Voilà encore un exemple de petit progrès, loin de toute prétention révolutionnaire, qui vise avant tout à faciliter la vie des adeptes de la solution. Au lieu de devoir enregistrer et valider les références de leur carte bancaire avant de pouvoir exécuter le moindre transfert, Lydia propose désormais de choisir Apple Pay comme source d'approvisionnement, pour un démarrage instantané. Cerise sur le gâteau, il n'y aura plus à se préoccuper non plus de changer les informations lors des renouvellements.
Cependant, le véritable bénéfice de l'initiative intervient dans les usages quotidiens. En effet, les opérations réalisées avec Lydia sont dès lors sécurisées par le système particulièrement ergonomique de la marque à la pomme, avec son authentification biométrique transparente, par empreinte digitale ou par reconnaissance faciale. Le gain par rapport aux mécanismes de vérification à double facteur des règlements à distance par carte (et leurs dysfonctionnements si irritants) est considérable.
La communication n'en fait pas explicitement état mais l'ajout peut également constituer un important facteur de confiance pour les consommateurs, qui accèdent ainsi aux services de la jeune pousse sans jamais lui transmettre de données sensibles, celles-ci restant sous la protection d'Apple… avec la bénédiction implicite des banques.
D'une certaine manière, Lydia se réaligne de la sorte avec les modalités de fonctionnement du nouveau Wero, qui, rappelons-le, ne reprend pour l'instant que la possibilité de paiements entre individus de Paylib en y ajoutant l'interopérabilité… avec son alter ego allemand. Mais une autre perception, plus visionnaire, consisterait à le considérer comme le complément « P2P » idéal d'Apple Pay, plaçant dès aujourd'hui la combinaison résultante comme un concurrent par anticipation au porte-monnaie universel promis par l'EPI… pour une échéance incertaine.
L'ouverture des interfaces sans contact de l'iPhone imposée par le régulateur européen promet de chambouler le paysage du paiement depuis le téléphone. Car, quoi qu'on puisse reprocher à une approche monopolistique, après quelques années d'une solution exclusive qui présentait l'immense avantage d'une compatibilité presque totale sur le marché, l'irruption d'alternatives risque de déclencher le chaos, chaque personne étant à même de sélectionner son instrument favori. Dans ces conditions, les positions qui se prennent maintenant détermineront certainement les succès de demain (le danger étant toutefois que les établissements promoteurs de Wero abandonnent Apple Pay).