Et Grosso est arrivé !!!!

Arrivé vendredi soir à Lyon, Fabio Grosso a satisfait à la traditionnelle visite médicale ce matin. Le défenseur italien, qui doit signer un contrat de quatre ans, sera présenté lundi à la presse.

Ce n’est plus qu’une question d’heures. Et Fabio Grosso sera officiellement le nouvel arrière gauche de l’Olympique Lyonnais. Samedi matin, le joueur de l’Inter Milan a passé la traditionnelle visite médicale. Et sauf mauvaise surprise, il sera présenté lundi matin à la presse. Moyennant 7 M€ et un salaire confortable pour un contrat de quatre ans. Pourtant, l’Italien a vécu une année post-Mondial difficile. Ses détracteurs pourront y aller de leurs propos acerbes. Mais quel finaliste de la Coupe du Monde 2006 n’a pas eu un coup de pompe dans cette saison ? Et les champions du Monde 98 aussi, Zidane en tête, ont eu du mal à s’exprimer après le Mondial français. Comme l’expliquait récemment Zizou, les saisons qui suivent ces compétitions sont très dures à vivre, physiquement et techniquement. Fabio Grosso, à 29 ans et après la naissance d’un petit bébé, a donc connu cette baisse de niveau inhérente à tout champion. Mais il a quand même gagné un titre la Serie A… Et Jean-Michel Aulas se plaira sans doute à rappeler qu’avant d’accuser le coup, Fabio Grosso était surtout l’un des hommes clés du titre de champion du monde italien.
Quasi inconnu avant l’épreuve, Grosso aura été déterminant à trois reprises lors du sacre de la Squadra Azzurra. Contre l’Australie, souvenez-vous, c’est lui qui obtient le penalty si controversé de la dernière seconde. Totti le transformera, permettant aux hommes de Lippi de rejoindre les quarts de finale. Ceux qui n’auront pas apprécié le plongeon du Romain de naissance préféreront rappeler son autre geste décisif, de footballeur cette fois, quand en demi-finale, il permet à l’Italie de prendre l’avantage sur l’Allemagne à la 119eme minute d’une prolongation crispante. Enfin, évidemment, en finale, c’est ce même Grosso qui crucifiera Barthez pour le dernier tir au but de sa formation.
Un profil différent d’Eric Abidal
Champion du monde, le futur latéral gauche lyonnais aurait pu ne jamais le devenir. Amateur jusqu’à 23 ans, cet ancien milieu de terrain a été découvert sur le tard. Né un 28 novembre 1977, Grosso débute en amateur à Pescara avant de rejoindre Chieti en Serie C2. Pendant trois ans, il y évolue comme milieu offensif. En 2001, il franchit une nouvelle étape en découvrant la Serie A avec Pérouse où l’entraîneur italien Serse Cosmi a débusqué dans le milieu un défenseur latéral. Deux ans plus tard, il joue son premier match en nazionale avant de rejoindre en 2004 Palerme en Serie B avec qui il remonte en Serie A, sous les ordres de Guidolin, qui le maintient dans ce rôle de piston sur la gauche. Il y brille, qualifiant le club en UEFA et en se faisant repérer par l’Inter où il signe avant le Mondial.
On connaît la suite. Ce n’est donc pas un défenseur « à l’italienne » que l’OL accueille. Plus offensif qu’un Maldini, plus joueur qu’un Cabrini, moins rude qu’un Gentile (d’autres grands latéraux de la Squadra), Fabio Grosso présente un tout autre profil qu’Eric Abidal, vrai défenseur dans l’âme. L’Italien le reconnaissait d’ailleurs en octobre dernier dans L’Equipe Magazine : ce poste de latéral, il a eu du mal à s’y faire. « Ce fut difficile, à vrai dire, répond-il à l’hebdomadaire. Lors de mes premières sorties en tant qu’arrière gauche, j’ai connu quelques déconvenues. Ce fut un processus mental complexe sur plusieurs saisons car j’ai dû changer tous mes repères et tous mes réflexes. Cosmi puis Francesco Guidolin à Palerme ont eu un rôle important. Ils ont accompagné cette métamorphose. Au final, les faits démontrent que j’ai eu raison de prendre ce virage. Ce ne fut pas si douloureux de renoncer à un rôle créatif. Les sacrifices en valaient la peine. Je ne serais jamais devenu champion du monde au poste de milieu offensif. » Et Lyon n’aurait jamais fait appel à lui.
Olivier DE LOS BUEIS pour sport365