La série 9-1-1 revient avec un premier épisode de la saison 8 qui marque un tournant pour les fans, mais pas nécessairement dans le sens espéré. Alors que le groupe de la caserne 118 est de retour, il est clair dès le départ que nous sommes confrontés à une équipe déstabilisée par l'absence de leur capitaine habituel, Bobby, remplacé par le tyrannique capitaine Gerrard (interprété par Brian Thompson). Ce retour en force, dans un contexte de chaos causé par une invasion de millions d'abeilles tueuses à Los Angeles, semble à première vue excitant. Mais dès les premières scènes, un sentiment de déception s'installe, tant le ton et le rythme de l'épisode peinent à se coordonner. Ce premier épisode ne manque pas d'action, mais il souffre d'une atmosphère pesante, bien loin de l'équilibre souvent trouvé dans les saisons précédentes. Si 9-1-1 nous a habitués à jongler entre des catastrophes spectaculaires et des moments d'intimité chaleureuse entre les personnages, cet épisode manque cruellement de légèreté.
L'équipe est divisée, épuisée physiquement et émotionnellement, et il est difficile de ressentir cette connexion réconfortante entre les membres du 118 que nous avons tant appréciée dans les saisons passées. Une des plus grandes erreurs de ce début de saison réside dans le personnage de Gerrard. Dans la saison précédente, Gerrard était présenté comme un homme ouvertement raciste et sexiste, un véritable tyran. Il est donc surprenant de voir que ce personnage problématique est toujours en fonction, une incohérence majeure qui trouble la narration. Alors qu'il devrait représenter une figure antagoniste imposante, Gerrard est devenu presque ridicule. Son comportement oppressif envers l'équipe, en particulier Buck, semble forcé et caricatural, ne parvenant ni à provoquer une véritable tension dramatique, ni à offrir une performance captivante. Le manque de charisme de ce personnage contraste fortement avec d'autres antagonistes passés de la série, comme Billy Tyson dans 9-1-1: Lone Star, qui, bien que détestable, réussissait à captiver l'audience par sa présence.
L'une des raisons pour lesquelles cet épisode peine à convaincre est son manque de cohésion narrative. On a l'impression de regarder une extension de la saison 7 plutôt qu'un véritable début de saison 8. Cela s'explique, en partie, par la saison écourtée l'an dernier à cause des grèves des scénaristes et des acteurs, qui ont mis en pause de nombreux arcs narratifs. Les événements de cet épisode semblent ainsi reprendre directement où la saison 7 s'était arrêtée, sans offrir ce sentiment de renouveau que l'on attend habituellement dans un premier épisode de saison. Les personnages sont toujours coincés dans des situations laissées en suspens depuis la saison précédente : Bobby et Athena cherchent toujours une nouvelle maison, Eddie tente tant bien que mal de maintenir le lien avec son fils, et Hen et Karen continuent leur lutte pour retrouver leur droit de devenir famille d'accueil. Si ces intrigues peuvent être intéressantes sur le long terme, elles manquent d'impact en ouverture de saison.
La série 9-1-1 nous a offert dans le passé des catastrophes mémorables : tsunamis, tremblements de terre, et pannes d'électricité massives. Mais ici, l'intrigue des abeilles tueuses semble presque insignifiante en comparaison. Bien que l'idée de millions d'abeilles envahissant Los Angeles soit intrigante sur le papier, elle n'a tout simplement pas la même envergure que les grandes catastrophes des saisons précédentes. Et bien que certaines scènes, comme celle d'une jeune fille coincée avec sa mère dans une voiture entourée d'abeilles, soient efficaces, l'ensemble reste en deçà des attentes. Heureusement, le personnage d'Athena, interprété par la talentueuse Angela Bassett, sauve partiellement cet épisode. Son arc narratif est distinct et captivant. Chargée d'escorter un prisonnier important, elle découvre avec horreur qu'il s'agit de Dennis Jenkins, l'homme qui a assassiné son fiancé il y a des années. Cette intrigue, plus personnelle et émotionnelle, donne à l'épisode une profondeur que les autres histoires n'atteignent pas.
Athena est un personnage complexe, et sa capacité à gérer à la fois ses propres démons et ses responsabilités professionnelles en fait l'une des figures les plus fascinantes de la série. Sa confrontation avec son passé apporte une vraie tension dramatique à un épisode qui en manque cruellement. En résumé, ce premier épisode de la saison 8 de 9-1-1 laisse un goût mitigé. Si l'action est au rendez-vous, l'absence de Bobby et l'ombre pesante de Gerrard affaiblissent l'ensemble. Les intrigues semblent dispersées, et le manque de légèreté se fait sentir. Néanmoins, la série reste fidèle à son cœur, ses personnages, et à leur développement émotionnel. Il est encore trop tôt pour juger la qualité globale de la saison, mais on peut espérer que les épisodes suivants parviendront à retrouver l'équilibre et l'énergie qui ont fait de 9-1-1 un succès auprès des téléspectateurs.
Note : 4.5/10. En bref, si l'idée des abeilles est sympathique, l'ensemble donne surtout l'impression de voir la seconde partie de la saison 7 et pas de démarrer une nouvelle saison.