Le nouveau rapport sur le Liban de Human Rights Watch est sans appel. D’après une enquête menée par l’organisation de défense des droits de l’homme, de nombreuses employées de maison étrangères meurent chaque année, à la suite d’un suicide ou de mauvais traitements qui leur sont infligés par leurs employeurs.
« Plus d’une employée de maison meurt chaque semaine », constate Nadim Houry, chercheur à HRW, sur la base d’une enquête menée à travers le pays, et d’interviews réalisées auprès de domestiques étrangères et de membres de leur entourage.
Bien souvent, c’est la même histoire qui se reproduit. Une employée de maison ne supportant plus d’être enfermée à clef dans une pièce se penche par la fenêtre … et finit par sauter dans le vide.
Selon HRW, au moins 24 employées de maison seraient ainsi mortes depuis janvier 2007 en tombant accidentellement ou parfois volontairement d’immeubles élevés.
Toujours d’après les estimations de HRW, 200 000 domestiques travaillent au Liban, sans y bénéficier des lois du travail en vigueur. La plupart viennent des Philippines, d’Ethiopie et du Sri Lanka.
En mai dernier, HRW avait pris l’initiative de lancer une campagne de sensibilisation sur le traitement réservé aux domestiques étrangères (voir la photo ci-dessus). Intitulée « Mettez vous à sa place », elle s’était donné pour objectif d’inciter les employeurs à offrir un meilleur cadre de travail à leur personnel (plus de respect, un meilleur salaire, des jours de repos, etc).
Ce rapport risque bien de relancer la polémique sur les conditions de travail et le droit des employées de maison étrangères. En octobre 2007, le reportage de Dominique Torrès, « Liban, le pays des esclaves », diffusé sur France 2, et dont une version écrite était parue dans le journal Le Monde, avait semé la zizanie au pays du Cèdre. Sans pour autant, regrettent les défenseurs des droits de l’homme, inciter les autorités à garantir plus de protection à ces employées.