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Segolene Royal: la croissance verte, audace et bien fonde economique

Publié le 27 février 2009 par Laurent.baldovino

Ségolène Royal a plaidé vendredi la cause de la croissance verte comme rempart à la crise économique, lors du lancement d' un des plus importants programmes d'énergie solaire d'Europe, en Poitou-Charentes.

Le Conseil régional prévoit d'investir 400 millions d'euros pour aider à l'installation de 600.000 m2 de panneaux photovoltaïques dans des collectivités publiques, notamment les 93 lycées de la région, des entreprises et des exploitations agricoles.

L'objectif est de produire en 2012 autant d'électricité solaire au plan régional que ce que la France en a produit au niveau national en 2007, soit 73 GWh
.

Dans un premier temps, le plan picto-charentais va générer la création de mille emplois, principalement dans le secteur du bâtiment, a fait valoir la présidente socialiste de Poitou-Charentes.

Ce plan est "la démonstration concrète que la relance économique et sociale passe par la croissance verte", a déclaré l'ancienne ministre de l'Environnement lors d'une conférence de presse dans un lycée de Poitiers équipé de panneaux solaires où elle était arrivée au volant d'une voiture électrique.

Pour celle qui a fait des "territoires" l'un des axes majeurs de son discours politique, "les grands défis de notre siècle, en premier lieu l'urgence écologique, se gagneront grâce à des initiatives locales".

A Paris jeudi, elle avait dressé un parallèle entre son administration régionale et l'équipe de Barack Obama aux Etats-Unis. Devant le Congrès, le président américain "a eu cette phrase selon laquelle ce sont les pays qui vont maîtriser l'énergie renouvelable qui vont assumer le leadership du XXIe siècle", a-t-elle expliqué à des journalistes.

POUVOIR D'ACHAT

Concrètement, la région Poitou-Charentes a signé une convention, avec l'aide de la Banque européenne d'investissement (BEI) et du Crédit Agricole qui apportent chacun 200 millions d'euros de prêts à des taux très attractifs.

Les économies d'énergie permettent de rembourser les prêts en huit ans pendant lesquels la région va prendre à sa charge les taux d'intérêt, selon la dirigeante socialiste.

La région a également mis en place un "crédit énergie verte" qui va plus loin que le crédit d'impôt pour l'isolation des bâtiments puisqu' il porte sur la totalité des équipements (solaires, géothermiques ou éoliens).

"L'accès aux biens écologiques ne doit pas être réservé à quelques-uns. Ils doivent devenir des produits de consommation populaire", a fait valoir Ségolène Royal, qui a généralisé les produits bio dans les cantines scolaires de la région.

"Je suis convaincue que l'investissement dans l'environnement est non seulement un levier du développement économique mais en même temps une amélioration de la qualité de vie et un apport au pouvoir d'achat", a-t-elle défendu.

Cet investissement de la BEI dans le plan de Poitou-Charentes est "le plus important en France mais aussi en Europe pour le secteur photovoltaïque", a déclaré de son côté Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI.

Il se justifie par "la priorité nouvelle qu'est l'énergie pour les Européens", a-t-il dit.

La BEI est passée de 3,8 milliards d'euros d'engagements dans l'énergie en 2006 à 10,2 milliards en 2008 dont 8,6 dans l'UE. L'institution a consacré à l'énergie renouvelable 24% de ses prêts à l'énergie en 2008, dont 35% sont consacrés à l'énergie solaire.

Manuel Santos Quelhas

Sur le plan des reorientations industrielles qui pourraient sauver les emplois tout en luttant contre le rechauffement:

Heuliez (Deux-Sèvres) pourrait, selon la présidente de Poitou-Charentes, "être leader mondial du véhicule électrique". Son "carnet de commande est plein" et les villes de la région "ont commandé 600 voitures".

Mme Royal demande que "toutes les administrations publiques commandent des voitures électriques françaises. On a montré l'exemple dans la région, il devrait y avoir un sursaut national des citoyens et des entreprises".

Caterpillar "intervient dans le bâtiment et les travaux publics. Quand Nicolas Sarkozy dit que les commandes ont baissé de 80%, ce n'est pas une fatalité", poursuit Mme Royal. "Au moment où on relance les grands travaux dans le cadre de la lutte contre la crise économique, il y a des grands travaux considérables à lancer sur les transports publics, les bâtiments publics sur les énergies renouvelables".

"Ce qui est en jeu aujourd'hui est de réussir la mutation économique de l'industrie dans la croissance verte", explique-t-elle.


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