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Critique Ciné : Kill (2024)

Publié le 19 septembre 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
Critique Ciné Kill (2024)

Kill // De Nikhil Nagesh Bhat. Avec Laksh Lalwani, Raghav Juyal et YTanya Maniktala.

Kill, le dernier thriller d'action indien, frappe fort avec une recette simple : de la violence non-stop dans un huis clos ferroviaire. Si vous êtes amateur de films où l'adrénaline est à son comble, vous serez servi. Imaginez un mélange entre The Raid et Bullet Train, le tout dans un train pris en otage. Le scénario est simple mais efficace, et l'ultra-violence est omniprésente, avec des scènes de combats sanglants qui tiennent en haleine du début à la fin. Cependant, malgré un rythme effréné, certains aspects répétitifs et des faiblesses dans le développement des personnages laissent un goût mitigé. L'intrigue de Kill est on ne peut plus simple : un train en direction de New Delhi est attaqué par une bande de voleurs qui espère dérober les passagers. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'un homme bien plus dangereux qu'eux se trouve à bord. Ce protagoniste, un soldat d'élite cherchant à retrouver sa fiancée, va se transformer en une véritable machine à tuer, faisant face à des dizaines de bandits armés.

Dans un train pour New Delhi, une bande de voleurs prend en otage les passagers, sans savoir qu'un homme bien plus redoutable qu'eux est à bord. Quand ils s'en prennent à la femme qu'il aime, Amrit, membre des forces spéciales, répond par une vengeance sans merci.

Si le concept peut sembler cliché, la mise en scène est suffisamment immersive pour captiver les amateurs d'action. Dès les premières minutes, le ton est donné : des bagarres chorégraphiées avec soin, un espace restreint utilisé intelligemment et une brutalité sans concession. Les combats sont violents, sanglants, et ne laissent aucun répit aux spectateurs. À l'instar de The Raid, le film mise sur l'intensité des affrontements en milieu clos, ici les étroits couloirs d'un train, ce qui rajoute une dimension claustrophobique et intense à chaque échange de coups. Cependant, si la violence sert à maintenir le rythme, elle devient rapidement répétitive. Après chaque séquence de combat, on a droit à une courte pause avant que tout ne recommence. Le schéma est systématique : le héros se bat, semble en difficulté, mais finit toujours par triompher. Cette redondance dans les affrontements peut devenir lassante, d'autant plus que le film semble parfois étirer certaines scènes sans réel enjeu dramatique, simplement pour ajouter encore plus de combats.

Le film ne cherche pas à se distinguer par la profondeur de son scénario, qui se contente du strict minimum. Les motivations des personnages sont à peine esquissées, et la trame se résume à une succession de combats entre le héros indestructible et des vagues de bandits qui, malgré leur nombre, sont incapables de venir à bout de lui. On ne va clairement pas voir Kill pour une intrigue complexe ou des dialogues profonds, mais pour l'action brute et directe. Côté personnage, le héros, Amrit, n'a que peu de relief. Sorte de John Wick des rails, il est implacable, sans faille, et un brin caricatural. Bien que sa force brute et sa détermination puissent impressionner, son manque de charisme est frappant. L'acteur principal, souvent comparé à une version musclée d'Adam Levine, manque cruellement d'intensité émotionnelle, ce qui nuit à l'implication du spectateur dans ses aventures sanglantes. Difficile de s'attacher à un personnage aussi invincible et dénué de profondeur.

Du côté des antagonistes, on retrouve des clichés habituels : des bandits sans morale, motivés par l'appât du gain, qui finissent par devenir les proies du héros. La seule originalité vient de la famille de malfrats, qui, malgré leur cruauté, sont divisés face à la menace que représente Amrit. Cette petite nuance offre une touche d'ironie, bien que sous-exploitée dans un déluge d'action qui laisse peu de place à une vraie construction narrative. L'atout majeur de Kill réside dans ses scènes de combat. La chorégraphie est soignée, les coups sont bien portés, et la caméra suit l'action avec fluidité, même dans les espaces restreints d'un train. La violence est montrée de façon crue, avec un côté gore assumé qui ravira les amateurs de films d'action sans concession. Mais malgré ces qualités, la redondance des affrontements finit par devenir prévisible. À chaque fois qu'Amrit semble sur le point d'être vaincu, il revient miraculeusement à la charge, annihilant une nouvelle vague de bandits.

Un autre aspect légèrement frustrant réside dans les flashbacks insérés entre deux scènes de baston. Ces séquences tentent de rajouter une touche émotionnelle à l'intrigue, mais elles tombent à plat. Les moments de romance entre Amrit et sa fiancée sont à la fois mièvres et mal intégrés, cassant le rythme du film sans véritablement enrichir l'histoire. En conclusion, Kill est un film d'action pur et dur, qui remplit son contrat : offrir 90 minutes de bagarres acharnées dans un cadre original. Le concept du train en tant que huis clos fonctionne bien, et la réalisation, bien que simple, parvient à maintenir la tension. Toutefois, le manque de profondeur des personnages et la répétitivité des combats finissent par nuire à l'expérience. On se retrouve face à un film qui divertit, certes, mais qui manque d'âme et d'originalité pour véritablement marquer les esprits. Pour ceux qui cherchent un film d'action sans prise de tête, Kill fait le job. Pour les autres, mieux vaut se tourner vers des œuvres plus viscérales comme The Raid.

Note : 5.5/10. En bref, une boucherie ferroviaire indienne qui fait le boulot, sans plus. Le côté répétitif peut parfois prendre le dessus.

Sorti le 11 septembre 2024 au cinéma


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