On ne trouve jamais de version plus honnête et plus brute d’un genre que celle qui est sortie à ses débuts. Qu’il s’agisse de blues, de jazz, de rock ou de punk, toute la musique qui est sortie en premier représente le style dans sa forme la plus brute. Il en va de même pour le hip-hop, mais le problème de ce genre musical est qu’une grande partie de la musique des débuts n’a jamais été diffusée.
Le hip-hop est né de l’expérience de la scène. Le but était d’organiser des fêtes et des concerts, et c’est à partir de là qu’il a évolué. À l’époque, la star du spectacle était le disc-jockey plutôt que le maître de cérémonie. Les premiers MC, tels que Coke La Rock, commentaient la foule et faisaient monter la musique, au lieu de faire ce que l’on appellerait aujourd’hui du rap.
Finalement, la forme d’art a évolué et nous avons commencé à obtenir des itérations de ce qui ressemble davantage au hip-hop moderne. Mais cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il y avait encore beaucoup de travail à faire pour élaborer la structure des morceaux de hip-hop et déterminer la manière dont le genre devait se présenter. Les maisons de disques telles que Def Jam ont joué un rôle important à cet égard, et Rick Rubin se souvient de l’évolution du hip-hop, qui est le fruit de leur vision.
Rubin a parlé davantage de cet aspect du genre lorsqu’on lui a demandé quelles étaient les choses les plus importantes qu’il avait accomplies avec Def Jam. “L’une d’entre elles serait l’utilisation de la structure des chansons dans le hip-hop, ce qui n’existait pas vraiment auparavant. Avant que nous ne commencions, les disques de hip-hop étaient généralement des morceaux de six à neuf minutes, et [ils] comportaient rarement une accroche.”
Pour élaborer une structure de chanson universelle, Rubin s’est tourné vers un groupe cité à maintes reprises comme source d’inspiration dans le passé, mais qui n’est pas souvent associé à la musique rap : Les Beatles. Ce n’est pas de leur son que le label s’est inspiré, mais de la manière dont leurs morceaux étaient assemblés.
“Nous avons vraiment contribué à introduire une structure de chanson dans le hip-hop. Je pense qu’à travers le filtre des Beatles, on entre vraiment dans les chansons. Même si l’ambiance et le message du rap étaient excellents à l’époque, la chanson n’était pas délivrée de la même manière que par les Beatles. C’est pourquoi le fait de structurer les chansons dans le hip-hop a permis à celui-ci de devenir ce qu’il est.
Le hip-hop a parcouru un long chemin depuis lors, devenant l’un des genres les plus importants au monde. Si son son et son énergie y contribuent, car ils ne ressemblent à rien de ce qui a précédé, le son dans son ensemble est toujours inspiré par des légendes qui continuent d’influencer la musique.