L’Avare au Lucernaire - Reprise

Publié le 23 septembre 2024 par Nathpass

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La note d’intention de Philippe, PERSON et Florence Le corre, metteur(e)s en scène

Nous avons monté la avare comme une comédie féroce, voire un thriller commis ! L’argent ne circule plus  : il est capté par Harpagon et cette accumulation est obsession. Ce que raconte la pièce, c’est comment cette maladie qu'est l'avarice a des retentissements sur toute une maisonnée. Nous sommes ici aussi au coeur du système patriarcal : un père fou mais cependant tout puissant. C'est parce que les enfants refusent de se soumettre à la folle loi du père que tout devient possible. Souvent chez Molière, chacun ne joue pas son rôle, ainsi Valère n'est pas l'intendant que l'on croit, Jacques est aussi bien cuisinier que cocher, Frosine n'est pas au seul service d'Harpagon etc. C'est aussi ce joyeux désordre qui nous intéresse. Le décor épuré, témoin de cet argent que l'on a mais que l'on cache, laisse place au jeu et à l'intrigue pure. Bien sûr ici Harpagon n'a pas les traits du barbon: le spectateur acceptera le code. Nous n'avons pas voulu monter la pièce « façon XVIIe » puisqu'aussi bien elle parle d'aujourd'hui. C'est la marque du génie.

LE MOT DE BENOIT LAVIGNE, directeur du Lucernaire

On connait tous L'Avare, célèbre comédie de Molière représentée pour la première fois le 9 septembre 1668. Inspirée de La Marmite de Plaute, c'est une comédie de caractère avec comme personnage principal le vieil Harpagon patriarche, obsédé et obnubilé par l'argent.

On a tous en mémoire certaines répliques comme « Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger » ou encore « La peste soit de l'avarice et des avaricieux », mais aussi « Au voleur ! Au voleur ! À l'assassin ! Au meurtrier ! ». On n'oublie pas les prestigieux interprètes que furent Jean Vilar, Louis de Funès, Michel Serrault, Michel Bouquet et plus récemment, Bruno Podalydès ou Michel Boujenah. Mais ici, c'est la jeune troupe des élèves du Lucernaire qui s'empare de l'œuvre avec enthousiasme, folie et virtuosité. Ensemble, sous la direction pleine de fantaisie de Florence Le Corre et Philippe Person, ils dynamitent la pièce, nous offrant une version moderne, joyeuse, enlevée de ce grand classique intemporel.

Car Molière nous parle avec génie et nous fait rire de ce que Sophocle appelait le « fléau des humains », l'argent qui déchire les cœurs et les familles, qui brouille toutes relations humaines et sociales, aiguise les plus vils instincts et rend les hommes totalement fous. Il se moque aussi avec cruauté et dérision du patriarcat qui veut imposer sa loi et de ces hommes ridicules qui veulent rester jeunes à tout prix. D'intrigues en rebondissements, de coups d'éclat en coups de théâtre, nous suivons avec délectation les tribulations du vieux barbon et des jeunes amoureux Mais on le sait, chez Molière, tout est bien qui finit bien et l'amour triomphe toujours à la fin.

C'est donc un plaisir que de rire à cette comédie toujours d'actualité, de se moquer des traver de l'espèce humaine et de la société et de se divertir grâce à l'énergie, la fougue, le talent de ce jeunes comédiens dont c'est, pour la plupart, leur premier spectacle.

Car c'est cela aussi le Lucernaire, un théâtre qui offre sa chance à de jeunes comédiennes comédiens de se produire et de montrer tout l'éventail de leur art.

Oui le programme les notes de ceux qui ont choisi la pièce de la monter et de la produire, met en appétit mais vous  ne serez pas déçu car vous pourrez faire comme nous et emmenez vos amis et leurs enfants car après vous verrez ils seront heureux

Je les suis les élèves de cette école avec joie et je me retrouve comme quand je prenais des cours moi-même dans une école privée et que par l’intermédiaire d’une amie qui était rentrée au Conce au conservatoire national d’art Dramatique j’assistais aux cours aux représentations.

Quand on reproche aux personnes de ne pas avoir fait d’études générales supérieures ou autres méfiez vous car en candidat libre en auditeur libre je pourrais être Docteure es théâtre 

Au conse par contre ça n’a pas bougé il y a une sélection Il y a toujours  une sélection et une limite d’âge disons que les profils y sont un peu moins stricts étriqués « 1 400 candidats pour 30 places annuelles ».

Mais revenons à l’Avare au spectacle proposé par l’école pro du Lucernaire au bout de deux ans  c’est génial car voyez vous je n’ai jamais aussi bien entendu cette pièce et comme je viens de prendre 70 ans j’ai l’oreille paresseuse et l’esprit de découverte redécouverte un peu embué ou émoussé. J’y suis tellement allée voir ou revoir ces pièces mais lâ.. j’ai bondi 

Sursauté ri et applaudi….


Là c’est le fameux La Flèche valet de son fils, qui aux prises avec L’avare Harpagon, se fait fouiller à corps soupçonné d’avoir volé quelqu’argent. Il est incroyable à chaque fois qu’il parait sur scène pour nous faire ressentir sa joie d’y être là sur scène il s’y jette et se relève on s’attend à ce qu’il réplique : « Même pas mal ! »courrez y vite même si vous êtes en différend avec votre famille vos bailleurs ou votre premier ministre car ce texte est de tous temps très instructif.

Molière dans le texte 

« ELISE. - Vous moquez-vous, Valère, de lui parler comme vous faites ?

VALÈRE. - C’est pour ne point l’aigrir, et pour en venir mieux à bout. Heurter de front ses sentiments est le moyen de tout gâter; et il y a de certains esprits qu’il ne faut prendre qu’en biaisant, des tempéraments ennemis de toute résistance, des naturels rétifs, que la vérité fait cabrer, qui toujours se roidissent contre le droit chemin de la raison, et qu’on ne mène qu’en tournant où l’on veut les conduire. Faites semblant de consentir à ce qu’il veut, vous en viendrez mieux à vos fins, et...

ÉLISE. — Mais ce mariage, Valère ?

VALÈRE. - On cherchera des biais pour le rompre.

ELISE. — Mais quelle invention trouver, s’il se doit

conclure ce soir.

VALÈRE. - Il faut demander un délai, et feindre quelque maladie. »

Et mon post initial qui se repépètes 

Mais l’art du théâtre c’est la répétition le travail et la sincérité le don le jeu la liberté du corps l’envie de voler sur scène et d’y être beau beau belle à tomber et se relever. Quoiqu’il advienne ! J’y suis retournée et c’est la 3 eme fois avec nos amis et c’est incroyable comme cette adaptation repeinte en hymne à la jeunesse à la modernité à la tolérance à la dignité enjouée même « des avaricieux » le temps s’y arrête. Ah ce qu’ils sont heureux de jouer ces jeunes gens sortant de la 9 eme promotion de l’école de théâtre, ça redonne envie de retourner au théâtre pour voir ou revoir tous les classiques. À ce propos j’irais revoir aussi le doc rue du Conservatoire où les élèves eux mêmes ont adapté Hamlet, Hamlet joué par une femme, là c’est l’avare joué par un jeune homme. Mais c’est vrai qu’il y a de plus en plus des vieux avares de leur jeunesse par le truchement de la chirurgie esthétique. 

Bon je voulais signifier que Philippe Person ça fait très longtemps qu’il fait jouer les rôles les grands rôles par des femmes… Là, c’est en duo qu’il signe la mise en scène avec Florence Le Corre cette pièce parle de l’argent mais aussi des migrants… et comme rarement car les familles séparées par les naufrages … se retrouvent…

la semaine c’est à 18h30 le dimanche à 15 h nous étions 6 nous sommes sortis heureux pour ensuite prendre un goûter heureux et nous avons parlé de tout ce que nous voulions voir au théâtre le Père Gorio au théâtre des Gémeaux parisiens,  la double Inconstance, les lettres d’excuses de et avec Patrick Chesnais Un monde fou adapté par et avec Éric Métayer : ces 3 derniers spectacles sont au Lucernaire… Merci aux jeunes gens de L’avare ambassadeurs du théâtre si heureux d’être sur scène si sincères ! Les lumières de Tom Bouchardon sont rieuses elles aussi… https://www.lucernaire.fr/theatre/lavare/