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Rien a rajouter sur les sombres jours a venir

Publié le 26 août 2008 par Graphseo
Au-delà des USA, la probabilité augmente d'une grave récession mondiale. L'évolution récente semble indiquer que les pays du G7 sont déjà en récession ou sur le point d'y être. D'autres pays avancés, ainsi que des pays émergeants (le reste de la zone euro, la Nouvelle-Zélande, la Lettonie, la Lituanie et quelques pays au sud-est de l'Europe) sont aussi sur le point de tomber dans une récession brutale. A ce moment là, le Brésil, la Russie, l'Inde la Chine et les autres pays émergents verront leur croissance fléchir brutalement.

Plusieurs facteurs alimentent la récession qui s'annonce :

- l'éclatement de la bulle immobilière aux USA, au Royaume-Uni, en Espagne, en Irlande et dans d'autres pays de la zone euro,

- le crédit trop longtemps maintenu à un taux trop bas,

- la sévère restriction du crédit et des liquidités qui a suivi la crise du crédit immobilier aux USA,

- les conséquences négatives de la chute de la Bourse (en chute en moyenne de 20%) sur les investissements et les avoirs,

- les effets de la récession aux USA (qui représentent encore 30% du PIB de la planète) au niveau mondial par l'intermédiaire des échanges commerciaux,

- la faiblesse du dollar qui réduit la compétitivité des partenaires commerciaux de l'Amérique, et

- les effets stagflationnistes du prix élevé du pétrole et des matières premières qui contraignent les banques centrales à augmenter les taux d'intérêt pour combattre l'inflation au moment où la croissance et la stabilité financière sont sérieusement menacées.

D'après les chiffres officiels, l'économie américaine est entrée en récession durant le premier trimestre de cette année. Dopée par l'augmentation momentanée de la consommation en raison des 100 milliards de dollars de baisse d'impôt, elle a rebondi provisoirement durant le deuxième trimestre. Mais cet effet va bientôt se dissiper.

Le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Irlande évoluent aussi de cette manière, avec l'éclatement de bulles immobilières et l'endettement excessif des ménages qui réduit leur consommation, ce qui conduit à la récession. Même en Italie, en France, en Grèce, au Portugal, en Islande et dans les pays baltes, le marché immobilier est de moins en moins actif. Il n'est donc par étonnant que la production, les ventes, ainsi que le moral des ménages et des entreprises soient à la baisse dans l'ensemble de la zone euro.

Ailleurs, au Japon l'économie se contracte elle aussi. Elle connaissait une croissance modérée grâce aux exportations importantes vers les USA et à un yen faible. Mais les exportations vers les USA chutent et le yen a remonté. Enfin, un prix élevé du pétrole dans un pays qui importe la totalité de ce qu'il consomme, à quoi s'ajoute une baisse du bénéfice des entreprises et une baisse de la confiance, pousse le Japon dans la récession.

Le dernier des pays du G7, le Canada, aurait dû bénéficier du prix élevé de l'énergie et des matières premières. Mais son PIB a chuté au cours du premier trimestre en raison de la contraction de l'économie américaine, car les trois quarts des exportations canadiennes se font en direction des USA, tandis que la demande extérieure représente un quart de son PIB.

Tous les pays du G7 vont vers la récession. Des pays de taille plus modeste (essentiellement les nouveaux membres de l'UE qui ont tous des déficits importants des comptes courants) risquent de connaître un tarissement des flux de capitaux. Cela a peut-être déjà commencé en Lettonie et en Estonie, de même qu'en Islande et en Nouvelle-Zélande.

La récession du G7 conduira à une chute brutale de la croissance des pays émergeants et plongera probablement le monde entier dans la récession. Les pays qui ont des comptes courants excédentaires et qui dépendent des exportations vers les USA et l'Europe (la Chine, la majorité des pays asiatiques et la plupart des pays émergeants) souffriront de la récession du G7. Ceux qui ont des comptes courants déficitaires (l'Inde, l'Afrique du Sud et plus d'une vingtaine de pays à l'est de l'Europe, de la Baltique à la Turquie) pourraient souffrir du resserrement mondial du crédit. Les pays exportateurs de matières premières (la Russie, le Brésil, des pays du Moyen-Orient, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine) souffriront aussi, car la récession du G7 et le ralentissement mondial conduiront à une baisse du prix de l'énergie et des autres matières premières qui pourra atteindre 30%. Les pays qui ont laissé leur monnaie s'apprécier par rapport au dollar connaîtront un brusque ralentissement de leur exportation. Ceux dont l'inflation est à la hausse et dépasse maintenant 10% devront augmenter les taux d'intérêt et les autres pays touchés par une inflation importante perdront leur compétitivité à l'exportation.

La diminution du prix du pétrole et des matières premières (déjà - 15% par rapport à leur pic) réduira plus ou moins les forces stagflationnistes au sein de l'économie mondiale. Néanmoins l'inflation s'installera plus profondément en raison du cercle vicieux de la hausse des prix, des salaires et des coûts, ce qui restreindra la capacité des banques centrales à réagir au risque d'une baisse de croissance. Pourtant, dans les pays avancés l'inflation sera moins problématique pour les banques centrales vers la fin de l'année, car la détente sur les marchés diminuera la capacité des firmes à dicter leur prix et la hausse du chômage limitera la hausse des salaires.

Les banques centrales des pays du G7 s'inquiètent de la montée temporaire de l'inflation et elles menacent d'augmenter les taux d'intérêt. Mais le risque d'une récession sévère et d'une grave crise financière et bancaire les obligeront à réduire les taux. Le problème est que notamment à l'extérieur des USA, ce relâchement monétaire interviendra seulement une fois la récession du G7 et la récession mondiale bien installées. La réaction politique sera insuffisante et trop tardive pour y mettre fin.
excellente vue que je partage et dont vous pouvez trouver la source ici

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