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LES FOURS A CHARBON DE BOIS DU LAC NOIR
Les premières visites sur le site permettaient d’en dénombrer une dizaine, dans un état de conservation plus ou moins satisfaisant. La dégradation, sous l’effet de la rouille, devait s’accélérer au cours des années.
Le territoire : le secteur du Lac Noir se trouve géographiquement sur la commune des Marches et fait partie de la foret communale de Chapareillan, gérée par l’ONF.
Les fours destinés à la production de charbon de
bois pour les moteurs à gazogène ont fonctionné en 1941 et 1942. Les fortes restrictions sur les matières premières dues à la guerre incitaient à la recherche d’alternatives plus ou moins
performantes.
Ce mode de fabrication était nettement plus expéditif que la méthode traditionnelle des charbonniers italiens.
Les fours se composaient de quatre éléments : une base cylindrique d’environ 2,20 m de diamètre sur laquelle était posé un cône d’environ 80 cm de hauteur, lui même coiffé d’un couvercle en forme de cône aplati. Un petit couvercle au centre du grand couvercle et des tuyaux coudés insérés sous la base régulaient le tirage.Les éléments des fours étaient montés par des chevaux ou des boeufs depuis Lachat jusqu’au dernier « platon » en aval du lac puis acheminés tant bien que mal par les hommes jusqu’aux lieux de production.
Les équipes étaient constituées de jeunes du pays (essentiellement de Lachat) et de réfugiés républicains espagnols. Deux ou trois fours fonctionnaient simultanément.
Le fond du four était garni de bois que l’on allumait, on ajoutait alors le grand cône que l’on remplissait de bois sans distinction d’essence ni de taille. La finesse de l’opération consistait à bien apprécier la combustion par une bonne maîtrise du tirage : celui-ci se faisait par des ouvertures pratiquées dans le sol à la base du four par lesquelles ont glissait un tuyau coudé avec éventuellement une rallonge (un tuyau de ce type, en mauvais état, a été trouvé à proximité du premier four visité le 23 mai 2003).
Le grand couverte en forme de cône aplati n’était posé que dans la dernière phase de l’opération et le petit couvercle n’avait son utilité qu’à la fin, pour couper complètement le tirage sur lequel on jouait également en colmatant les ouvertures au sol.
Les premières tentatives ne furent pas couronnées de succès. Par la suite, on se fia à l’expérience et à l’observation (couleur de la fumée, odeur). La préparation prenait environ une journée et la combustion se prolongeait jusqu’au matin suivant.
Le rendement peut être évalué à une tonne de bois pour produire 100 kg de charbon.
Le charbon était transporté à la gare de Chignin, pour expédition.
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La sauvegarde et la mise en valeur
Les abords ont été dégagés par les AIP (ateliers d’insertion professionnelle), sous le contrôle de la Communauté de Commune et de l’ONF.
Des membres de la commission patrimoine de Chapareillan, assistés en 2007 d’élus et d’habitants des Marches, ont procédé au dégagement des cuves et à leur nettoyage.
En 2008, toujours sous l’égide de la CCHG et de l’ONF, l’accès au Lac Noir a été amélioré, le chemin a été adouci et drainé, des ponceaux ont été mis en place.
Un sentier de découverte appelé le « sentier des charbonniers » a été créé. Associé à une signalétique illustrant les étapes de la fabrication, il offre un circuit agréable à l’amont du lac.
La commission patrimoine s’est chargée d’un dernier brossage et de recouvrir les cuves d’une protection antirouille.
Deux cuves distantes de quelques dizaines de mètres
Cette mise en valeur et le respect du site et de la signalétique feront du sentier pédagogique de la Puce, du sentier des charbonniers et du Lac Noir un objet de découverte (ou de redécouverte) et de promenade familiale et touristique.
Vestiges d’un abri de berger
Bornes frontière
Crédit photos : A. Combaz, J. Peysson, C.
Colloud