Joel Meyerowitz au Jeu de Paume (site Sully)
Voici une belle façon d’appréhender in situ l’histoire de la
photographie américaine d’après-guerre, entre cadrages impromptus et
débuts de la couleur.
En effet, avec les 115 photographies de Joel Meyerowitz (né en 1938)
exposées site Sully, des tirages argentiques d’époque et impressions
numériques d’aujourd’hui organisés autour de scènes de rues, de routes,
de portraits sur la plage ou d’intérieur, de vues nocturnes de
bâtiments aux logos publicitaires lumineux, c’est toute une idée très
personnelle des Américains et de l’Amérique qui fait ici face et
surface. A côté de ses compatriotes contemporains, Stephen Shore, Mitch Epstein et William Eggleston
qui utilisaient eux aussi la couleur dès le mileu des années 1960
(époque où celle-ci était encore jugée indigne de l’art et du musée),
Meyerowitz a pour sa part toujours persévéré dans une conception très
picturale de l’image, entre instantanés gestuels façon Cartier-Bresson
et agencements de lignes d’architectures colorées se dessinant sous la
lumière. En effet, le photographe américain oscille allégrement entre
reportage urbain et peinture descriptive. “Peut-on faire des photos
intéressantes sans qu’il y ait un élément central qui tienne le tout
ensemble ? Et qu’est-ce que la couleur apporte à une photo ?”, s’interroge-t-il. “Je
voulais que tous les éléments informatifs, proches ou lointains,
retiennent également l’intérêt, et que la couleur fasse partie du
contenu de la scène” répond-il.
http://www.houkgallery.com
http://www.jeudepaume.org
© Joel Meyerowitz, Dairyland, Provincetown, 1976. Courtesy Houk Gallery.
http://lucileee.blog.lemonde.fr/2006/11/25/joel-meyerowitz-au-jeu-de-paume-site-sully/