Dans le contexte du réchauffement climatique global, les températures estivales atteignent désormais régulièrement des sommets à Hong Kong (comme dans d'autres régions du globe), qui rendent la vie particulièrement difficile pour les nombreuses personnes exerçant des professions en plein air, par exemple dans les domaines de la construction immobilière, des travaux publics, des transports… C'est donc pour ces populations exposées que la compagnie a imaginé un contrat spécifique.
Son principe est très simple : moyennant une prime de 19,90 dollars (un peu plus de 2 euros), l'individu qui souscrit se voit automatiquement et instantanément dédommager – à hauteur de 100 dollars… ou via un kit de protection (?) de valeur équivalente – dès lors que le thermomètre dépasse les 36°C pendant trois jours consécutifs. Pas de procédure de déclaration de sinistre, les mesures sont collectées directement à la source (officielle et indépendante) et déclenchent le versement sans aucune intervention humaine.
Ce qui pose question dans ce dispositif, et j'aurais des difficultés à admettre qu'il s'agit d'un biais culturel, est la nature de la compensation proposée, qui est évidemment la seule envisageable dans une approche 100% paramétrique. D'une certaine manière, le paiement d'une simple indemnité (minime, qui plus est) à la survenue d'une épisode de chaleur prend en effet les apparences d'une sorte de pari (dont l'assureur sortira toujours statistiquement gagnant) plus que de prise en charge du dommage réel subi.
Concrètement, plus que d'argent et d'équipements ad hoc (qui, incidemment, devraient être de la responsabilité de l'employeur), ce sont de pauses supplémentaires – voire de congés – dont auraient le plus besoin les individus concernés dans ces circonstances, ce qui impliquerait pour l'assurance de rembourser les rémunérations non perçues et, en adoptant le point de vue des entreprises qui les recrutent, d'assumer les conséquences sur leurs activités, entre autres en termes de retards de livraison.
A ces bases, il serait également utile d'ajouter quelques garanties de santé – en fait, elles constituent même un socle minimum qu'on attendrait de la solution développée par AXA –, dans l'hypothèse d'affections directement liées aux excès de chaleur. Mais, bien sûr, toutes ces suggestions, qui requièrent des analyses approfondies et des informations variables complémentaires, sont totalement incompatibles avec l'automatisation de bout en bout des traitements qui figure au cœur de la démarche.
Ma conclusion ? L'assurance paramétrique offre des opportunités formidables (et probablement infinies) mais elle doit être réservée à des usages pertinents, faute de quoi elle ne répondra pas à un véritable besoin de sa cible et sera vouée à l'échec… à moins qu'elle ne soit détournée de sa finalité originale. Comme toujours (cf. le fameux aphorisme du marteau et du clou), la disponibilité d'un outil, aussi magnifique soit-il, ne signifie pas qu'il doit être mis en œuvre pour tous les problèmes qui se présentent.