La Momie, c’est l’exemple typique de film qui s’avale sans douleur et qui s’oublie à peine sorti de la salle. Du cinéma inoffensif en quelque sorte. Mais lorsque Spielberg se vautre lamentablement avec Indy 4, on se retrouve à propulser tous nos espoirs sur la Momie, seul film capable de proposer ce mélange d’aventure et d’ambiance pulp. Le personnage de Rick O’Connell étant moins charismatique que celui du héros au fouet, est-il capable néanmoins d’assurer ?
La Momie 3 – La Momie fait du kung-fu
Alex, le jeune fils du couple O’Connell vient de faire une grande découverte en Chine : il a retrouvé la trace de la tombe de l’empereur dragon, enfermé dans un cocon de terre cuite par un sortilège des années plus tôt. Des militaires chinois, désireux de retrouver la grandeur de la Chine d’antan, décident de réveiller l’empereur ainsi que son armée de terre cuite. Rick O’Connell se retrouve avec une nouvelle momie sur les bras, mais il pourra compter sur l’aide d’une mystérieuse sorcière.
La Momie, c’est une série de film moyens mais avec un charme indéniable. Même aujourd’hui, au détour d’une soirée mondaine parlant de géopolitique ou de la pêche à la sardine en basse-guinée, on peut tomber sur quelqu’un qui au détour d’une conversation lâche un « Imhotep…Imhotep… » On peut donc dire que le film a clairement marqué les esprits. Mais on lui a toujours préféré la série des Indiana Jones, plus fine dans l’écriture et qui a une classe indéniable. Mais Indy 4 a complètement changé la donne…
La Momie 3 c’est comme la Momie 1 et 2, mais avec du kung-fu. Je pense que cette équation simple définit bien le film. Mais c’est aussi un gigantesque fourre-tout dans lequel on va trouver pêle-mêle des Yétis, Shangri-La, un dragon, de la magie et bien sur des coups de tatanes dans la tronche. D’ailleurs sur ce registre, le film est clairement décevant. On était en droit d’attendre beaucoup plus d’un film avec Jet Li et Michelle Yeoh. Mais non, on a à peine le droit à une toute petite scène, peu intéressante de surcroît…
En même temps, le film est réalisé par Rob Cohen, réalisateur de Fast and Furious et xXx. Le moins que l’on puisse dire c’est que le bonhomme n’est pas le chantre du bon goût et de la finesse. Mais même avec un réalisateur de seconde zone comme Cohen, La Momie 3 ne peut s’empêcher de dégager un certain quota de sympathie. Et paradoxalement, c’est lors des scènes d’exposition, présentant un couple O’Donnell s’ennuyant royalement dans sa demeure luxueuse que le film est le plus brillant. Alors certes, l’écriture n’est pas fine et les clichés abondent, mais Brendan Fraser et Maria Bello (qui remplace Raquel Welsch) font un joli abattage.
La seconde partie du film, enchaînant non-stop scène d’action sur scène d’action, avec des effets spéciaux parfois un peu limite (mais toujours mieux que ceux de l’affreuse poursuite auto d’Indy 4), est forcément un peu plus légère, et s’avale sans déplaisir mais sans réelle implication non plus. Sa force est d’avoir un rythme ultra soutenu, balançant une nouvelle idée toutes les cinq minutes, ce qui permet de cacher la misère.
La Momie 3 reste avant tout un film popcorn qui ne cherche à aucun moment de se départir de son statut de film léger. Et finalement, en le sachant pertinemment, on passe un très agréable moment. Il n’empêche que dans le cadre d’un hypothétique Momie 4, si la production se cassait pour une fois un peu le crâne pour trouver un vrai scénariste et un vrai réalisateur, la série pourrait clairement devenir une référence…