Dans ce lieu, Marianne apparaît au début du roman. Avec deux autres personnes. Ce n'est pas fortuit. C'est en quelque sorte un prologue que le lecteur se devra de garder présent à l'esprit.
Le monde de Marianne est tout ce qu'il y a d'ordinaire. Il peut donc parler à tout lecteur humaniste, c'est-à-dire qui aime ses semblables, sans pour autant dénigrer les êtres d'exception.
Pour situer Marianne, Fanny Desarzens raconte, dans un style épuré, d'où elle vient, comment elle vit, ses parents, Francis et Josée, les lieux dans lesquels, enfant unique, elle a grandi.
L'auteure raconte une autre famille, dans un autre village, où les parents n'ont pas moins de six enfants, s'attarde à décrire le petit dernier, Adrien, un débrouillard comme son père Jacques.
À un bal Marianne et Adrien se sont rencontrés. Sont-ils tombés amoureux l'un de l'autre? Que nenni. L'un et l'autre se sont simplement dits qu'ils allaient s'entendre, allaient se comprendre.
Il a fallu que son père à elle meurt pour que sa mère lui dise qu'il avait commencé tout jeune à mettre de côté, qu'il n'avait jamais arrêté, pour donner le tout à sa fille, avant qu'elle naisse.
Adrien et Marianne ont un fils, Daniel, un autre, André. Ils grandissent. Alors il faut déménager, gagner davantage, travailler, travailler, pour avoir une retraite paisible , mais ce n'est pas tout:
Être capable d'économiser pour les enfants [...]. Avoir des sous pour quand ils seront grands.Sans être colossale, l'épargne familiale grossit, reste à attendre, jusqu'au jour où, pour la santé de Marianne, se présente l'occasion de l'investir dans un terrain, sur lequel ils pourraient bâtir...
Il est dans la nature humaine de vouloir transmettre quelque chose à ses héritiers, des rêves et des réalités. Mais Ce qu'il reste de tout ça n'est pas forcément ce que l'on avait imaginé qu'il serait...
Francis Richard
Ce qu'il reste de tout ça, Fanny Desarzens, 160 pages, Slatkine
Livre précédemment chroniqué: