Critiques Séries : Only Murders in the Building. Saison 4. Episode 6.

Publié le 02 octobre 2024 par Delromainzika @cabreakingnews

Only Murders in the Building // Saison 4. Episode 6. Blow-Up.

L'épisode 6 de la saison 4 de Only Murders in the Building marque un tournant à la fois surprenant et audacieux dans la série. Pour ceux qui suivent cette comédie policière captivante, cet épisode est un véritable coup de théâtre. Les créateurs ont pris le pari de modifier la formule habituelle de la série en introduisant un format de found footage, c'est-à-dire un documentaire monté à partir de séquences filmées en coulisses. Cela change considérablement l'esthétique visuelle et narrative de la série, ce qui est à la fois déconcertant et intriguant. Le point de départ de cet épisode est la scène dramatique qui conclut l'épisode précédent, avec des coups de feu retentissants et deux des trois Olivers touchés. Pourtant, la série ne s'attarde pas longuement sur cet événement. En tant que spectateur, on pourrait s'attendre à une enquête approfondie sur les détails techniques de la fusillade : quelle arme a été utilisée ? Où se trouvait le tireur ?

Au lieu de cela, l'intrigue dévie vers les sœurs Brothers et leur mystérieux projet de film, ce qui pourrait désorienter certains fans. Mais cette approche s'avère être une excellente manière de maintenir la tension et d'ajouter une couche de complexité à l'histoire. L'épisode se présente donc sous forme d'un documentaire, un choix visuel qui peut d'abord paraître déroutant. La série nous a habitués à un style léché et stylisé, alors voir ces personnages évoluant dans des plans bruts et des coupures abruptes donne une sensation étrange, presque inconfortable. Cependant, ce choix sert parfaitement l'intrigue, car il reflète l'aspect chaotique et énigmatique des sœurs Brothers elles-mêmes. La forme suit ainsi le fond de l'histoire, et bien que cela puisse désarçonner au début, cela renforce finalement le ton mystérieux de l'épisode.

Ce format de found footage met en avant le rôle des caméras et du contrôle de l'image, un thème récurrent dans cette saison. L'idée que les personnages se sentent plus en sécurité sous l'œil de la caméra - pensant que cela les protège d'une attaque potentielle - est aussi ironique qu'effrayante. Bien que leur raisonnement soit douteux, il alimente l'intrigue en donnant une nouvelle dimension au jeu du chat et de la souris entre le trio et les suspects. Dans cet épisode, les caméras deviennent des personnages à part entière, un outil d'investigation tout autant qu'un piège potentiel. L'épisode met également en lumière les sœurs Brothers et leur relation complexe avec leur ancien professeur de cinéma, Dudenoff. Leurs révélations sont aussi fascinantes que troublantes. Ces deux personnages, qui semblent aussi insaisissables qu'intrigants, jouent un rôle central dans l'évolution de l'intrigue. La révélation de leur passé commun avec d'autres suspects potentiels, comme Vince, ajoute une nouvelle couche de mystère.

Les liens entre les protagonistes et leurs anciens professeurs évoquent des dynamiques de pouvoir complexes, où l'admiration et la loyauté envers un mentor peuvent pousser à des comportements extrêmes. L'épisode introduit également des éléments troublants concernant les meurtres précédents, notamment lorsque les restes de Sazz révèlent une découverte macabre : il y avait une autre personne incinérée avec elle. Cette découverte relance l'enquête, mais dans une direction totalement inattendue. Le fait que cette personne soit Dudenoff lui-même est un véritable coup de théâtre qui change la donne. Tout cela s'accompagne d'une montée en tension : non seulement le trio se retrouve face à des suspects toujours plus dangereux, mais ils réalisent qu'ils ont été surveillés tout au long de leur enquête. L'élément clé qui rend cet épisode si efficace, c'est la façon dont il déconstruit l'enquête que l'on pensait suivre. L'idée que le tueur ait pu espionner le trio et anticiper leurs mouvements soulève de nombreuses questions.

Cela signifie que toute l'enquête a été manipulée depuis le début, ce qui force les personnages - et les spectateurs - à tout remettre en question. À ce stade de la saison, il est fascinant de voir comment la série parvient à renouveler son intrigue tout en maintenant le suspense. En tant que spectateur, cet épisode a été pour moi une véritable surprise. Je dois avouer que j'étais au départ un peu sceptique quant au changement de format, mais au fur et à mesure que l'épisode avançait, j'ai été captivé par cette nouvelle approche. Cela montre bien la capacité de la série à se réinventer tout en restant fidèle à son essence. Le mélange de comédie, de suspense et d'absurde qui a fait le succès de Only Murders in the Building est toujours là, mais dans une forme légèrement décalée, ce qui permet de maintenir l'attention des fans et d'introduire de nouveaux enjeux.

Pour conclure, l'épisode 6 de la saison 4 de Only Murders in the Building réussit à surprendre tout en relançant l'intrigue. Ce changement audacieux de style et les nouvelles révélations sur les sœurs Brothers et leur passé avec Dudenoff ajoutent une richesse narrative que j'apprécie particulièrement. Il me tarde de voir comment cette histoire complexe va se dénouer, surtout maintenant que nous savons que le tueur a toujours eu une longueur d'avance sur nos héros. Ce virage inattendu dans l'enquête est exactement ce qui maintient la série aussi fraîche qu'à ses débuts, et je suis impatient de découvrir la suite.

Note : 6.5/10. En bref, en changeant la structure de cet épisode par rapport à ce que la série produit habituellement, Only Murders in the Building a l'audace de surprendre (même si certaines intrigues manquent de peps).