Emmanuel et Philippe ont tout pour être heureux. Ils s’aiment, assument parfaitement leur homosexualité, possèdent une belle maison à Paris et exercent une profession dans laquelle ils s’épanouissent – pédiatre pour l’un et avocat pour l’autre.
Mais voilà, Manu ressent de plus en plus fortement le poids des années. Il veut un enfant. Chose inimaginable pour Philippe qui, prétextant l’impossibilité d’adopter pour un couple homosexuel, préfère « profiter de la vie » en sortant et voyant ses amis. Manu va alors tout mettre en œuvre pour réaliser son plus grand souhait : être père.
Note :
Comme les autres est le premier film de Vincent Garenq. Et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Tout en finesse et en sensibilité, le réalisateur français parvient à traiter de l’homoparentalité, sujet d’actualité et de polémiques.
Le scénario est fin et fouillé, et les dialogues justes et bien écrits. Comme les autres évite ainsi les clichés que l’on pourrait craindre dans un film traitant de l’homosexualité. On passe du rire à l’émotion et à la tristesse, mais toujours de manière pertinente. Rien de superflu, donc, pas même des scènes de sexe entre les deux protagonistes, qui auraient été déplacées dans le scénario.Une justesse de ton à rattacher aux minutieuses recherches qu’a menées le réalisateur avant de débuter le film. Il a ainsi rencontré de nombreux couples homosexuels afin de comprendre leur volonté d’avoir un enfant ainsi que leurs démarches pour y parvenir - demande d’adoption, recherche de mère porteuse, dialogues entre couples lesbiennes et gays, etc. Ajouté à une étude de la législation en vigueur, Vincent Garenq a pu réaliser un film parfaitement documenté et ficelé.
Côté mise en scène, c’est propre même si on ne relève rien de transcendantal. Bonne idée, cependant, que cette séquence caméra à l’épaule pour transmettre l’émotion de Manu lorsqu’il découvre le départ de Fina.Enfin, le jeu des comédiens vaut le détour. Lambert Wilson et Pascal Elbé interprètent parfaitement un couple déchiré autour du projet de naissance. Lambert Wilson, surtout, est confondant de tendresse et d’émotion. Difficile d’imaginer qu’il ne soit pas père ! A noter, aussi, la jeune Pilar López de Ayala qui, au-delà de son magnifique sourire, donne parfaitement la réplique aux deux acteurs principaux. Un film à ne pas manquer !