L’inertie de l'État face à la dépossession d'une vie
Une Propriété enlisée dans l’oubli
Caroline Imerzoukene, propriétaire d'un immeuble à Montreuil, n'avait pas imaginé que son rêve immobilier se transformerait en une longue descente aux enfers. Une histoire folle qui va vous prouver encore une fois que notre blog de fous est légitime dans ce pays où on marche sur la tête. On est chez les dingues et vous ne pourrez pas dire le contraire après avoir lu ce récits incroyable qui fait l'actu cette semaine !Depuis deux ans, une cinquantaine de sans-papiers ont envahi son bien, forçant son existence dans une spirale de désespoir.
Dans ce coin de Seine-Saint-Denis, la loi semble avoir perdu son emprise. Le tribunal a bien ordonné leur expulsion, mais cette décision reste lettre morte.
Le préfet, en sa grandeur bureaucratique, s'enlise dans une inertie silencieuse, laissant Me Imerzoukene seule face à ce que certains appellent une simple "affaire sociale".
Mais pour elle, il s’agit d’une dépossession.
Les recours vidés de leur substance
Caroline ne fait qu’obéir aux règles. « J’ai fait tout ce qu’il faut faire, dans les règles », dit-elle, ses mots chargés de lassitude.
Des paroles vidées de leur substance, comme si suivre la voie légale ne suffisait plus dans cette France gangrenée par les dysfonctionnements administratifs.
En effet, ce ne sont pas seulement les squatteurs qui la dépossèdent ; c’est le système tout entier.
Un système qui, par son indifférence, sacrifie ceux qui osent croire encore en la justice.
Les squatteurs, quant à eux, se sont organisés, épaulés par des associations qui transforment la révolte individuelle en cause collective.
Ils protègent leur territoire avec une détermination brutale, refusant même la présence des médias, comme si le récit de leur acte pouvait en altérer la légitimité.
Les murs invisibles de l’abandon
Pendant ce temps, Caroline se noie dans un autre combat : celui des factures qui s'accumulent.
Le paradoxe est total : celle qui ne peut plus accéder à son bien continue à payer pour les squatteurs qui en profitent.
L'injustice n'est plus seulement matérielle, elle devient psychologique, une forme de torture moderne.
Plus tragique encore, des transformations anarchiques ont été opérées dans l’immeuble. Un mur a été érigé, maladroit et dangereux, une métaphore physique de l’emprisonnement dans lequel elle se trouve. Caroline imagine déjà le pire. « Si ce mur s’effondre sur un des enfants, c’est moi qui irai en prison », dit-elle. Le véritable criminel, dans cette France asphyxiée par la bureaucratie, c’est celle qui détient encore le titre de propriété.
L’absence d’issue
La vente de l’immeuble ? Inenvisageable dans cette situation.
Les potentiels acquéreurs, en découvrant le dossier, fuient comme on fuit une zone de guerre. Caroline est désormais piégée dans cette propriété fantôme, un purgatoire où elle ne possède rien et où tout lui est encore demandé.
L'angoisse se mêle à l'abandon, alors que les démarches judiciaires s’étirent à l’infini, sans fin en vue. L’administration française, paralysée par ses propres lourdeurs, a renoncé à la protéger.