Loin de moi de décréter s'il faut que nos troupes restent ou reviennent de ce front lointain, je ne détiens aucune vérité absolue sur le sujet, mais je vais tenter d'apporter (ou de rappeler) quelques éléments de réflexion.
Tout d'abord, à l'origine, nos soldats sont en Afghanistan pour une excellente raison : virer les Talibans et rétablir la démocratie dans un pays où une dictature religieuse sévissait. D'ailleurs, l'opération avait été soutenue par l'ONU et se faisait dans son giron.
Toutefois, ce sont les Etats Unis qui ont dirigé les débats militaires car : ils étaient les plus forts (et dans la guerre, le plus fort a toujours raison) et ils étaient aussi les principaux agressés après l'attentat du 11 septembre 2001.
Okay, mais ils ont commis là-bas, la même erreur qu'en Irak : ils ont gagné la guerre, mais n'ont pas su gérer la paix. Qui plus est, ils ont déserté le théâtre des opérations pour aller expliquer la démocratie à Saddam Hussein !
Résultat, multiplications des bavures auprès des civils innocents, peu d'investissements pour la reconstruction et relance du commerce de l'opium dans un pays qui produit désormais 90 % de la production mondiale. Les chefs de guerre ont repris leur main-mise sur leurs territoires, les Talibans se sont engouffrés dans les vides laissés par les Américains et le pays est au bord du gouffre. Les terroristes y sont comme des poissons dans l'eau et la drogue est le principal moteur d'une économie exsangue.
Comme les Américains ont d'autres chats à fouetter en Irak, ils demandent à leurs alliés de venir s'investir à leur place dans ce bourbier montagnard. Nicolas Sarkozy, qui avait évoqué le retrait des bidasses tricolores durant la campagne présidentielle a déjà accepté l'augmentation de notre contingent là-bas et prévoit d'en remettre une couche prochainement. Seulement, patatras, ce qui devait arriver arriva : 10 morts dans une embuscade et la France se rappelle douloureusement que nos bidasses sont engagés dans ce conflit. On entend des voix s'élever pour le retrait de nos troupes. Le syndrome du Viet-Nam n'est pas loin.
Nicolas Sarkozy décide alors de sortir le Grand Jeu. Il fait un discours solennel (forcément solennel) devant la Nation (même s'il ne peut s'empêcher de pouffer de rire au moment importun) afin de rappeler à tous que notre mission là-bas est de première importance. Il en remet une couche quelques jours après en rendant hommage à un village massacré par des Nazis durant la seconde guerre mondiale. Il y revient sur la nécessaire présence de nos soldats en Afghanistan. On sent très bien que cet hommage n'est qu'un prétexte pour servir sa soupe.
Alors que faut-il faire ?
En tout cas, pas continuer la politique actuelle qui nous mène droit dans le mur. La guerre actuelle n'est pas gagnable en Afghanistan où ce qui manque, ce sont les fonds pour reconstruire l'économie du pays. Naturellement, nos caisses sont vides (dixit Fillon et Sarko et tout le monde), donc on ne donnera rien pour eux. On continuera d'envoyer quelques trouffions et, fatalement, certains n'en reviendront pas. Car rappelons à tous une évidence : la guerre, c'est mortel et quand on est soldat, c'est dangereux. On peut même en mourir !
Dominik