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Everybody Still Hates Chris (Saison 1, épisodes 1 et 2) : Tout le monde déteste (toujours) Chris

Publié le 30 septembre 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
Everybody Still Hates Chris (Saison épisodes Tout monde déteste (toujours)

Cela fait plus de 15 ans que la série Tout le monde déteste Chris a pris fin, mais l'univers de Chris Rock fait son retour avec une nouvelle série animée, Everybody Still Hates Chris. Cependant, cette suite animée réussit-elle vraiment à se démarquer et à justifier son existence ? C'est la question qui me trottait dans la tête en visionnant les deux premiers épisodes de cette nouvelle saison. Si l'idée d'une version animée peut intriguer, est-ce que la magie du live-action original est toujours présente, ou avons-nous affaire à une suite qui repose trop sur ses acquis ? Ce qui a toujours été au cœur du succès de Tout le monde déteste Chris, c'est bien entendu ses personnages attachants et profondément humains, issus directement des expériences personnelles de Chris Rock. Dans cette nouvelle itération, nous retrouvons Chris, sa famille et leur dynamique si particulière.

Série animée inspirée de l'enfance du comédien Chris Rock. Le show suit la vie d'un jeune afro-américain dans les années 1980 qui doit abandonner son quartier de Brooklyn pour s'installer dans un quartier "blanc".

Le passage à l'animation permet de pousser les gags visuels à un niveau supérieur, comme lorsqu'on voit des graffitis parler à Chris ou des symboles représentant les différents membres de sa famille, mais le cœur de la série reste inchangé. Julius, le père économe interprété par Terry Crews, conserve son obsession pour les économies, ce qui est toujours source de scènes hilarantes. La relation entre Chris et son père, fondée sur l'autorité bienveillante et la fierté de Julius pour sa famille, reste intacte, et voir leur relation se développer à travers de nouveaux défis est sans aucun doute une des forces de cette suite. De même, Rochelle (Tichina Arnold), la mère autoritaire mais aimante, continue de voler la vedette avec son tempérament explosif. Dans le deuxième épisode, par exemple, une querelle avec une autre mère de quartier aboutit à une réflexion surprenante sur ses propres insécurités, offrant à son personnage une profondeur inattendue.

La continuité des personnages et des relations familiales, renforcée par le retour des acteurs originaux pour prêter leur voix, est l'un des aspects les plus convaincants de Tout le monde déteste Chris. Cela permet de conserver l'essence de la série originale, tout en explorant de nouveaux territoires grâce à l'animation.Malgré ces points positifs, une question persiste : pourquoi cette suite existe-t-elle ? Si la première série avait pour ambition de raconter l'adolescence de Chris Rock dans le Brooklyn des années 80, une époque marquée par des tensions raciales et des difficultés économiques, cette nouvelle version semble parfois manquer d'une réelle raison d'être. L'animation, bien que divertissante, apporte-t-elle une réelle plus-value à l'histoire ? Dans cette nouvelle saison, on sent que la production mise beaucoup sur l'attrait de l'animation pour amener des gags plus exagérés et visuellement stimulants. Mais au-delà de cela, l'histoire semble parfois tourner en rond, explorant à nouveau des thèmes et des situations déjà abordés dans la série originale.

Certes, les scènes humoristiques sont souvent efficaces - notamment celles mettant en scène Tonya, la sœur de Chris, dont le rire diabolique et les petits complots contre lui apportent toujours une touche d'humour noir - mais elles ne suffisent pas à masquer un sentiment de déjà-vu. L'un des atouts indéniables de Everybody Still Hates Chris est son aspect nostalgique. Pour les fans de la première heure, retrouver les personnages et l'atmosphère des années 80 dans laquelle ils évoluent est un véritable plaisir. Le show continue de puiser dans les références culturelles de cette époque, tout en les reliant à des problématiques contemporaines. Par exemple, l'expérience de Chris, jeune homme noir dans une école à majorité blanche, reste pertinente aujourd'hui, en écho aux discussions actuelles sur l'inégalité raciale. Cependant, cette dimension nostalgique soulève également un problème : si la série excelle à reprendre les éléments qui ont fait son succès, elle peine à apporter de la nouveauté. L'histoire de Chris, à la fois très personnelle et ancrée dans une réalité sociale précise, avait une véritable raison d'être dans les années 2000.

Mais en 2024, est-ce que cette suite apporte vraiment quelque chose de neuf ? En tant que fan de la série originale, j'aurais préféré voir l'équipe créative se lancer dans une nouvelle histoire plutôt que de prolonger celle-ci avec un simple changement de format. Il est indéniable que l'animation permet d'explorer des horizons que le format live-action ne permettait pas. Les gags visuels sont amplifiés, les transitions plus fluides, et certaines scènes deviennent plus dynamiques. Cependant, on peut aussi se demander si ce changement de format n'aplatit pas l'authenticité qui faisait la force de la série originale.Dans Tout le monde déteste Chris, l'aspect semi-autobiographique, appuyé par la narration de Chris Rock lui-même, offrait un lien direct avec la réalité. Les anecdotes de la série, bien qu'exagérées pour l'effet comique, étaient enracinées dans des expériences vécues, ce qui ajoutait une dimension touchante et parfois poignante. Avec cette nouvelle version animée, il semble que cet ancrage dans le réel soit moins présent, la série se tournant davantage vers la fiction pure.

Chris, en tant que personnage, devient plus un avatar de situations humoristiques qu'un reflet de l'adolescent que Chris Rock a été. En conclusion, Everybody Still Hates Chris est une série agréable à regarder, surtout pour les fans de la première heure. Le retour des personnages, l'humour basé sur la dynamique familiale, et l'attrait nostalgique sont des atouts indéniables. Cependant, cette suite animée ne parvient pas tout à fait à justifier son existence. Si l'animation apporte un vent de fraîcheur au niveau visuel, elle ne compense pas le manque de nouveauté scénaristique. Au final, Everybody Still Hates Chris est une série qui joue beaucoup sur la nostalgie et la familiarité. Elle ne déçoit pas, mais elle ne surprend pas non plus. Pour ceux qui cherchaient à retrouver l'univers de Chris Rock, c'est une agréable redécouverte. Mais pour ceux qui attendaient une véritable évolution de l'histoire ou une exploration plus profonde des personnages, cette suite animée pourrait laisser un goût d'inachevé.

Note : 5/10. En bref, une suite divertissante à la sitcom Tout le monde déteste Chris, mais dispensable.

Prochainement en France


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