1992 // De Ariel Vromen. Avec Tyrese Gibson, Ray Liotta et Scott Eastwood.
Le film 1992, réalisé par Ariel Vromen, se présente comme une tentative de thriller intense en pleine émeutes de Los Angeles, mais finit par décevoir sur de nombreux aspects. Malgré un casting solide et une trame prometteuse, l'œuvre souffre d'un manque de profondeur et d'exécution, ce qui laisse un goût amer aux spectateurs qui en attendent bien plus. Tyrese Gibson, connu pour ses rôles dans la saga Fast & Furious, incarne ici Mercer, un père de famille tentant de protéger son fils en plein chaos des émeutes de 1992. Bien que Gibson ait prouvé ses compétences en tant que chanteur et acteur d'action, on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine complaisance dans ses performances récentes. À force d'être cantonné à des rôles d'action sans réelle profondeur, il semble reposer sur ses acquis, sans chercher à se renouveler.
Un ex-criminel tente de sauver son fils d'une bande de malfrats, venus vandaliser son lieu de travail pour y voler une cargaison de platine. Le film se déroule pendant les secondes émeutes de Watts, déclenchées le 29 avril 1992.
Dans 1992, il offre une performance correcte mais sans éclat, et son personnage peine à susciter de l'empathie. Gibson profite certainement de l'ombre des autres acteurs talentueux autour de lui, mais son jeu manque de cette intensité qui pourrait élever son personnage au-delà du simple archétype de l'homme désespéré pris au milieu d'une situation dangereuse. Si Tyrese Gibson déçoit quelque peu, Scott Eastwood et le regretté Ray Liotta, eux, brillent dans leurs rôles respectifs. Scott Eastwood, fils de l'illustre Clint Eastwood, continue de démontrer son talent et sa présence à l'écran. Bien que son personnage soit relativement unidimensionnel, il réussit à insuffler une certaine tension à ses scènes. Ray Liotta, dans ce qui est l'une de ses dernières apparitions, joue à nouveau le méchant avec brio. Même si son rôle manque de nuances, sa simple présence confère un poids dramatique indéniable au film.
Son jeu rappelle pourquoi il a toujours été un acteur acclamé, capable de rendre captivants même les personnages les plus stéréotypés. Cependant, on ne peut qu'être déçu de le voir sous-exploité dans un rôle qui aurait pu lui offrir une meilleure sortie sur grand écran. Le film tente de jongler entre deux genres : le drame social et le thriller d'action. Le script, signé Sascha Penn, aborde en effet des thématiques pertinentes, notamment les tensions raciales et les inégalités sociales, en toile de fond des émeutes de 1992. Certains moments, notamment les plus orientés vers le drame social, réussissent à capter l'attention du spectateur et à provoquer une réflexion. Ces scènes sont probablement les points forts du film, car elles nous rappellent le contexte historique difficile dans lequel l'intrigue prend place. Toutefois, ces moments sont rapidement éclipsés par des séquences d'action convenues et prévisibles, qui manquent cruellement d'originalité.
Les fusillades, poursuites et autres scènes de confrontation ne parviennent jamais à créer une véritable tension et finissent par alourdir le rythme du film. C'est là que le bât blesse : 1992 semble vouloir tout faire sans réellement exceller dans un domaine précis. En essayant de mêler l'action à une réflexion plus profonde sur les événements sociaux de l'époque, le film finit par n'être ni un drame poignant, ni un thriller haletant. Le résultat est un produit final qui ne parvient pas à être mémorable dans aucun des deux registres. Ariel Vromen, le réalisateur israélien derrière 1992, nous avait habitués à des films intrigants comme The Iceman. Ici, cependant, sa direction semble hésitante. Bien que le contexte historique des émeutes de Los Angeles de 1992 soit riche en potentiel dramatique, Vromen ne parvient pas à pleinement exploiter cette toile de fond. Les émeutes, qui auraient pu ajouter une dimension supplémentaire au film, ne sont finalement qu'un prétexte pour justifier l'absence de policiers et la violence qui s'ensuit dans l'usine.
Cela donne une impression d'opportunisme plutôt que de véritable réflexion sur cet événement historique. De plus, la réalisation manque de dynamisme et de style, ce qui laisse beaucoup de scènes fades et prévisibles. En définitive, 1992 est un film qui échoue à tirer parti de son sujet et de son casting. Malgré les efforts d'acteurs comme Scott Eastwood et Ray Liotta, le film souffre d'un manque de consistance et de profondeur. Le scénario, bien que ponctué de moments intéressants, est souvent trop simpliste et prévisible. Quant à la réalisation, elle ne parvient jamais à imposer un rythme ou une atmosphère suffisamment marquante pour maintenir l'intérêt. 1992 est donc un film qui s'oublie aussi vite qu'il se regarde. Pour ceux qui espèrent une véritable exploration des tensions raciales ou un thriller d'action haletant, mieux vaut se tourner vers des classiques du genre comme Heat ou The Usual Suspects. Malheureusement, ce film finit par tomber dans l'oubli, entre des ambitions non réalisées et une exécution trop superficielle.
Note : 3/10. En bref, entre drame social pas assez approfondi et film d'action à petit budget mal fagoté.
1992 est le dernier film avec Ray Liotta, décédé le 26 mai 2022.