Mise à jour le 20/09/2024 par Angry Mum
Ah, les Journées du Patrimoine, ce moment où l'on se prend pour des touristes dans notre propre pays. L'occasion rêvée de faire la queue pendant des heures pour admirer... la poussière des appartements princiers. Vous aussi, vous avez déjà fait la file sous la pluie pour pénétrer les dorures de l'élite, juste pour vous rendre compte que c'est encore plus bling que sur Google Images ? Génial.
Mais attention, c'est pour la culture, ma bonne dame ! En fait, c'est un peu la fête des gueux modernes : "Regardez bien ces plafonds dorés, parce que vous n'y remettrez pas les pieds avant l'an prochain !". Ça tombe bien, de toute façon, avec ce qu'on raque en impôts, on finance déjà leur entretien. Ah oui, parce que sans nos impôts, il n'y aurait rien de tout ça, hein ! On paie pour que ces vieux manoirs continuent à briller, mais on ne peut y entrer qu'un jour par an, histoire de ne pas trop salir le tapis. C'est le privilège des temps modernes, façon 2.0 : une petite visite pour nous rappeler à quel point on reste loin du pouvoir.
Le patrimoine, privatisé pour notre "bien"
Mais est-ce qu'on se pose la question de qui finance vraiment tout ça, au-delà de nos impôts ? Allez, je vous donne un indice : ça sent la privatisation à plein nez. Entre le Loto du Patrimoine (merci Stéphane Bern !) et les juteuses niches fiscales pour les riches propriétaires, la sauvegarde de notre culture est devenue une affaire d'investissements privés, avec un petit goût de spéculation immobilière en prime. Vous voyez le concept ? "Allez, vous achetez ce vieux château délabré, vous touchez une belle réduction d'impôt, et hop, vous faites un bond dans les livres d'histoire." Et nous, dans tout ça ? Bah, on file notre contribution en grattant des tickets de loto dans l'espoir de payer la rénovation d'un monument qu'on ne visitera qu'une fois... par décennie.
Journées du patrimoine ou pigeonnage en règle ?
Avouons-le, les Journées du Patrimoine, c'est un peu nous prendre pour des pigeons. On se bat pour un bout de marbre, on rêve en touchant les poignées de porte de l'aristocratie, et on repart avec... rien, à part un torticolis et une carte postale. Le seul patrimoine auquel on a vraiment accès tous les jours, c'est celui de nos HLMS. Pas de dorures, pas de lustres, juste des ascenseurs qui tombent en panne et des voisins qui crient un peu trop fort. Mais que fait le prince ? Il est confortablement installé derrière ses murs de pierre et son patrimoine protégé, pendant qu'on se tape des visites au compte-gouttes.
Mais voilà, moi je dis non. Pourquoi devrait-on se contenter de poser nos yeux de pauvres sur ces palais une journée dans l'année ? On veut y aller tous les jours si ça nous chante, et qu'on vire les princes hors de leurs chambres pour qu'ils viennent visiter nos appartements à nous. Vous voulez du patrimoine ? Venez donc faire un tour dans nos immeubles, et on verra si vous avez encore envie de protéger l'héritage.
Les Journées du Patrimoine, c'est comme une friandise qu'on nous jette au visage une fois par an pour qu'on se taise le reste du temps. Le message est clair : "Regardez, mais ne touchez surtout pas". Et nous, en bons citoyens, on applaudit et on fait la queue bien sagement. Comme ça, on aura encore plus de patrimoine à rêver d'un jour s'en approcher.
Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News