Magazine Bébé

Le sport à l’université : un scandale bien caché

Publié le 13 septembre 2024 par Angrymum @VeryAngryMum
sport l’université scandale bien caché

Mise à jour le 13/09/2024 par Angry Mum

Dans le monde universitaire français, une triste réalité se cache derrière les belles promesses et les campagnes de sensibilisation sur la santé des étudiants. Le sport, censé être un pilier du bien-être étudiant, se révèle être un privilège réservé à une élite, laissant la grande majorité des jeunes sur le bord du terrain. Ce paradoxe flagrant mérite notre attention et notre indignation.

Une offre sportive dérisoire

Imaginez-vous, fraîchement arrivé sur le campus, plein d'enthousiasme à l'idée de pratiquer votre sport favori. Vous découvrez alors la cruelle vérité : sur une population de 30 000 étudiants, seuls 30 chanceux pourront intégrer l'équipe de volley-ball universitaire. Un ratio scandaleux d'un pour mille ! Cette sélection drastique ne se limite pas au volley-ball, mais s'étend à la plupart des disciplines sportives proposées par l'université.
Que reste-t-il alors aux milliers d'étudiants laissés pour compte ? Les options sont peu reluisantes : s'inscrire dans des clubs payants, fréquenter des salles de sport onéreuses, ou se résoudre à courir en solitaire dans les rues de la ville. Ces alternatives, loin d'être idéales, mettent en lumière l'hypocrisie d'un système qui prétend promouvoir le sport pour tous, mais qui, dans les faits, l'érige en luxe inaccessible.

La santé étudiante en péril

Cette situation est d'autant plus révoltante que nous connaissons l'importance cruciale de l'activité physique pour la santé physique et mentale des étudiants. Comment peut-on, d'un côté, multiplier les campagnes de sensibilisation sur le bien-être étudiant, et de l'autre, priver la majorité d'entre eux d'un accès facile et abordable au sport ?
Ce paradoxe s'inscrit dans un contexte plus large de précarité étudiante. Nous connaissions déjà les difficultés liées au logement et à l' alimentation, mais ce manque d'accès au sport vient ajouter une couche supplémentaire à la misère dans laquelle vivent de nombreux étudiants français. L'université, censée être un lieu d'épanouissement et d'égalité des chances, semble avoir abdiqué sa responsabilité envers les plus modestes.

Des solutions insuffisantes

Face à la détresse grandissante des étudiants, le CROUS met en place des dispositifs de soutien psychologique. Bien que louable, cette initiative ne s'attaque qu'aux symptômes et non aux causes profondes du mal-être étudiant. Les jeunes ont besoin de vivre, de bouger, de se socialiser, pas de s'enfermer dans des chambres exiguës de 9m² en attendant leur prochain rendez-vous avec un psychologue débordé.
Une visite sur un campus universitaire suffit pour comprendre l'ampleur du problème. Les infrastructures sportives, quand elles existent, sont souvent vétustes ou réservées à une minorité. Les espaces de vie commune, propices aux rencontres et aux activités physiques informelles, sont rares ou mal entretenus.

Un appel à l'action

Il est grand temps que les universités françaises prennent conscience de leur responsabilité dans le bien-être global de leurs étudiants. Le sport ne doit plus être considéré comme un luxe ou une activité réservée à une élite performante, mais comme un droit fondamental accessible à tous.
Des solutions existent : augmenter significativement le nombre de places dans les équipes universitaires, diversifier l'offre sportive pour répondre à tous les goûts et niveaux, créer des partenariats avec des clubs locaux pour offrir des tarifs préférentiels aux étudiants, ou encore aménager des espaces sur les campus pour la pratique libre du sport.
L'université pour tous ne doit pas être un vain mot. Il en va de la santé physique et mentale de toute une génération. Nous ne pouvons plus nous contenter de belles paroles et de mesures cosmétiques. Il est temps d'agir concrètement pour que le sport redevienne ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : un vecteur d'épanouissement, de socialisation et de bien-être accessible à chaque étudiant, sans distinction.

La contradiction olympique

Alors que la France a accueilli les Jeux Olympiques de Paris cet été, une contradiction flagrante se dessine. D'un côté, nous célébrons le sport de haut niveau, investissons des milliards dans des infrastructures de pointe et proclamons haut et fort les valeurs de l'olympisme. De l'autre, nous négligeons honteusement la pratique sportive de base pour nos étudiants, futurs piliers de la société.
Cette dichotomie soulève des questions cruciales : comment peut-on prétendre être une nation sportive lorsque l'on prive la majorité de sa jeunesse universitaire d'un accès décent au sport ? Quelle est la valeur d'un événement sportif mondial si, au quotidien, nos étudiants peinent à trouver un terrain de basket ou une piscine accessible ?
Les Jeux Olympiques devraient être l'occasion de repenser en profondeur notre approche du sport, pas seulement pour les athlètes d'élite, mais pour tous. Il est temps que l'héritage olympique se traduise concrètement dans nos universités, par des investissements massifs dans les infrastructures sportives universitaires, une démocratisation de l'accès aux équipes et aux installations, et une vraie politique de sport pour tous.
Sans cela, les Jeux de Paris 2024 risquent de n'être qu'une vitrine trompeuse, masquant la triste réalité d'une jeunesse étudiante privée de son droit fondamental à la pratique sportive. L'esprit olympique ne devrait pas s'arrêter aux portes de nos universités. Il est grand temps que la flamme du sport pour tous brille aussi fort dans nos campus que dans les stades olympiques.

sport l’université scandale bien caché

Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Angrymum 1432 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte