Zombeaches au Bistrot de la Poste, Saint-Brieuc, le 15 septembre 2024

Publié le 23 septembre 2024 par Concerts-Review

Zombeaches au Bistrot de la Poste, Saint-Brieuc, le 15 septembre 2024

NoPo

ZOMBEACHES - Le Bistrot de la Poste à Saint-brieuc, le dimanche 15/09/2024

Le jeudi 12 Septembre, on capte un post de la Poste... normal vous me direz, c'est comme un truc timbré !?
Les australiens de ZOMBEACHES, qui semblent aimer les jeux de mots, viennent aussi jouer des notes à côté du bureau de St Brieuc.
Vu que nous on aime les calembours autant que le camembert mais aussi, les australiens, le rock et le bistrot, on se dit 'Ola, jetons une oreille, faut pas gâcher!'.
En plus ça vient par le circuit de la nef des fous, généralement plus que recommandable.
En tournée européenne, le groupe n'inscrit que 3 haltes en France : Paris, Rennes et Saint-Brieuc, nom de Dieu!

Les artistes ont publié 2 EPs (en trio à l'époque) et 2 LPs depuis 2016, dont le dernier 'A Taste Of Oxygen' sorti en Mai 2024.

Après confirmation auprès de notre fournisseur agréé, de la qualité musicale par une écoute prolongée, on file illico (on attend le dimanche quand-même) au dit bistrot.
Faut pas trop trainer, le pont de la 4 voies limite le débit automobile depuis plusieurs jours et le troquet a la bonne habitude de commencer à l'heure.

On arrive juste à temps pour retrouver amis, et bénévoles du Binic Folk Blues Festival, Bonjour Minuit et Radioactiv', des branchés quoi.
Saint Ludo, le meneur du BFBF, chouchoute les musiciens qui, attablés, semblent heureux d'être là.

Le temps de se caler au mieux à l'intérieur, le drapeau à damiers s'abaisse et les moteurs se lâchent.

En vla 5 bien excités :
Dominique Garrard, aux claviers, chœurs et percussions, sur notre droite, une fille souriante, vêtue d'une robe bleue, type jean,
Derrière elle, Nick Kristic, à la batterie,
A gauche à la gratte, Jay Gargaro, t-shirt blanc sur fute noir,
A sa droite, impossible de le louper, Tony Clay à la basse, chemise rouge tachetée de noir et cheveux roses peroxydés,
Enfin, James Young au chant et guitare, le frontman tout en noir.

Ouverture avec ' Mutual colour' (extrait du LP 'Cheers to the Future', 2020) considéré comme une tentative d'écriture catchy par James.
ça secoue aussitôt, pied au plancher, avec des cordes tendues, une rythmique élevée et un chant désabusé.
D'emblée, on perçoit un style afterpunk et par la voix, proche de Evil Dick Richards, des faux airs de HITS (découverts au BFBF et dont on espère le retour).

Une guitare dissonante, allègrement brossée, fait free sonner ' No Help. No Gamble. No God', tristement sur un chant lancinant, jusqu'à l'appui des choeurs de Dominique.
Les accords se répètent et tournent en rond avec une énergie désespérée. On peut y trouver des effluves de l'anglais 80's The Fall.
Tony secoue sa crinière en cadence pendant que Jay erre sur le parquet, cherchant un sens à sa vie et ajoutant une 2è couche de guitare.
Dominique sort déjà le tambourin alors que Nick frappe comme un bourrin.
James chante furieusement avant de se lancer dans une danse désarticulée avec sa guitare dont il tire hystériquement les cordes.

Nick cale un rythme monolithique.
' A taste of oxygen' montre ses ombres marquées au post-punk, en démarrant sur un riff tendu et répétitif qui enfonce un clou rouillé comme savaient le faire Siouxsie and the Banshees.
Criant les paroles comme des slogans, sans être pour autant vendeurs, James s'adoucit lorsque les chœurs de Dominique viennent lécher un refrain éclairé.

Des accords vaporisent des parfums nostalgiques, poussés par un clavier à la boucle harmonieuse de la compo (notée 'Fast song' sur la set-list, petits blagueurs! Il s'agit de ' Towards Elsewhere' sur le premier album) qui me rappelle The Sound.
Pas forcément bon pour le moral car leur leader, Adrian Borland, s'est suicidé. Le morceau, troublant, prend aux tripes.
James fait face à Tony dans une agitation soudaine, Jay en profite pour arpenter toute la surface du troquet avec des gestes convulsifs.

La batterie s'emporte aussitôt l'alarme déclenchée par une guitare. Nick grimace. Par son atmosphère toujours aussi nostalgique, la mélodie fait mouche.
Le rythme de ' Lung' ne tombera pas malgré une ambiance effondrée dans la voix déchirée de James, pourtant caressée par celle, évanescente, de Dominique, cheveux pendant sur les touches de son synthé.
Ce dernier nous achève dans un tourbillon enivrant.

Nick et Tony tombent la chemise mais ne précisent rien pour la prochaine fois.

Un riff en 2 phrases commence à labourer les sillons, juste avant l'arrivée de la voix seule et plaintive d'abord, puis soutenue par toutes les gorges.
La basse gronde en menaces sur les saccades de guitares. Un gimmick au clavier déprimant invite une ambulance.
Puis, le clavier et les chœurs de Dominique adoucissent, par instants, des mœurs inquiétants puisqu'il s'agit de ' Dancing through blood' aux faux airs de The Sound à nouveau.
Final dans un solo de guitare sanglotant.

Un grattement strident de cordes maltraitées oxyde salement ' Laughing Under A Beating Sun' où un 'Why dont you stare at the sun' insiste.
Dans un tourbillon, les feux-follets changent de place, Jay et James font face aux autres prêts au combat.
La basse bombe le torse alors que Tony titube en esquissant un pas de danse hésitant puis il met les genoux à terre.
Des chœurs en équilibre sur une corde concluent le titre.

Domique attend ' Stripped' pour se promener sur le dance floor allant donner du tambourin du côté du patron, enchanté.

Un riff aussi sec que sobre entame ' A welders burn' à la cadence vive. Les voix scandent 'It's you, and me and everybody here '
James lâche la gratte. S'emportant, il escalade la planche du bar comme un acrobate pour le plus grand plaisir des clients!

Une superbe phrase de riff invite la basse à (be)donner sur ' Now in red'.
Toutes voix dehors, les paroles explosent 'All we need here is Somewhere warm'.
Le déroulé musical, intense, émeut au plus haut point.

On accélère encore avec ' Headlong' dans une trainée de poudre qui s'enflamme en brulot punk avec des paroles crachées. La guitare, attaquée par la corrosion joue dans l'urgence.
Sur un moment d'anthologie, Tony passe à la prière à genoux avant de finir en gisant sur le dos sans lâcher sa basse qui tressaille encore.

Concert en inclusion puisqu'on a débuté avec l'album de 2020, on finira avec les 2 derniers morceaux dont le morceau titre ' Cheers to the Future', bien déjanté.
Les guitares, stridentes, jouent en dérapage et le chant ne chante pas vraiment, entre grave et plaintif, remué par une batterie énervée et massive.
La basse joue sur un fil, celui du rasoir! Nos héros s'écroulent dans les bras les uns des autres, fourbus mais heureux, tout comme nous!

Mine de rien mais déconfite, on vient de se prendre une sacrée claque, pris dans une nasse dense favorisant la danse frénétique.
ZOMBEATERS a de l'appétit mais il partage, un super groupe qui donne tout!
01-Mutual colour
02-No Help. No Gamble. No God
03-A taste of oxygen
04-Towards Elsewhere
05-Lung
06-Dancing through blood
07-Laughing Under A Beating Sun
08-Stripped
09-A Welders Burn
10-Now in red
11-Headlong
12-Cheers to the Future