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Trois Poèmes de Jean Sénac

Par Etcetera
Trois Poèmes Jean Sénac

Le nom de Jean Sénac m’était inconnu quand j’ai découvert en librairie ce recueil poétique Pour une terre possible. Il a attiré mon attention, je l’ai feuilleté et acheté.
J’ai découvert un poète très engagé, animé par un grand idéal de liberté, qui eut une destinée dramatique.

Note Pratique sur le livre 

Éditeur : Points
Date de publication : 2013 (en partie posthume)
Edition établie et présentée par Hamid Nacer-Khodja 
Nombre de pages : 289

Quatrième de Couverture 

Poète rebelle à tous les conformismes, Jean Sénac fut un artiste engagé pour qui l’Amour allait de pair avec la Révolution. Il célébra la libération du désir, l’espoir d’un monde plus fraternel, et lutta contre le colonialisme et la censure jusqu’à son assassinat en 1973. Celui qui écrivait « je suis beau parce que je t’aime » conjugua l’amour sensuel avec le politique. 
Dans cette anthologie, il loue la terre et le peuple algérien dont il estimait faire partie. 

Biographie du poète 

Né en 1926 à Béni Saf (Algérie), assassiné en août 1973 à Alger, Jean Sénac a été un poète de tous les combats. Egalement auteur de récits, d’essais et de nombreuses correspondances. Il fut ami de René Char et d’Albert Camus mais aussi du peintre Sauveur Galliéro, de Jean Cayrol et de Mohammed Dib. Il a fondé la Galerie 54 et animé des émissions poétiques qui furent censurées. Il a contribué à instituer une esthétique algérienne dans les lettres comme dans les arts visuels. Son assassinat à l’arme blanche, à Alger, n’a pas été élucidé.
(sources : éditeur et Wikipédia) 

**
Les poèmes ci-après datent des années 1950.

(Page 60)

Ce jardin du tricheur qui bêche la vérité 

4

Poèmes, j’ai payé pour que vous ne soyez pas seulement des strophes mais peut-être un cri résolu dans ce grand chaos qui nous couvre. Poèmes qui m’aidez à croire au prestige du tournesol – son audace éphémère comme son perpétuel loisir. 

**

(Page 64)

Morale d’Ombla

À son tour l’oiseleur est pris
au jeu tranquille de sa cage
Il n’avait pas vu son image
que lentement l’oiseau séduit.

Il ouvre l’air il pousse un cri
le temps de retrouver l’usage
de sa conscience et son visage
s’allume aux chardons de la nuit.

Pour éclairer le colibri. 

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(Page 172)

94

Jeunes gens de mon pays,
j’écris pour vous dans l’avenir,
vous qui viendrez libérés de la colère des ancêtres,
vous pour qui je ne serai plus l’oppresseur.

Vous ne fermerez pas la fontaine à ma soif,
ni jetterez à mon amour
l’os vigilant de vos charniers.
Malédiction bavarde ! Démagogies du Clan !
Que je me nomme Jean ne sera plus pour vous un signe d’injustice.

Jeunes gens,
un vieux monde en moi croule
et le grain se détruit.

Oh, j’appelle la nuit !
Que la nuit passe vite !
Au jour je vous salue.
Vous me reconnaissez.

** 


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