Yvelines : L’évasion improbable de deux enfants de 4 ans d’un centre de loisirs
À Élancourt, deux enfants de 4 ans échappent à la vigilance du centre Jean-Monnet et sont retrouvés errant dans un rond-point.
Un couple d’automobilistes témoins de l’absurde
Ce mercredi 11 septembre, vers 15h, deux enfants de 4 ans, élèves au centre de loisirs Jean-Monnet d'Élancourt, ont réussi à s’échapper.
Personne ne s’attendait à ce que deux bambins, à peine capables de lacer leurs chaussures, puissent fausser compagnie à des adultes supposés les surveiller.
Leur fugue, sans véritable but, s’est interrompue au milieu d’un rond-point bondé.
C’est là qu’un couple d’automobilistes, figé d’incrédulité, les aperçoit et alerte la police.
On pourrait en rire si cela n’était pas aussi symptomatique d’une défaillance plus large.
La promenade improvisée
Ce n’est qu’après coup que l’on comprend l’étrangeté du récit : deux enfants de 4 ans, en pleine après-midi, décident de quitter le centre de loisirs.
La fillette, élève en moyenne section, raconte avec une légèreté confondante qu’elle et son camarade « n’aimaient pas le centre » et avaient simplement opté pour une balade. Il y a quelque chose d’absurde à penser que deux petits corps s’éloignent sans être arrêtés, en rampant sous un buisson comme des fugitifs en miniature.
Leur parcours les a menés jusqu’au rond-point d’Estienne-d’Orves, à 700 mètres du centre.
Indignation parentale : une colère glacée
Nam, 34 ans, père de la fillette, n’a rien d’un révolutionnaire, mais cet incident le propulse dans une colère froide. « C’est une négligence inacceptable. On dépose nos enfants dans ces structures en imaginant qu’ils sont en sécurité. » Sa révolte est partagée par la mère, qui s’indigne de la réaction du personnel du centre. « Ils osent dire que c’est de la faute des enfants ! »
On touche ici à l’éternel décalage entre l’insouciance de l’administration et l’indignation de ceux qui subissent ses lacunes.
Des mesures de sécurité dérisoires
À Élancourt, on tente de répondre au désordre par une logique administrative. La municipalité annonce des mesures, mais elles semblent provisoires, fragiles.
Des barrières mobiles, comme pour dire que le problème est transitoire, vite balayé sous le tapis de l’oubli. Jean-Michel Fourgous, maire d'Élancourt, évoque une « vigilance extrême ».
Ces mots, prononcés d’un ton fade, trahissent la vérité : l’événement n’a rien d’exceptionnel, il s’inscrit dans un continuum d’absurdités modernes.
Le commissariat hésite, avant de céder
Lorsque les parents tentent de déposer plainte, une nouvelle scène ridicule se joue au commissariat d’Élancourt. « Les enfants n’ont rien, donc il n’y a pas de plainte à déposer », leur répond-on d’abord. Puis, face à l’insistance, et probablement la peur d’une mauvaise publicité, le commissaire Yann Drouet revient sur sa décision. « Réponse inadaptée », admet-il avec une certaine résignation.
On les laissera finalement porter plainte, sans grande conviction.
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