Histoire de l'homme qui ne voulait pas mourir, de Catherine Lovey

Publié le 30 septembre 2024 par Francisrichard @francisrichard

Il était une fois un homme, un brave homme audacieux qui ne voulait pas mourir. Cet homme savait que la mort existe. Il savait même qu'elle se manifeste tous les jours. Seulement, il ne pouvait pas croire qu'elle le menaçait, lui, personnellement.

Cet homme habite l'immeuble dans lequel la narratrice emménage il y a quelques années. Ce n'est pas lui qu'elle rencontre en premier, sortant de chez lui, mais la femme qui vivait avec lui à l'époque et c'est le jour où elle le quittait.

Peu à peu ils font connaissance et deviennent de vrais voisins. La preuve en est qu'ils se confient les clefs de leurs appartements respectifs et qu'il lui dépose même le double de ses clefs de voiture pour le cas où elle en aurait besoin.

Un jour, elle vient lui faire signer une pétition pour sauver des arbres du quartier, il refuse, prétendant qu'elle ne peut pas comprendre, n'étant pas née sous un régime communiste, qu'il se méfie d'attirer l'attention des pouvoirs publics. 

Ce Hongrois d'origine n'en savoure pas moins que des citoyens d'authentiques démocraties signent des pétitions, des initiatives ou des référendums. Et promet, ce qu'il fera, d'aider ceux qu'il appelle sans ironie les Conjurés du Bosquet.

L'Histoire de l'homme qui ne voulait pas mourir est le récit de la maladie qui l'atteint un jour et de son comportement face à la dégradation de sa santé. Il se révèle être un battant, croyant en lui-même et en la science pour s'en sortir.

Que ce soit sa maladie ou la pandémie, Sándor continue à vivre comme si de rien n'était, pensant que les problèmes de l'une et de l'autre seront bientôt réglés, et à voyager aussi bien pour ses affaires que pour son divertissement.

Quand il est au plus mal et qu'il téléphone pour donner de ses nouvelles, il donne à ses interlocuteurs une version contraire aux faits. Ainsi, lorsqu'il fait un séjour à l'hôpital, leur dit-il, invariablement, qu'il retournera bientôt chez lui. 

Dès le début de leur relation de voisinage, la narratrice de Catherine Lovey a vu juste sur la façon de Sándor d'être au monde:

Ce qu'il pouvait apporter, lui, c'étaient des solutions. Son moteur consistait à en chercher et à en trouver. Des solutions à n'importe quels problèmes...

Francis Richard

Histoire de l'homme qui ne voulait pas mourir, Catherine Lovey, 176 pages, Zoé

N.B.

Ce roman a été sélectionné pour Le prix du livre de la ville de Lausanne. Une rencontre avec son auteur aura lieu le 5 octobre 2024 à l'Auditorium MCBA (Musée cantonal des beaux-arts), Plateforme 10, à 11h. Entrée libre sur inscription.

Livres précédents:

Un roman russe et drôle (2010)

Monsieur et Madame Rivaz (2016)