A Raufarhöfn, petit port islandais tout proche du cercle polaire arctique, Kalmann Óðinsson déambule, paré de son étoile et de son chapeau de shérif, portant fièrement à la ceinture le mauser légué par un père américain jamais vu. Ce pêcheur de requin est un simple d'esprit, bien connu des habitants du village. Un beau matin, alors qu'il chasse le renard, il découvre une grande tache de sang dans la neige. S'agit-il de sang humain ? Serait-il lié à la disparition de Róbert McKenzie, le tenancier de l'hôtel, l'homme le plus riche du village ? La police débarque et Kalmann devient le témoin vedette.
Ce que j'ai aimé :Le narrateur n'est autre que Kalmann lui-même, et ce choix de donner la parole à l"l'idiot du village" et de lui faire porter l'enquête est profondément judicieux. Il prend peu à peu de l'épaisseur, et sous ses abords incontrôlables, se cache un être sensible, qui aime profondément son village et sa culture. Pour cet être sensible, les plaisirs sont multiples : les visites à son grand-père ne le reconnait malheureusement plus, ses conversations avec son meilleur ami virtuel Noi, sa mère et ses visites épisodiques, mais surtout ses escapades en mer, loin du monde des hommes. Cet homme s'avèrera plus percutant qu'il n'y parait !
L'ambiance de cette fin d'époque teinte le roman d'une atmosphère mélancolique, presque crépusculaire : alors que les quotas de pêche freinent l'économie du village, que le tourisme apparait comme un palliatif à cette crise qui pointe, qu'un ours polaire apparait inopinément, tous tentent de s'adapter dans ce monde en perpétuel changement.
Bilan :