Niznayou

Publié le 17 septembre 2024 par Adtraviata

Présentation de l’éditeur :

Une ville de province dans les Ardennes. Dans le centre pour réfugiés où elle travaille, Lena croise un gamin un peu sauvage qui prétend s’appeler Niznayou. Intriguée par son attitude mystérieuse, la jeune femme découvre peu à peu son passé, du temps où il vivait avec sa mère à Grozny, en Tchétchénie, sous les bombes russes. Entre Lena et son protégé naît un sentiment d’empathie et de tendresse. Confrontés chacun à la violence – elle dans son couple, lui par la guerre –, tous deux ressentent le besoin puissant d’être aimés. Autour de cette rencontre, quelques chasseurs en mal d`émotions fortes qui se prennent pour des justiciers, un aventurier au grand coeur suffisamment étrange pour faire naître une rumeur, deux vieux solitaires, une forêt où l’on peut se perdre… Tous gens ordinaires, mais dont les uns vont apporter un nouveau souffle de vie à Niznayou tandis que d’autres se laisseront emporter par leurs petits délires. Et au centre de tout, l’enfant. Mais que savent-ils vraiment de lui ? 

Tout d’abord un grand merci à Gérard Adam et aux éditions M.E.O. pour l’envoi de ce livre qui m’a beaucoup plu. Ce roman possède une base très réaliste, nourrie de la documentation et de l’amitié personnelle de l’autrice avec des réfugiés tchétchènes d’une part, de la description précise d’une jeune femme sous l’emprise d’un compagnon violent (pas tellement un gars qui cogne mais un type pas très malin, fasciné par les armes, un influençable aux idées qui penchent du mauvais côté et qui a fait le vide autour de Léna). Et puis il y a l’étincelle de la rencontre avec Niznayou (il faut lire le livre pour comprendre le sens de ce sobriquet), la persévérance de Léna pour apporter de l’aide à ce jeune réfugié, sans oublier Emilien et Saline que la vieillesse n’empêche pas de rêver – et de ronchonner – et le mystérieux Michaël au coeur et aux bras forts et tous ces personnages nous emmènent dans leurs rêves, dans leur détresse, dans leur désir d’aimer et d’être aimé.

C’est un roman du quotidien, un quotidien parfois frappé d’horreur, comme celui du jeune Niznayou, avec une petite touche de fantaisie, un petit grain de magie à laquelle on croit, qu’on veut préserver. Françoise Pirart a le don de raconter une histoire, c’est bien mené, on a envie d’y croire (même si… ça ne tourne pas toujours aussi bien) et de connaître la suite. Ses personnages, tout à fait vraisemblables, ne sont pas manichéens, ils ont leur part d’ombre et même le « mauvais » se laisse traverser par une lumière. Bref, un joli morceau d’humanité – ça ne se refuse pas.

Françoise PIRART, Niznayou, Editions M.E.O., 2024