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Wedding Present - The Chameleons - le Cabaret Sauvage, Paris - le 20 septembre 2024

Publié le 23 septembre 2024 par Toto
Wedding Present Chameleons Cabaret Sauvage, Paris septembre 2024
Nous voilà repartis dans nos concerts pour vieux, ces concerts d'artistes qu'on n'a pas encore eu l'occasion de voir en live et dont on se dit naïvement qu'il serait bien de les voir avant qu'ils n'arrêtent définitivement. On a souvent tort de vouloir faire ça. Car certains se reforment uniquement pour l'argent, pour faire carburer la machine à nostalgie des fans de la première heure. Ceux-ci, voulant revivre à tout prix par bande son interposée leur adolescence perdue, se persuadent du bien fondé de la soirée. Sauf que comme des amis qu'on aurait perdu de longue date, on s'aperçoit qu'on a pris des routes différentes et que ce qui nous relie encore est un fil bien mince qui peut craquer à la moindre fausse note. Pour Oasis, je passerai évidemment mon chemin comme lorsqu'ils étaient encore en activité. Je me rappelle d'ailleurs d'une fête de la musique à Paris en 2000 où les frangins Gallagher jouaient sur la place de la République gratuitement. C'était à deux pas de chez moi. J'entendais même les gémissements de Liam de mon appartement et pourtant, j'étais resté sagement à l'intérieur. Mais revenons aux groupes qui nous intéressent présentement : les Wedding Present - étrange nom de groupe, quand même - et les Chameleons. Deux formations des années 80, de seconde division, plutôt habitués aux places d'honneur qu'aux plébiscites unanimes. Mais qui avaient malgré tout réussi à remplir le Cabaret Sauvage de part leurs glorieux faits d'armes commis quarante ans plus tôt. Deux groupes aux styles pourtant sensiblement opposés. Là où les premiers prônent une certaine modestie dans l'attitude et les arrangements, les seconds ont plutôt tendance à en rajouter quitte à verser dans le grand-guignol. Le look ringard de Mark Burgess annonce la couleur. Le gars se croit encore au temps de sa splendeur. Il faut quand même reconnaître que la musique de leur premier album "Script of the Bridge" a plutôt bien vieilli - sur disque tout du moins -, faisant de nombreux adeptes jusque de l'autre côté de l'Atlantique : difficile par exemple de ne pas voire leur parenté chez les new-yorkais d'Interpol. Mais le temps est passé par là, même si le public autour de nous fait semblant de ne pas y croire. Étonnant en effet de voir des quinquas nous bousculer sans ménagement, telles des midinettes pour être sûrs de ne rien louper du spectacle. Burgess en fait des caisses et on se dit qu'il se serait bien vu en Bono, dans des grands stades, au lieu de ce petit chapiteau perdu au beau milieu du parc de la Villette. Un Bono qui aurait écouté Bowie ("Be my wife"), les Smiths ("There is a light that never goes out"), les Beatles ("Eleanor Rigby") ou les Doors ("The end"), pour une relecture façon medley. De belles influences, mais rejouées quelque peu en force. Si les Wedding Present ont joué essentiellement "Bizarro", leur deuxième disque de 1989 qui contient les deux classiques "Brassneck" et "Kennedy", les Chameleons ont varié entre leur troisième album "Strange Times" et leur premier, terminant par les toujours efficaces "Second Skin" et "Don't Fall". Le rock tendu de Gedge et de sa bande gagne à être joué live, les guitares simples, rapides et directes y claquent davantage. Et puis, il ne fait pas son âge. "My favourite dress" termine le show, comme si ce morceau avait été écrit hier, dans la même urgence. Le rock gothico - new wave de Burgess est à l'inverse devenu bedonnant. Il se croit encore jeune et beau - au secours, le gilet de costume sans rien dessous -, s'épile le torse et les aisselles, se teint les cheveux. On gardera donc juste les disques des uns - surtout "Script of the Bridge" - et on retournera plus facilement voir les autres - pour une relecture complète de "George Best" la prochaine fois, comme au bon vieux temps ?

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