Speak No Evil de James Watkins

Par Mespetitesvues

L'histoire : Louise Dalton (Mackenzie Davis), son mari Ben (Scoot McNairy) et leur fille de 11 ans Agnes (Alix West Lefler) sont invités à passer tout un week-end dans une maison de campagne appartenant à Paddy (James McAvoy) et Clara (Aisling Franciosi), couple britannique avec qui ils ont sympathisé lors de leurs récentes vacances en Italie. Mais au fur et à mesure que le week-end avance, Louise et Ben se rendent compte que, derrière leur comportement troublant, leurs hôtes cachent un secret inavouable. Ant, le fils privé de la parole (Dan Hough) de Paddy et Clara, se rapproche de Agnes. Il a pas mal de choses à lui révéler.

En salle au Québec le 13 septembre 2024

Détenteur de 11 nominations aux Danish Film Awards, l'équivalent danois des Oscars, le suspense Gæsterne ( Speak No Evil en angais), écrit par Christian Tafdrup et Mads Tafdrup, avait fait sensation à sa sortie il y a deux ans. Flairant le bon coup, la célèbre maison de production Blumhouse ( Get Out, Five Nights at Freddy's, M3GAN) n'aura pas attendu longtemps pour l'adapter.

Sans avoir la noirceur de l'original, notamment dans un dernier droit beaucoup moins tordu et plus acceptable, cette version américaine est tout de même l'une des réussites probantes de ses producteurs. La construction patiente du suspense fonctionne à merveille, même si l'issue est assez prévisible. La réalisation et l'adaptation ont été confiées à l'Anglais James Watkins, auteur d' Eden Lake et de The Woman in Black. Il s'en sort plutôt bien, mais le bon coup ici tient surtout dans le fait que l'un des auteurs originaux a été gardé dans la boucle. Agissant en tant que producteur exécutif, Christian Tafdrup a sans doute eu un droit de regard sur le scénario, ce qui expliquerait peut-être l'importance accrue accordée à la profondeur psychologique des personnages, plus palpable, plus subtile et au final plus convaincante que dans la plupart des productions du genre.

Le deuxième bon coup de Speak No Evil tient dans la prestation de James McAvoy, impeccable dans le rôle - qui aurait facilement pu basculer dans le cabotinage - du charismatique et arrogant mâle alpha, dont l'hospitalité sans bornes cache une noirceur indicible. Le reste de la distribution est au diapason, avec une mention très bien pour Mackenzie Davis, dans la peau d'une femme déterminée, capable de prendre le leadership lorsque son couard de mari baisse les bras.