Lors du festival Cinémas d’Afrique de Lausanne en août 2024, Nantenaina Lova, accompagné de son épouse et productrice Eva Bély, présentait Sitabaomba, chez les zébus francophones, son dernier long–métrage documentaire sur la lutte paysanne de défense des terres (cf. aussi notre critique du film).
Olivier Barlet : Eva et Lova, comment travaillez-vous ensemble ?
Lova Nantenaina : Je ne m’y habitue jamais mais il faut écrire un film avant de le réaliser. Tous nos films sont écrits ensemble. On est souvent d’accord sur les sujets et la manière de l’aborder. On se connaît tellement bien qu’elle arrive à terminer les phrases que je suis en train d’écrire ! Elle devine mes pensées ! C’est parfois difficile, avec des confrontations, mais comme dans tout couple mixte, il faut dialoguer pour se comprendre. On atteint alors davantage une dimension universelle et pas seulement malgache pour le film. Elle me pose des questions qui m’enrichissent dans l’élaboration de mon film. Officiellement, on est réalisateur et productrice, mais dans la pratique chacun fait un peu le travail de l’autre.
Eva Bély : Notre force, c’est la confiance. Vu l’historique des relations entre producteurs et cinéastes africains, cela élimine déjà un gros problème ! Nous avons fait des études qui se ressemblent, et travaillé dans le domaine de l’anthropologie, de la sociologie, de l’action humanitaire. Cela nous ouvre à un intérêt commun pour certaines questions. Mais nous sommes très différents aussi, au niveau du caractère, de notre histoire, de nos réflexes. Je trouve, avec toute l’objectivité que je peux en avoir (rire), que Lova est un très bon documentariste car il a un sens de la spontanéité, du relationnel, de l’adaptation que n’ont pas facilement la plupart des Occidentaux. En revanche, je lui apporte en amont des questions sur la fidélité à ce qu’on a écrit, de petits rappels. Je tiens le cap alors qu’il se laisse porter par le réel. Le spectacle de marionnettes dans le film en est un exemple.
Olivier Barlet : Tenir le cap, cela veut dire s’en tenir au projet du film mais aussi à ce qui a été financé ?
Eva Bély : Oui, bien que je ne fasse pas trop en fonction des financeurs car le documentaire varie en fonction du réel. Je défends surtout l’envie de départ. Le film part d’une proposition qu’il me fait tout excité, si bien que je me surexcite encore plus que lui. Ça monte, ça monte, et ensuite j’essaye de trouver le compromis avec le réel. Souvent, il me parle d’humour, de délire, alors que le réel est dur et triste. C’est un défi.
Lova Nantenaina : Ce défi consiste à parler du réel avec l’expression malgache mampiomehy, qui fait rire. On ne râle pas comme un Européen, on dit mampiomehy. Le réel est plombant et j’ai envie de rire de l’absurdité de ce qui se passe chez nous. Et puis Eva me rappelle les choses : j’oublie vite ce que j’avais dit !
Olivier Barlet : Le producteur représente souvent le public qui doit pouvoir comprendre le film. Vous avez ce genre de débats ?
Eva Bély : Oui, mais il s’adresse avant tout à son public malgache. Pour le public international, on cherche tous les deux le compromis. Le message qui nous tient à cœur porte sur les relations Nord-Sud, on ne le perd pas de vue.
Olivier Barlet : Avez-vous pu faire tourner vos films à Madagascar ?
Eva Bély : Pas assez à mon goût ! Il faut trouver le temps d’investir dans une diffusion alternative dans les villages. Cela nous tient à cœur, mais le cinéma ambulant demande du temps et des financements très spécifiques.
Lova Nantenaina: Nous avons eu un partenariat avec une association qui œuvre dans le monde paysan. Ady Gasy est dans leur médiathèque, ainsi qu’à l’Institut français, ce qui lui permet d’être vu. Il est aussi en SVOD (vidéo à la demande par souscription) sur le site de nos amis d’OI films mais ils sont déficitaires et se sont mis en pause quelques mois depuis le 1er août 2024. Quant à Aza Kivy Etoile du matin, il a eu le covid.
Olivier Barlet : Il a eu le covid ?
Lova Nantenaina : (rires) Oui, cela a beaucoup gêné sa diffusion. La sortie au cinéma n’a pas été possible.
Olivier Barlet : Il n’y a pas beaucoup de salles à Madagascar, de toute façon ?
Lova Nantenaina : Il s’en est créé récemment : Canal Olympia et Cinepax qui a 4 salles aux normes internationales, mais à 6 € la place, ce n’est pas pour toutes les bourses. C’est élitiste mais cela marche pour les blockbusters qui sortent presqu’en même temps qu’en Europe.
Olivier Barlet : Sitabaomba a un dispositif aux multiples facettes qui fonctionnent comme diverses façons d’aborder le réel et s’appuient sur des mises à distance comme les marionnettes…
Eva Bély : Dès le début de l’écriture, nous envisagions des ateliers de marionnettes avec les enfants. L’artiste Temandrota (Randriahasandrata Razafimandimby) les a commencés dès 2016. Nous avons réfléchi longtemps avant de trouver l’écriture du conte, et un jour, Lova l’a écrit d’un trait. C’était mûr.
Lova Nantenaina : Je mûris les choses dans ma tête d’abord et sitôt le conte bouclé, je savais comment aborder les questions paysannes.
Eva Bély : Dès la première écriture, il y a huit ans maintenant, on prévoyait déjà une reine pour renvoyer à l’Histoire du pays via l’artiste. Le spectacle était aussi là pour permettre une certaine médiatisation de leur lutte. La voix-off s’est rajoutée ensuite et c’est vrai qu’elle a représenté une couche de plus.
Lova Nantenaina : Elle s’est imposée assez naturellement même si on était contre au départ. Il fallait expliquer certaines choses, notamment par rapport à la question de la terre, du citadin et du paysan, mais on a voulu respecter la tradition orale qui est très forte à Madagascar. Ly est d’ailleurs orateur de son village. On l’a écrite pour que ce soit aussi de l’art oratoire, avec des mots fleuris qui ouvrent des fenêtres de compréhension dans la tête des gens car tout un imaginaire se déploie dans ces mots. Cela fût très difficile de l’écrire en français pour que ce soit à la hauteur de la beauté de la langue de Ly. Elle comporte des métaphores qui peuvent perdre le public mais il faut accepter de ne pas comprendre certaines choses. Pour parler de nos réalités, il faut que notre culture s’y déploie.
Olivier Barlet : Que signifie « orateur de son village » ?
Lova Nantenaina : Il est orateur reconnu dans son village, un mpikabary. De la naissance à la mort, toute la vie malgache est ponctuée par des actes oratoires. On paie un orateur pour porter notre parole. L’oreille malgache a besoin d’un orateur pour fendre le silence. Ly, quand il n’est pas dans les champs, des gens le paient pour demander la main d’une fille, ou pour une cérémonie de naissance ou bien de deuil. C’est un art populaire et paysan. Cela correspond au cinéma que j’ai envie de proposer à Madagascar. On s’est dit avec Eva qu’on fait un film kabary et c’est aux gens de faire la connexion entre les éléments.
Eva Bély : Ça aussi c’était au début de l’écriture : il m’a dit vouloir faire un film kabary. On y met beaucoup d’images, des proverbes qui riment parfois mais n’ont pas un lien net entre eux jusqu’à ce qu’un sens se dégage à la faveur d’un proverbe qui explique les précédents. C’est une façon de penser très différente de la thèse-antithèse-synthèse de chez nous. Les financeurs sont séduits mais le résultat leur fait peur ! C’est le paradoxe à faire accepter à la production comme à la diffusion ! Cela semble décousu mais c’est fait exprès !
Olivier Barlet : Touffu n’est pas confus !
Nantenaina Lova : Cela représente une réelle prise de risque artistique. Je prends sur moi de proposer notre manière de raconter nos histoires pour ouvrir cet esprit de conte qui fait partie de notre tradition orale et s’inscrit dès l’enfance et à l’école.
Eva Bély : On voit lors de projections que les Malgaches, même s’ils ont un peu perdu le lien avec la culture paysanne, n’ont aucun problème à suivre le fil du film. Jamais un Malgache ne nous a dit que c’est décousu… ou même touffu ! Mais beaucoup de Français et d’étrangers se prennent aussi au jeu sans la moindre difficulté car on a aussi pensé à eux au montage.
Nantenaina Lova : En fait, l’oralité est l’art de la digression, y compris pour séduire une femme ! (rires d’Eva)
Olivier Barlet : J’ai été frappé par la quotidienneté dans le film, cette attention aux événements de la vie, cette façon d’être vivant, de rire, jusqu’à danser et chanter. Au cinéma, cela comporte le danger de l’anecdote. Comment l’avez-vous pensé ?
Nantenaina Lova : Il nous fallait le penser dans le temps. Cela s’est posé au montage. On ne voulait pas se focaliser sur la lutte. Exister en tant que tel est une forme de lutte face à un système qui veut uniformiser tous les modes de vie. Un modèle s’impose à ceux qui n’ont pas d’Histoire écrite : restaurer le quotidien, c’est restaurer l’Histoire du peuple. Ce village, on y passe devant sur la route sans le remarquer, mais maintenant les gens ont envie d’en connaître les habitants. C’est un acte militant de restituer l’Histoire abîmée par la vie et les difficultés. On a l’Histoire écrite de la royauté mais pas le quotidien des gens.
Olivier Barlet : On trouve ça partout !
Nantenaina Lova : Effectivement ! C’est important de laisser cette trace.
Olivier Barlet : C’était déjà présent dans vos précédents films mais pas à ce point-là. Est-ce la suite d’une démarche ?
Eva Bély : Oui, il y a de ça, mais on a commencé à tourner Sitabaomba avant Aza Kivy, on a fait les deux en parallèle. C’est une question de production : Aza Kivy se déroule à Tuléar et Lova ne pouvait y aller souvent, contrairement à Sitabaomba qui est à côté de la capitale. La différence est aussi dans l’importance des rushes ! Aza Kivy était pratiquement autofinancé et n’était pas aussi écrit au niveau du dispositif.
Olivier Barlet : Le dispositif de Sitabaomba s’appuie largement sur des marionnettes animées. Selon quelle méthode ?
Nantenaina Lova : Au début, on a du stop-motion sur des dessins de Dwa (Eric Andriantsialolina), un grand dessinateur malgache. Quant aux visages des personnages, ils sont animés par Bashy (Herizo Ramilijaona). Ils sont basés sur les jeux traditionnels des enfants, le tantara, ce qui veut dire conter une histoire : les enfants choisissent des galets et les tapent les uns sur les autres avec une brindille d’herbe quand ils prennent la parole comme en France un enfant qui fait parler ses poupées. Ceux qui écoutent se construisent leur imaginaire à partir des caractéristiques choisies pour chaque galet-personnage. Pour ce film, on a voulu customiser les galets : les enfants ont développé ces marionnettes durant l’atelier au village et sont allés ensemble en ville pour acheter les accessoires et faire leur tantara. Ce fut l’occasion de grandes rigolades car habituellement dans ce jeu, celui qui parle tape l’autre. Les enfants comprennent les enjeux à l’œuvre. Bien sûr, pas de la même façon que les adultes que l’on voit se déplacer au palais de justice pour défendre leurs terres et leurs cultures. Il s’agit en fait de valoriser la paysannerie alors que tout le système éducatif valorise le fait de devenir employé de bureau !
Eva Bély : Bashy Herizo est venu sur le tournage et nous a aidés à disposer la caméra pour pouvoir animer les plans ensuite.
Olivier Barlet : Il est frappant de voir combien les paysans se réfèrent souvent à des valeurs, leurs ancêtres, etc. Cela s’oppose au discours progressiste de développement qu’il y a en face. Le risque est que les gens se disent qu’on ne fait pas une omelette sans casser quelques œufs pour pouvoir faire passer une route. Comment avez-vous pensé ça ?
Nantenaina Lova : C’est une question très pertinente, on y a réfléchi longuement. Il y a un quartier de la capitale nommé Soanierana : le roi avait pour projet d’installer un marché et il a demandé aux notables leur avis. Ils s’étaient ainsi concertés sur un projet de développement. Le développement est un mot qui ne se discute pas alors même que ceux qui imposent des projets de développement imposent leur vision du monde. Les paysans dénoncent la prédation derrière le développement. Soanierana appelle à la concertation. Tananarive s’est construite sur des marais. On ne respecte pas la géographie du lieu si on ne se concerte pas avec les paysans qui gèrent les rizières. Par le biais du film, nous voulons créer un espace de dialogue pour discuter du futur souhaitable pour tous.
Eva Bély : La route est loin d’être inutile et bien pratique pour tout le monde. Les paysans ne sont pas contre un certain tracé de la route qui soit concerté. Mais le problème est aussi qu’elle donne de la valeur aux terres autour, ce qui engendre l’accaparement au service des intérêts des investisseurs privés. Quant au projet présidentiel de HLMs, on voit que trois ans après, les bâtiments construits sont encore vides et on ne sait pas qui va y vivre !
Nantenaina Lova : C’est parce qu’il faut passer par de la location-vente, ce qui demande de passer par un système bancaire. La famille de Ly ne pourrait pas se le permettre. Et de toute façon, une grande partie de la population y est rétive. Notre premier long métrage, Ady Gasy, était consacré au secteur informel qui n’est pas une régression s’opposant au développement mais plutôt une résistance passive à un système qui veut tout contrôler et tout taxer. Ce secteur est un laboratoire de liberté et de créativité. On nous rabâche qu’il faut privilégier les investisseurs privés étrangers et même si les paysans vendent des zébus pour investir dans leurs champs, ce n’est pas pris en compte. Ceux qui travaillent dans l’économie informelle sont aussi à leur manière des investisseurs privés, comme le fait remarquer Bekoto dans le film. Les paysans constituent 85 % de la population et produisent 75 % de l’alimentation du pays. Il faut évaluer ce que les paysans investissent en comparaison des capitaux étrangers qui reviennent aux actionnaires.
Eva Bély : C’est pareil pour la création d’emploi. On tue les activités des paysans qui deviendront des “sans emploi” ou qui devront travailler comme métayers ou exploités dans des usines de zone franche ! Les emplois informels ne sont pas dans les chiffres : ils ne comptent pas, pourtant ils sont le seul rempart contre l’aliénation dans un pays sans respect du code du travail.
Nantenaina Lova : On évalue ainsi le nombre de tracteurs, mais pour retourner la terre, Ly fait appel à ses voisins et ils le font tous ensemble. Cela échappe aussi aux statistiques.
Olivier Barlet : Il n’y a pas de coopératives agricoles par exemple ?
Eva Bély : Très peu. Ceux du film sont en association mais ça reste exceptionnel. Par contre, les pratiques ancestrales sont collectives. Nos études d’anthropologie nous permettent de voir un lien avec un des concepts centraux de la culture malgache, le fihavanana notamment.
Olivier Barlet : Vous n’en parliez pas déjà dans Ady Gasy ?
Eva Bély : Tout à fait. On l’y avait traduit par « fraternité ». Havana désigne ceux qui ont un lien de parenté. C’est un système d’entraide assez clanique mais qui permet de s’associer car sans harmonie sociale, on n’y arrive pas. C’est une notion très éloignée de nos pratiques occidentales mais évidente pour un Malgache.
Olivier Barlet : Il y a dans le film une incursion de cinéma populaire, très apprécié à Madagascar.
Eva Bély : En fait, ce sont de courts extraits d’un court métrage, Wrong connexion, réalisé par deux amis, le réalisateur malgache Ando Raminoson, et Colin Dupré qui était chargé de mission audiovisuelle à l’Institut français à l’époque : une parodie de film hollywoodien à la malgache avec plein d’explosions ! Leur délire était de dire que le lac Anosy, situé dans la ville de Tananarive, est tellement pollué qu’il pourrait exploser comme une bombe nucléaire ! Lova a joué dedans, le film a fait le buzz sur les réseaux sociaux. On n’a pu en utiliser des extraits pour introduire Gégé Rasamoely, l’acteur qui joue le président.
Olivier Barlet : Vous montrez effectivement combien une classe dirigeante prédatrice détermine le devenir du pays, et cela à travers des institutions nationales ou internationales : les élections, les projets présidentiels, la mainmise des militaires, la justice… On passe de l’anthropologie à la politique !
Nantenaina Lova : C’est le réel qui nous l’impose. On avait pas du tout prévu que le Président tienne son dernier meeting de campagne dans le village qu’on est en train de filmer. Il nous aurait suffi d’en rester aux rebondissements de la vie de Ly face aux spéculateurs et huissiers qui les oppressent et les effraient pour leur arracher les terres. Notre projet est de faire entendre la voix de ceux qui n’ont pas accès aux médias et qu’on réduit souvent au silence.
Eva Bély : Au départ, c’est le slogan « Croissance partagée et développement responsable » du Sommet de la francophonie qu’on voulait s’amuser à mettre en perspective avec la réalité, et notamment celle de la construction de la route. Ce décalage correspondait bien avec l’humour qu’on voulait y mettre, notamment avec les marionnettes.
Olivier Barlet : Le personnage de Ly est d’une clarté et d’une conscience politique lumineuses !
Nantenaina Lova : Bien qu’orateur, il est assez timide et s’exprime peu dans le quotidien, mais il est clair qu’il réfléchit beaucoup. Il se pose sans cesse la question du devenir de ses enfants.
Eva Bély : Et ses petits-enfants, ce qu’on va développer dans le prochain film : la question de sa relation avec sa fille et leurs visions du monde.
Nantenaina Lova : Il a le sens de l’humour mais un humour pudique. Mon défi est d’attraper cela au vol. Ly dit tout le temps mampihomehy pour tenter de rire des injustices qui lui tombent dessus.
Olivier Barlet : On voit dans le film qu’on les expulse une semaine avant la récolte. C’est d’un incroyable mépris !
Nantenaina Lova : Ils subissent le bazar laissé par la colonisation qui a figé les noms, l’état civil, les titres de propriété. Tout cela est en français, et il faut venir à la capitale et c’est très cher pour obtenir un certificat foncier, et encore plus pour obtenir un titre de propriété qui sécurise davantage ses chances de garder ses terres. Il arrive même que des titres soient donnés à des personnes différentes pour les mêmes parcelles… Face à ces difficultés juridiques pour les paysans, certains investisseurs étrangers veulent sécuriser leur alimentation et cherchent à acquérir de grandes surfaces de terres. Le risque au final est l’explosion sociale. Il est donc important de prévenir en regardant les choses en face, notamment par les moyens du cinéma.
Olivier Barlet : Les chansons et slogans de la fête finale mettent l’accent sur cet aspect politique.
Nantenaina Lova : Il y a effectivement une chanson de 1972, « notre mai 68 », mais c’est un classique dans les chansons populaires. Les enfants voulaient faire un clip. J’ai accepté le deal. Ils étaient autonomes : ils ont chorégraphié, etc. On voulait finir le film sur cette ouverture qui questionne la propriété car dans notre culture, c’est celui qui valorise une terre qui en est propriétaire de son vivant uniquement, si bien que la question de l’héritage se pose différemment. Le rôle du documentaire est d’imprimer une photographie du réel maintenant et nous voulions ainsi poser cette question anthropologique qui dépasse le cas de Madagascar.
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