement d'arbres!) sur le second 'Bayou Country', où le blues s'ancre en Louisiane, notamment avec 'Proud Mary' repris par Ike et Tina Turner.
Cette même année de 69, année érotique, voit le quatuor jouer à Woodstock et 'Green river', hit et titre du nouveau disque, 'Bad moon rising' et 'Lodi' chauffer les charts.
'John, Creedence a joué à Woodstock, pourquoi n'étiez vous pas dans le film original?'
'Parce-que nous sommes arrivés sur scène à 2H30 du matin après Grateful Dead qui avait laissé un brouillard de LSD dans l'air et le public amorphe.
Jusqu'au réveil des dix dernières minutes, nous n'avons joué que pour un seul type qui dansait au loin.'
Et oui, le LSD-truit comme un cochon!
En toute fin d'année 69, 'Willy and the Poor Boys' varie les plaisirs alliant influences bluegrass sur 'Cotton Fields', soul noire sur ' Down on the Corner' tout en explosant à travers le tube rock 'Fortunate son'.
Vient alors le disque, le plus vendu en 1970, aux multiples singles, 'Cosmo's factory' du surnom de Doug et de son hangar de répétition.
'Travelin' Band''Lookin' Out My Back Door''Run Through the Jungle''Up Around the Bend''Who'll Stop the Rain''Long as I Can See the Light' etc etc du tube, en veux-tu en voilà!
Tom, effacé par John, quitte alors le navire et 'Pendulum' en 70, retarde l'échéance sans remettre la pendule à l'heure.
La qualité baisse d'un ton, le chanteur, en Shiva ou Kali, assurant presque tout y compris du piano et du saxophone et laissant des miettes aux 2 autres.
Le dernier disque 'Mardi gras' en 1972, rééquilibre les forces mais ne cache pas les faiblesses ni l'échec commercial et critique qui s'en suit.
Pour qui sonne le gras?
John Fogherty s'en sortira mieux que les autres avec une dizaine d'albums solos et quelques hits ' Rockin' All Over the World', repris par Staus Quo, 'Almost Saturday night' par Dave Edmunds
'The Old Man Down the Road' 'Mr Greed'...
'Revival' en 2007, engagé politiquement contre Bush et la guerre en Irak, transmet une bonne impression de retour aux sources.
Retour au riff foudroyant de 'Up around the bend' en 1970 à l'apogée du groupe et du chanteur à la voix aussi puissante que rocailleuse.
Un pan de l'histoire du rock!