sans lui faire injure, Nicolas Sarkozy est un homme politique "primaire." Il ne semble pas maîtriser ses émotions, il fait parler son coeur, et n'a que peu le sens de la mesure. Après LE POINT, qui dressait avec une perfidie sans doute sincère voici 8 jours, le portrait d'une monarchie en devenir, voici l'EXPRESS qui raconte les coulisses du choc afghan. Un article sur-mesure, à la limite de la commande officielle.
"C'est simple, je ne veux plus d'opérations de ce genre tant que vous n'avez pas tiré toutes les conséquences de l'embuscade" explique-t-il aux militaires au lendemain de l'attaque meurtrière du 18 août.
A un conseiller qui lui demande ce qu'il fera au prochain coup dur: "Ne nous laissons pas submerger par l'émotion, répond le président. La vie est suffisamment compliquée."
Sans rire ni trompette, les 3 journalistes (Eric Mandonnet, Romain Rosso et Ludovic Vigogne) écrivent:
Pour un chef d'Etat, l'épreuve de la mort de militaires tombés au combat est un moment de vérité. A Kaboul, aux Invalides le lendemain, Nicolas Sarkozy a d'ailleurs aussi parlé de lui: "Jamais à un tel point je n'ai mesuré ce que peut être la solitude d'un chef de l'Etat face aux décisions qu'il doit assumer." En ce mois d'août 2008, il est devenu pleinement chef des armées. Chef de guerre. Ce mot qu'il récusait il y a encore cinq mois.Imaginez le drapeau flottant au loin, la musique sombre et sévère qui démarre, Sarkozy arrivant sur le tarmac de Villacoublay...
Et un peu plus loin, sans recul ni contradicteur, les 3 pigistes de l'Elysée poursuivent :
Pas question, évidemment, de retirer les troupes - même au PS, ils sont peu nombreux à le souhaiter. Lors du Conseil des ministres, le 21 août, le président a souligné que "le 11 septembre, ça aurait pu être en France". "On me reproche de ne pas défendre les droits de l'homme à Pékin, mais les mêmes me critiquent quand je prends le risque d'envoyer des troupes en Afghanistan, où ils sont menacés", se justifie-t-il en privé.
Amis journalistes, vous valez mieux que cela ....