![mort vous bien](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIqB-bhLZErqnqRAVi0VSsSGPTfygwEudldGyIu-GmavJO0lSQ_OAgX6SiVk52sj7Q5MMVBI6_Gc6cl28N5rcyrLKtE02sCmSRPc3uFpMfZ9jEXsa7z_GV9C8IO5zxFoY88-eyY8Z7NyDUEUaBvjRbWJltWrE1w5ZGdN2HyWNRusSFnYmRbsY-dg/w640-h414/53392145035_bdb13bd09a_o.jpeg)
La mort vous va si bien
Il n’y a peut-être pas de meilleure raison pour prendre la tangente que le souci du grain quotidien.
Le grain grignote la moindre cagnotte.
Il faut que ça coule, harmonieusement, sans faire de bruit, sans faire d’esclandre.
Plus tu te fais oublier, plus on t’oublie.
L’ordre établi balaye tout ce qui lui fait fi.
Une aiguille et le ballon explose.
Un jeune homme était assis à la table de café et il ne se rendait pas compte de la chance qu’il avait.
Non seulement il était jeune (encore), mais en plus :
Il laissait passer le flux.
Il le ressentait dans dans toute sa liquidité.
Il égrenait les instants.
Sans tirer de conclusion, il étouffait toute émotion.
Le monde est cruel envers ceux qui pleurent.
Ce sont des faibles que l’on moque et méprise.
Aucun malentendu, vous m’avez bien compris ! Une fois qu’on a dit ce qu’on avait à dire, il ne faut rajouter ni même un seul mot.
L’ajustement selon l’indice des prix fera le reste.
Éteins la lumière et pars.
La mort est finalement un moindre mal.
L’endormissement ultime.
L’abolition de toute ambition, de tout excès, de tout regret.
Fermer les yeux pour toujours, c’est s’en remettre à une lueur supérieure.
De grâce, épargnez-moi vos minauderies et allez-y franco.
Il me semble que vous n’êtes pas né de la dernière pluie.
Et l’orage, avez-vous pensé à l’orage?
Je n’aime pas l’orage, trop de violence compressée dans un éclair.
J’aime l’orage, un grand éclat après un océan de fadeur.
J’aime l’orage car il me met en rage.
Et puis il rebat les cartes, une nouvelle partie peut commencer.
L’orage me rappelle la plage de mes années vertes.
Mais un cri et puis voilà, on tourne la page.
Quand le dernier soupir surviendra, il me surprendra.
Quand le dernier soupir surviendra, je dirais « déjà? »
Ou alors je ne dirai rien, car je serai dans un état de profonde inconscience.
Mais changeons de sujet, parlons plutôt de l’automne et des feuilles qui tombent.
C’est joyeux l’automne, car il ne promet rien. Il affirme seulement que toute chose a une fin.
Même l’été que l’on croyait éternel.
Rien ne dure, et nous sommes prisonniers de chaque seconde qui nous menotte.
Tout en étant notés continuellement par l’engrenage social.
Je n’ai jamais cru à l’ascenseur qui est supposé nous amener aux étages supérieurs.
Nous sommes le milieu qui nous englobe, le contexte qui nous oblige, le cadre qui nous meut.
Quand le vertige me prend, j’ai du mal à regarder l’horizon.
Et c’est pourtant ce que je devrais faire dans l’absolu.
Ne jamais quitter l’horizon des yeux.
Faites vos jeux. Circulez gueux que vous êtes, il y a tout à voir.
Et puis zut, non il n’y a plus rien à voir sur cette vilaine terre.