Tardinghen (Pas-de-Calais) : Nuit de terreur pour trois chasseurs et un enfant, agressés par une soixantaine de migrants déchaînés – voitures détruites, biens pillés, et un canard sauvagement décapité.
Un guet-apens sous le ciel lourd de la Côte d'Opale révélè par France3 Region
Dans cette nuit du 14 au 15 septembre 2024, aux environ de 4 heures du matin et sous le ciel humide de Tardinghen, la violence s’est invitée sans crier gare. Trois hommes, chasseurs solitaires traquant le gibier dans la brume du marais, partageaient l’intimité froide de leur hutte avec un enfant de trois ans, inconscient des ténèbres qui allaient bientôt s’abattre sur eux.
Rien dans ce paysage tranquille n’annonçait l’arrivée de cette meute d’âmes enragées, une dizaine de migrants dans un premier temps, aux visages marqués par l’échec de leur exil.
Quand ils ont surgit des ombres, ce fut comme l'éruption d'une violence muette, une haine enfouie sous des couches de misère, prête à déchirer tout ce qui se trouvait sur son chemin.
La hutte, fragile abri contre les éléments, devint soudain un bastion encerclé par la horde.
La furie des exilés refoulés
Migrants en colère, Chasseurs en galère...
Ces migrants, empêchés par les forces de l’ordre de tenter leur chance à travers la Manche, avaient trouvé dans ces chasseurs une cible facile, comme si leur simple présence justifiait la brutalité à venir.
Réussissant à saisir un des canards appelants à l'intérieur du
refuge, après en avoir brisé les fenêtres, l'un des hommes n'a pas
hésité à le décapiter. Les autres, menaçant ceux qui avaient déclenché
leur furie à grand renfort de barres de fer et d'une machette.
Lorsqu'ils réalisèrent que l'alerte provenait des chasseurs, une meute d’une soixantaine d’hommes, animés par une violence à peine contenue, se précipita vers la hutte. Ils déchaînèrent une fureur méthodique sur les pare-brises des véhicules, réduisant en miettes tout ce qui symbolisait encore un semblant d'ordre. Puis, sans aucun état d'âme, ils pillèrent les effets personnels des victimes, piégées dans ce qui n'était plus qu'une caricature d'abri.
Derrière ces barricades de fortune, les malheureux comprirent trop tard que leur sort était déjà scellé, sacrifiés à la pulsion collective d’une humanité délabrée.
Le bruit des vitres éclatant sous les barres de fer, les cris, la course désespérée des hommes pour protéger l’enfant.
La scène avait quelque chose d’absurde et de tragique.
On décapitait un canard, comme pour célébrer la défaite de l’homme face au chaos.
La porte de la hutte résista, comme une ultime illusion de sécurité dans un monde où plus rien ne tient.
À cet instant, ce n'était plus une simple tentative de survie mais une agonie collective, une confrontation entre ceux qui croient encore aux lois et ceux qui n'ont plus que leur rage pour se défendre.
Un petit garçon au cœur du tumulte
L'enfant, lui, ne comprenait rien, naturellement. Comment un garçon de trois ans aurait-il pu saisir l’ampleur de ce qui se jouait autour de lui ?
Et surtout..que faisait un garçon de cet âge avec des chasseurs à ce moment précis ?
Pourtant, la scène devait s’inscrire en lui, inconsciemment, comme un premier aperçu du monde adulte, un monde où la violence surgit sans prévenir, où l’ordre social s'effondre d’un coup.
Les gendarmes arrivèrent enfin, au petit matin, tirant les chasseurs et l’enfant d’un sommeil qui n’en était plus un. Les militaires, aussi désabusés que ceux qu'ils venaient sauver, n'avaient que des regards fatigués à offrir en guise de consolation.
La pression monte sur les chasseurs
Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, n’avait que peu d’illusions sur l’avenir. "Je crains qu'un véritable drame ne se produise bientôt", lâchait-il d’une voix lasse.
Face à la brutalité croissante des migrants, face à cette dégradation incessante du tissu social, les chasseurs se retrouvaient malgré eux au centre d’un conflit plus large, un conflit où ils étaient à la fois spectateurs et acteurs, victimes et coupables d’avoir simplement été là.
"Ils explosent les voitures, saccagent les huttes, décapitent les canards," déclare-t-il, presque comme une litanie, un résumé banal de l’état des choses.
Mais il ajoute avec une fierté à peine voilée : "Mes chasseurs ne surréagissent pas, malgré la pression." Dans un monde où l’homme, armé, est confronté à une violence qu’il ne comprend plus, la retenue devient un acte héroïque. Mais pour combien de temps encore ?
Schraen évoque déjà des situations similaires entre Calais et Le Touquet, des dizaines d'affrontements où les chasseurs sont devenus des sentinelles involontaires, des gardiens d’un ordre qui vacille. Les forces de l’ordre peinent à suivre, tandis que la violence se banalise.
L’urgence d'une solution avant la catastrophe
"Il faut une solution de maîtrise des flux migratoires avant que le drame n’arrive," martèle Schraen, mais on sent bien que même lui n’y croit plus vraiment. Il parle de ces migrants comme d’une menace inéluctable, une vague qui finira par tout submerger, emportant les chasseurs, les gendarmes et finalement tout ce qui constituait encore un semblant de civilisation dans cette région.
C’est un avertissement qui sonne comme une prophétie, la sensation d’être à la veille d’un événement tragique, une confrontation inévitable entre deux mondes condamnés à s’affronter, l’un désespéré de quitter un enfer, l’autre, désillusionné, tentant maladroitement de le maintenir à distance.
Annonce en direct à 11h04 de l'affaire chez Morandini sur Cnews ce lundi matin. Source : France3Region