Nantes : l'écrasante violence d’une extorsion sans issue
L'Agression d’un septuagénaire dans un quartier oublié
À Nantes, dans ce quartier de l’Eraudière, où les maisons se ressemblent tristement, un événement d’une violence rare s’est déroulé le 25 juillet 2023. Oui, les faits remontent à plus d'un an déjà...
Trois hommes encagoulés, habillés de noir, sont entrés dans une maison avec une efficacité mécanique. Leur objectif, aussi simple qu’abject : obtenir les codes d’accès aux comptes bancaires des occupants. Le décor est planté, un cadre bourgeois, une absence d’héroïsme, juste la froideur des gestes.
La violence comme outil de conviction
Seul dans la maison ce jour-là, un homme de 71 ans a été ligoté à une chaise. Ligoté comme une marchandise, comme un objet inutile qu’on abandonne là.
Pendant des heures, il a subi les coups de poing et de pied de ses agresseurs, comme si la douleur physique allait subitement ouvrir la porte à quelque trésor caché. Mais rien ne vient. C
e sont des moments d’une intensité vide, où la violence ne mène à rien, si ce n’est à l’horreur gratuite. L’arrivée de son épouse n’a fait qu’aggraver la situation : elle aussi a été frappée.
Une souffrance partagée, mais dénuée de tout sens.
Un butin misérable pour une méthode infâme
Et pourtant, après cette escalade de brutalité, le résultat est insignifiant.
Les agresseurs échouent à obtenir l’accès aux comptes bancaires. Ils repartent avec quelques bijoux et une carte de crédit, comme si la barbarie s’éteignait dans une maladroite tentative de se consoler avec 300 euros retirés à un distributeur automatique.
L’échec de cette entreprise criminelle n’enlève rien à son absurdité ; tout cet effort, pour si peu.
L’épisode est filmé par les caméras de vidéosurveillance, mais les visages restent masqués, comme pour souligner l’inutilité de la quête de justice.
Des enquêteurs face au vide
Pour les forces de l’ordre, la tâche n’a pas été plus facile.
Les criminels étaient gantés, masqués, et leur passage dans la maison n’a laissé que du néant derrière eux. Aucun ADN, aucune trace tangible.
Pourtant, leur méthode, cette froide mise en scène, n’était pas inconnue.
L’été 2023 à Nantes avait déjà vu plusieurs de ces attaques se succéder. La violence s’installe, se répète, sans jamais vraiment surprendre. Ce sont des événements qu’on finit par attendre, comme la pluie sur les pavés d’une ville en déclin.
Un Retournement Tardif, une Justice Vacillante
En novembre 2023, un rebondissement a lieu.
Trois individus sont condamnés pour des faits similaires. Ils avaient séquestré un jeune homme en septembre, utilisant la même méthode éprouvée : attacher, frapper, voler.
Ce schéma simple, cette signature criminelle, met les enquêteurs sur la voie.
C’est ainsi que, le 10 septembre 2024, trois suspects sont interpellés. Deux d’entre eux, déjà incarcérés, sont extraits de leur maison d’arrêt.
Le dernier, un mineur, reste en liberté surveillée, attendant son jugement.
Les deux adultes, eux, seront jugés à la fin du mois, tandis que l’enquête continue.
Une suite inévitable à un cycle de violence qui ne semble jamais vouloir s’arrêter.