Cette initiative populaire fédérale, lancée par des écolos totalitaires, ce qui est un pléonasme, est intitulée "pour des véhicules plus respectueux des personnes". Elle vise à interdire "les véhicules à moteur qui présentent un danger excessif pour les cyclistes, les piétons ou les autres usagers de la route".
Qu'est-ce qui présente un danger excessif pour les cyclistes, les piétons ou les autres usagers de la route ? La Confédération le dira en édictant des prescriptions. Quel genre de prescriptions ? C'est au chapitre des mesures transitoires prévues par l'initiative que la réponse à cette question est donnée. Provisoirement. Puisque les prescriptions évolueront en fonction de la technique et de l'état des connaissances, comme c'est indiqué dans le texte.
En effet, dès la mise en application, ne pourraient plus circuler que les véhicules émettant moins de 250g de CO2 par km et moins de 2,5 mg de particules par km, d'un poids maximum à vide inférieur à 2,2 tonnes. Par ailleurs les véhicules immatriculés antérieurement à ces prescriptions, et ne les respectant pas, ne devraient pas dépasser la vitesse de 100 km/h.
Appelée communément "initiative anti 4x4" cette initiative vise bien sûr des 4x4 mais aussi des voitures de sport, des limousines et des breaks. A ce stade personne n'est d'accord sur la liste exacte des véhicules qui seraient touchés par cette interdiction. Et pour cause : les prescriptions ne seraient même pas définitives et seraient le fait du prince.
L'un des initiants reconnaît : "c'est vrai que nous avons connu quelques problèmes de définition au début". Toujours est-il que les initiants estiment que cela ne devrait toucher qu'environ 13% des véhicules, sans en être tout à fait sûrs. Cette estimation prouve l'amateurisme de ces liberticides qui n'ont certainement pas mesuré davantage les conséquences économiques que pourrait avoir leur initiative si elle était adoptée. Mais cela semble le cadet de leurs soucis.
Une fois de plus une interdiction est basée sur de prétendues études scientifiques. Le CO2 réapparaît en grandes pompes. On sait pourtant que son inocuité est plus que controversée (voir mes articles Mort du climatologue dissident Marcel Leroux et La note discordante de Jacques Lévy sur le réchauffement ) tant sur le plan personnel que climatique. De plus pourquoi 250g de CO2 par km plutôt que 120g ou encore un autre taux d'émission ? Dans un monde écolo seul l'arbitraire règne.
Marcel Leroux le disait bien dans l'entretien auquel je renvoie à la fin de mon article sur son décès : on s'alarme quand il y a 380 ppm de CO2 dans l'atmosphère alors que dans une salle de cours où se trouvent 50 personnes il y a 1'500 ppm de C02 à la fin du cours. Et quand une personne respire, son haleine émet 15'000 ppm de CO2...sans mettre en danger sa vie ni celle d'autrui : il apparaît ridicule de vouloir fixer un taux maximal de CO2 - arbitraire et relatif - pour prétendûment respecter les personnes.
Il apparaît tout aussi ridicule de fixer un poids maximum à vide. Certes l'énergie dépensée va dépendre de ce poids, mais puisque l'émission de CO2 n'est pas un argument, reste le poids lui-même. Je ne crois qu'il y ait une grande différence quand, en tant que cycliste ou piéton, vous n'évitez pas un véhicule qui pèse une ou deux tonnes deux cents. Le résultat est le même, et souvent définitif.
Quant à la limite de 100 km/h pour les véhicules non conformes, immatriculés avant la loi, elle pénaliserait injustement, et en quelque sorte rétroactivement, les propriétaires de tels véhicules, qui se verraient punis d'avoir eu un jour l'idée saugrenue de seulement les posséder.
En réalité je perçois sous-jacente une raison beaucoup moins morale à la base de cette nouvelle interdiction. Car quelles vont être les marques particulièrement touchées ? Aston Martin, Ferrari, Lamborghini, Maserati, Bentley, Rolls-Royce, Porsche, et, à un moindre degré, Mercedes, BMW ou Audi.
Il est clair qu'il ne s'agira plus de faire payer les riches, et de moins riches, mais de les empêcher d'arborer des signes extérieurs de leur richesse. Le péché capital qui correspond à cette attitude s'appelle l'envie. Il est à l'origine de toutes les formes de socialisme et de toutes les privations de liberté, dont - c'est bien connu - ce sont les plus pauvres qui finissent par être les victimes, parce qu'ils en subissent indirectement les conséquences.
Francis Richard