À propos de mes carnets : une lecture de BERNARD DESON, éditeur de la revue INSTINCT NOMADE

Publié le 30 septembre 2024 par Christian Cottet-Emard

Les années passant une œuvre est née, à nulle autre pareille, des carnets (beaucoup), de la poésie (qui porte en elle les musiques que Christian Cottet-Emard entend dans sa tête, note après note, sans allumer son lecteur cd, que ce soit un concerto pour piano de Sergueï Rachmaninov ou les Variations Enigma d'Edward Elgar), de courts romans, des essais... « Je suis toujours autobiographique, même si je me mets à raconter la vie d’un poisson. » écrivait Federico Fellini qu'il admire.

 Il y a quelques années a paru aux éditions Orage-Lagune-Express "Prairie journal (Carnets 2006-2016)", un livre de 437 pages reprenant les nombreux textes publiés sur son blog (qu'il tient toujours encore aujourd'hui même si le format ne fait plus de nouveaux adeptes). Dans la même logique "Sur un sentier recouvert (Carnets 2016-2023)", un bel ouvrage de 500 pages poursuit la même démarche : donner une éternité à des textes jusque là voués aux aléas d'internet, temple de l'éphémère. Ces deux livres peuvent être commandés sur le site d'Amazon . On peut aussi se les procurer en lui envoyant un mail : contact.ccottetemard@yahoo.fr
Pour les personnes d'Oyonnax et sa région, ces deux ouvrages sont en vente au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax et peuvent être demandés à la librairie Buffet d'Oyonnax. Prairie journal est aussi en vente à la maison de la presse de Nantua.Livres également disponibles au prêt à la médiathèque municipale d'Oyonnax. Un extrait de "Sur un sentier recouvert" : Plaire est agréable mais déplaire est amusant. Voilà pourquoi j’aime déclarer au milieu d’une assemblée d’adeptes du mouvement et du changement à tout prix, autrement dit de la gesticulation stérile, le mantra de notre époque, que lorsque les choses changent, c’est rarement en bien. Divertissez-vous en sortant ça en pleine réunion au travail (de préférence à un mois de la retraite, c’est plus prudent) et vous pourrez savourer votre effet sur tout représentant de n’importe quelle élite dirigeante qui pratique probablement le « gattopardisme » (il faut que tout change pour que rien ne change) comme monsieur Jourdain dit de la prose, sans le savoir. De toute façon, le niveau culturel de nos chefs actuels, petits ou grands, nous incite à douter qu’ils aient lu attentivement Le Guépard (Il Gattopardo) de Giuseppe Tomasi di Lampedusa et Le Bourgeois gentilhomme de Molière.  On s’accrochait hier aussi désespérément à l’idéal de permanence qu’à celui d’impermanence aujourd’hui mais bien sûr, notre fragile condition humaine oscille entre les deux. Je me suis agrippé une grande partie de ma vie comme un naufragé à cette planche de salut qu’est l’obsession de la permanence, celle des propriétés, des maisons, des paysages, des êtres et que sais-je encore mais tout en acceptant de douter des certitudes qui l’accompagnent, je n’ai pas pour autant lâché prise pour me laisser emporter dans le courant de l’illusion de l’impermanence. Pour mon confort personnel, je m’en veux d’avoir mis très longtemps à découvrir qu’il existait une troisième voie.  La lecture de Paul Verlaine en mon adolescence aurait pourtant dû m’y aider plus tôt : « Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre. » Mais oui ! Comme l’eau de la source, la vague sur le sable, la rumeur de la forêt, l’aube après la nuit, la grappe de raisin, la goutte de rosée, le flocon de neige, l’aiguille du mélèze, la feuille et la fleur de l’arbre…