Véronique Olmi m’ayant déjà séduit avec « Bakhita », l’un de mes plus gros coups de cœur de 2017, quelques avis positifs auront suffi à me convaincre de lire ce roman qui se déroule initialement en France avant de nous emmener en Ukraine.
Ben, un jeune activiste altermondialiste apprend que son demi-frère Jimmy a été placé dans un foyer de l’Aide Sociale à l’Enfance. Bien décidé à le sortir de là, il traverse toute la France pour retrouver ce frère qu’il n’a pas vu depuis trop longtemps. Réussissant à se faire engager comme veilleur de nuit, il parvient non seulement à l’approcher, mais découvre surtout la réalité de ces endroits où l’enfance manque cruellement d’horizon…
Dix ans plus tard, sur un coup de tête, Ben monte à bord d’un bus qui se rend en Ukraine. Alors qu’il comptait uniquement livrer quelques cartons de médicaments à ce pays ravagé par la guerre, il se retrouve à Kherson, dans un territoire contrôlé par les Russes, au milieu d’un conflit qui n’épargne pas grand monde… et surtout pas les enfants !
Cette narration en deux parties très/trop distinctes peut initialement surprendre et donne même un peu l’impression de lire deux histoires séparées malgré un personnage commun et une envie partagée de dénoncer cette enfance brisée, que l’on soit en France, dans un pays en paix, ou au cœur d’une nation ravagée par la guerre. Le combat mené par Ben en France est certes très noble, mais au final il s’efface presque totalement lors de cette deuxième partie beaucoup plus immersive. Tout comme l’histoire d’amour que l’autrice tente d’incorporer au récit, je me demande si cette première partie était vraiment nécessaire, surtout que ce n’est que lors de cette deuxième partie que je suis totalement rentrer dans le roman, pour terminer totalement bouleversé par l’histoire de la petite Maya.
À travers ce héros particulièrement altruiste, « Le courage des innocents » a donc le mérite de donner la parole aux plus vulnérables, à ces enfants proches de chez nous abandonnés par l’Etat, placés dans des foyers surpeuplés et laissés-pour-compte dès leur majorité, mais également à ces enfants, souvent orphelins, détruits par la guerre, vivant dans des caves, privés d’école, voire même endoctrinés et déportés par l’ennemi. Une enfance bafouée qui ne laisse que peu de perspectives et qui ne peut laisser personne indifférent !
Le courage des innocents, Véronique Olmi, Albin Michel, 288 p., 21,90€
Elles/ils en parlent également : Valmyvoyou, Julie, Karine, Anne
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