Jour de Colère // De Jean-Luc Herbulot. Avec JoeyStarr, Asia Argento et Joaquim Fossi.
Le cinéma est souvent un terrain d'expérimentation où l'audace des réalisateurs peut soit mener à des chefs-d'œuvre, soit à des échecs cuisants. Malheureusement, Jour de Colère s'inscrit dans la seconde catégorie. Ce film, qui semble avoir voulu embrasser trop de genres sans réellement en maîtriser aucun, se révèle être une expérience frustrante pour le spectateur. Le premier problème de Jour de Colère réside dans son scénario. À première vue, il y avait un potentiel certain avec des thèmes intéressants et des allusions allégoriques, notamment à Dante's Inferno. Cependant, l'intrigue se dilue rapidement, donnant l'impression que le réalisateur a misé toute son énergie sur la première moitié du film, laissant la seconde partie s'éteindre sans véritable direction. Ce qui aurait pu être un thriller captivant se transforme en une série de scènes prévisibles, voire clichées.
Frank est un tueur sur le déclin avec un contrat et un plan de fuite trahissant son employeur et s'échappant avec la femme qui l'aime ...mais Frank va croiser le chemin de Virgil, un sociopathe décide de l'emmener au fond du gouffre ...
De plus, le mélange de genres - surnaturel, drame, thriller - au lieu d'enrichir le récit, finit par le déstabiliser. Aucun de ces éléments ne parvient à s'imposer avec cohérence, laissant le spectateur dans un flou constant. Le film aurait sans doute gagné en efficacité s'il avait été réduit à un format court, plus adapté à son histoire limitée. Le casting de Jour de Colère avait pourtant de quoi intriguer. Voir JoeyStarr et Asia Argento réunis à l'écran était une promesse audacieuse, mais l'alchimie n'est tout simplement pas au rendez-vous. JoeyStarr, fidèle à lui-même, livre une performance qui ne surprend plus. S'il n'est pas mauvais, il ne transcende pas non plus le personnage, restant cantonné à un rôle de brute taciturne, un registre dans lequel il semble s'enfermer. Quant à Asia Argento, son interprétation est tout aussi décevante, d'autant plus que le film semble plus préoccupé par son apparence que par son jeu d'actrice. Son personnage, sans réelle profondeur, peine à captiver.
Le réalisateur fait des choix esthétiques discutables, notamment en la teignant en blonde et en multipliant les gros plans peu flatteurs, ce qui n'apporte rien à l'histoire et semble plutôt nuire à l'immersion du spectateur. L'un des aspects les plus frustrants de Jour de Colère est sans doute sa mise en scène. Les décors manquent cruellement d'inspiration et l'esthétique générale du film est plate, voire bâclée. On a du mal à s'immerger dans l'univers proposé, tant celui-ci paraît vide et sans vie. La bande originale, souvent lourde et mal adaptée aux scènes, n'arrange rien. Elle renforce cette impression de projet mal fini, où chaque élément semble avoir été assemblé à la va-vite. À mesure que le film avance, on se rend compte que Jour de Colère est une œuvre qui tourne en rond. Le manque de rythme et de cohérence narrative rend l'expérience de visionnage particulièrement pénible. Chaque scène semble traîner en longueur, sans jamais apporter de nouveauté ou relancer l'intrigue. On a l'impression d'assister à un voyage interminable, sans destination claire.
En conclusion, Jour de Colère est une déception à bien des égards. Ce qui aurait pu être une œuvre intrigante et innovante s'effondre sous le poids d'une réalisation maladroite et d'un scénario mal exploité. Les performances, bien que correctes, ne suffisent pas à sauver ce film du naufrage. Si certains spectateurs courageux parviennent à aller jusqu'au bout, ils auront probablement du mal à en retirer une quelconque satisfaction. Un film à éviter pour ceux qui cherchent une véritable expérience cinématographique.
Note : 1/10. En bref, ça tourne en rond et ne raconte rien.
Sorti le 18 septembre 2024 au cinéma