Le télétravail : la fin d’un mirage ?

Ah, le télétravail... Ce doux rêve qui s'effondre. Mais était-ce vraiment un rêve ? Pour beaucoup, c'était surtout un compromis sordide, une sorte de baume sur la plaie. On nous a vendu ça comme l'avantage ultime : " T'as pas eu d'augmentation depuis 5 ans ? Ah, mais regarde, t'as le télétravail, arrête de te plaindre ! ". Et nous, dociles, on a accepté. On a cru que ce bout de liberté nous serait acquis à vie. Mais maintenant, on voit bien que c'était juste une carotte pour éviter de nous augmenter. Le télétravail, ça arrange surtout les patrons, soyons honnêtes.

Regardez ce qui se passe aujourd'hui : 79% des CEOs sont convaincus que le télétravail est voué à disparaître dans les trois prochaines années. Parce que pour eux, c'est simple, le télétravail, ça a fait son temps, et maintenant, retour à la case départ, tous dans le bureau, sous surveillance. On a tenu pendant la pandémie, on a jonglé entre boulot et gosses, on a serré les dents... Mais dès que la tempête s'est calmée, ces mêmes patrons veulent nous remettre dans le moule, celui du 9h-18h, sous les néons, derrière un bureau trop petit.

Le plus vicieux dans tout ça, c'est cette peur qu'on nous a injectée. La peur de perdre le peu qu'on a. Pas d'augmentation, pas de promotion, mais au moins, on a la possibilité de bosser en jogging de chez nous. Qui oserait remettre ça en question ? On a peur de ne pas retrouver les mêmes "avantages" ailleurs. Alors, on se tait. On encaisse. Parce que, soyons francs, le télétravail, c'est devenu l'argument ultime pour nous maintenir en place.

Mais ne vous y trompez pas, ce sont les patrons qui ont gagné le gros lot avec le télétravail. Pendant le Covid, ils ont pu faire tourner la boîte sans payer pour des bureaux, sans s'occuper de l'électricité, du chauffage, et sans même se soucier de la santé mentale de leurs employés, coincés chez eux 24h/24. Tout ça, c'était pour eux, pas pour nous. Nous, on a juste hérité d'un écran de plus à fixer toute la journée.

Et maintenant, ils veulent nous le retirer. Mais qu'ils ne viennent pas pleurer quand la Grande Démission repartira de plus belle. Parce que oui, qu'on se le dise, si le télétravail saute, on va voir des gens partir. Beaucoup. Peut-être même plus qu'on ne le pense. L'ennui du travail est déjà suffocant, et c'est pas un retour au bureau qui va arranger les choses. Quand on a goûté à la petite liberté d'organiser son temps, même si c'est sous le joug d'un patron qui nous surveille à distance, revenir en arrière, c'est insupportable.

D'ailleurs, on ne va pas se mentir : le télétravail, c'est souvent pour des jobs de merde. Comme dirait David Graeber, ces boulots à la con où tu passes des heures devant un écran sans trop savoir pourquoi. Pas de sens, pas de reconnaissance, mais hé, t'es chez toi, donc tu te tais. Ce compromis malsain, c'est le cœur des négociations actuelles entre patrons et salariés. Vous croyez que c'est un hasard si les salariés d'Amazon et d'autres géants commencent à gronder ? Ça va chauffer, et pas qu'un peu. Les gens sont à bout. Et s'il n'y a même plus le télétravail pour compenser la misère de certaines conditions de travail, ça va exploser.

Le télétravail, ce n'est pas un "cadeau", c'est un levier de négociation. Et si les patrons s'amusent à le retirer de l'équation, qu'ils ne viennent pas pleurer quand ils se retrouveront avec des bureaux vides et des salariés aux abonnés absents. Parce qu'on n'est pas dupes. On sait très bien que ce n'est pas pour notre bien qu'ils veulent nous ramener en open space, mais parce qu'ils ont peur de perdre le contrôle.

Alors, qu'ils s'attendent à des lendemains houleux. Parce qu'on ne retournera pas sagement à la niche sans rien dire.

Source : https://www.inc.com/minda-zetlin/79-percent-of-ceos-say-remote-work-will-be-dead-in-3-years-or-less.html

Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News