Hier, nous avons changé de marque de céréales en faisant nos emplettes et ce matin, horreur, je m’aperçois que j’ai accidentellement acheté une marque que j’avais décidé de boycotter (Nestlé, des choco crunch).
Je ne vais pas jeter le paquet, ce serait ridicule, mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser à chaque bouchée …
Comment consommer chaque jour avec ses convictions ? Comment trouver le juste milieu entre ce dont on a réellement besoin, ce dont on a envie, ce qui va nous embellir la vie ou finalement nous encombrer, ce qui est bon pour la nature, bon pour nous ?
Je ne mange presque que des fruits et des légumes donc j’essaie de les acheter bio. Mais entre des pêches bios d’Espagne et des pêches pas bios de France, je choisis de manger local. C’est bon pour l’environnement, mais pas forcément pour ma santé… Je m’habille équitable pour aider les peuples des pays en développement, en revanche mon pantalon « made in Népal » a parcouru la moitié du globe …
Et côté plaisir ? Si j’ai renoncé au Nutella pour prendre de la pâte à tartiner au chocolat et noisettes équitable c’est parce que le gout ne me déplait pas, mais dans le cas contraire est-ce que nous devrions nous priver systématiquement des choses qui nous font plaisir pour être en accord avec nos convictions ?
Comme nous dirait Noam Chomsky, les gens qui n’ont pas le choix ne se posent pas ce genre de questions. Alors est-ce que c’est une tare de privilégiés que de se mettre la rate au court bouillon ainsi pour une histoire de la pate à tartiner ? Certains diront que nous, au moins, nous avons le choix alors il faut en profiter par respect pour ceux qui ne l’ont pas. Ça veux dire quoi ça ? Qu’il ne faut pas hésiter à manger des tomates en février, qu’il ne faut pas réfléchir quand on prend sa voiture pour faire 1km, qu’il faut changer de portable tous les ans et ne pas s’inquiéter des conditions dans lesquelles sont fabriquées les choses que l’on achète ? Je ne suis pas du tout d’accord avec ça.
Nous avons le choix et c’est ce choix qui peut faire la différence et par respect pour ceux qui ne l’ont pas, nous devons faire le bon. Alors, justement c’est ce que je vous dit , on ne peut pas toujours faire LE bon choix, car il n’y en a pas un systématiquement ! Certains ne mangent pas de thon rouge parce qu’ils y sont allergiques, d’autres parce qu’ils n’aiment pas et d’autres comme moi par conviction (même si j’adore les sushis
Pour synthétiser ma pensée, je dirais que l’on se doit de consommer, ou même de ne pas consommer d’ailleurs, en accord avec ses convictions mais il ne faut pas non plus systématiquement se priver. La privation, dans l’éthique, comme dans les régimes mène aux abus. On est frustré, on est vexé de s’imposer ça, à soi-même ou aux autres, alors que certains s’en tamponnent le coquillard. On fini par penser que la vie est injuste, « merde » aux convictions et on fait n’importe quoi ! tssss …
Comme le dit si bien Hubert Reeves, « nous sommes des habitants de la Terre par obligation et des citoyens du monde par conviction ».