L’âne et l’éléphant par French Fry
La ville de Denver est en ce moment même le théâtre de la convention démocrate tant attendue, sous une unité de surface qui s’écaille dès que l’on parle de Lady H… Michelle Obama a fait un éloge vibrant et contenu à la fois de son époux. Hillary s’est exprimée cette nuit (trop tard pour la préparation de cette chronique, nous y reviendrons), son bon Bill fera de même ce soir (quelle gaffe préparée nous concocte-t-il ?) et O les rejoindra tous jeudi pour une belle et « terrifique » apothéose démocrate. Attendons de savoir ce que secrète ces nouvelles amitiés si spontanées et cette rentrée toute conventionnelle.
En face, Ol’ John a patiemment refait son retard. Comme toujours. Et zut. Il réserve le nom de son co-listier afin de reprendre la main médiatique à l’issue de l’adoubement Obamesque. Dans les interstices et la torpeur aoûtienne, la presse est bien sûr prête à tout pour susciter l’intérêt : rappel de la « August Curse », digression sur les désarrois américains moyens (subprimes, récession, dollar faible… ). Comme un « bleu », notre Mister Smile s’est laissé prendre au collet tendu par Mc Cain fin juillet : le vieux singe l’a habilement incité à jouer l’international en claironnant qu’O restait trop inexpérimenté dans ce domaine. Une fois notre ami parti faire le tour des popotes (Irak, Israël, Allemagne, France et Royaume-Uni), le vieux capitaine le traite de touriste et assure être le seul sincèrement concerné par les vrais problèmes des « fellow citizens ». Finement joué. Mc Cain en a d’ailleurs profité pour lancer un nouveau message de campagne sur l’air du : « Country first » (« l’Amérique d’abord ») ! Le slogan fait mouche ! Surtout sur fond de vieille polémique un peu glauque : les détracteurs n’hésitent pas à dire que le prénom d’O n’est pas assez américain, qu’il a un nom trop bizarre, qu’il etc… Bon, on s’en doutait, la critique n’est pas de haute voltige. Depuis l’actualité travaille pour Mc Cain : tension avec les meilleurs ennemis russes, record de médailles des nouveaux ennemis chinois… Pétrolement et sportivement, l’Amérique est a nouveau cernée ! Du beurre pour les vieux soldats.
Les élections auront lieu le 4 novembre. C’est à dire dans deux mois. C’est à dire demain. Après le marathon des primaires, voici la sonnerie du Sprint. Les Américains n’ont pas brillé dans cette discipline lors des JO de Pékin… Gageons que si O manque sa sortie de convention, il risque d’avoir beaucoup de mal à se refaire sur 100m à peine. Il faut faire court, vif, tenir le tout bien serré : On attend du « concret » (au sens électoral du terme, comme l’a bien compris Sarkozy en France), des images fortes, des mots justes, de l’assurance, pas d’arrogance, faut qu’ça sonne, qu’ça glisse, qu’ça tape, que le pli tombe au bon endroit… Un démocrate recommande même à Mister O de ne répondre aux questions qu’en 10 mots max pour pouvoir se faire comprendre par l’américain moyen…
Ça promet…
God bless America, et nous avec si possible…
Les temps s’annoncent difficiles.
Stay tuned,
FF