Qu'il ait fallu attendre aussi longtemps pour décliner le concept à l'intention des professionnels est, une nouvelle fois, révélateur de la négligence dont ces derniers font l'objet de la part de l'industrie. Après tout, les petites structures, en particulier, sont confrontées aux mêmes problématiques que les consommateurs face à la prolifération des produits et services distribués sous forme de souscription, dont il est si difficile de suivre les échéances et la pertinence au fil des renouvellements automatiques.
La solution, concoctée avec le prestataire indien Nuclei, que Mastercard déploie d'abord dans la région du Golfe Persique, avant une extension à son périmètre « EEMEA » (Europe de l'Est, Moyen-Orient et Afrique), n'est pas détaillée mais on peut imaginer qu'elle permet, en ligne avec les standards du genre, de détecter, via une analyse des transactions récurrentes de paiement, et inventorier les abonnements en cours, en proposant des facilités de résiliation, voire de substitution, en un clic (ou presque).
Il faut toutefois noter que – contrairement au produit indépendant que constitue l'offre grand public, capable d'explorer les comptes bancaires en général – la démarche est ici directement intéressée. Son périmètre d'application est en effet strictement limité aux cartes, l'objectif étant, en arrière-plan, d'encourager les PME à utiliser celles-ci sans réserves pour les règlements récurrents. Ses arguments sont plutôt raisonnables entre la simplicité par rapport à la mise en place de prélèvements, avec la possibilité de délégation aux collaborateurs, et la nouvelle capacité de suivi centralisée.
D'un autre côté, cette limitation n'en est pas vraiment une car les souscriptions imputées sur les comptes sont déjà, par essence, plus ou moins sous contrôle. Par ailleurs, tous ces mécanismes sont certainement adaptés aux plus petites organisations, dans lesquelles il est facile pour le responsable financier de s'assurer auprès des intéressés (et de leur hiérarchie, le cas échéant) de la légitimité de leurs engagements, mais les processus correspondants deviennent rapidement complexes pour les grosses PME.
Telle est peut-être la raison pour laquelle la gestion des abonnements n'est pas encore développée pour les entreprises : afin qu'elle soit réellement efficace, il faudrait qu'elle s'accompagne de facultés de « gestion distribuée », partagée entre les multiples parties prenantes. Et voilà une opportunité de créer une offre originale et distinctive !