Tout groupe qui a commencé aussi tôt que les Beatles aura probablement quelques moments gênants à se remémorer. Les premiers pas d’un groupe ont tendance à ressembler à de vieilles photos de bébé plus tard dans leur carrière, et il peut être plus que pénible pour les musiciens de se remémorer ce qu’ils pensaient être cool. Bien que les Fab Four aient un certain lustre autour de chacune de leurs chansons, Paul McCartney a admis qu’il y avait une certaine gêne à jouer des morceaux comme “Boys”.
À l’époque, cependant, tout est permis en ce qui concerne les concerts du groupe. Même si John Lennon et McCartney sont en train de devenir l’un des meilleurs duos d’auteurs-compositeurs d’Angleterre, le seul moyen d’attirer le public sur le circuit des tournées est de jouer d’abord les morceaux préférés du rock and roll, ce qui implique généralement de jouer tout ce qui va de Chuck Berry à Little Richard en passant par Eddie Cochran.
Mais cela ne se limite pas au rock and roll. Il y a eu autant de moments où ils se sont essayés à des détours étranges comme ‘Besame Mucho’, mais de tous les morceaux qu’ils ont joués en concert, les girls groups ont eu tendance à passer autant que les rockers uptempo, ce qui les a amenés à intégrer des morceaux du catalogue de The Shirelles dans le set.
Après tout, s’ils devaient jouer pendant huit heures tous les soirs à Hambourg, c’était probablement une bonne idée de se constituer un énorme répertoire, que les filles les chantent ou non. Bien que Ringo Starr ait utilisé “Boys” comme vitrine vocale sur leur premier album Please Please Me, McCartney a déclaré qu’il y avait au moins un peu d’appréhension à l’idée de l’interpréter pour la première fois.
Comme le morceau était destiné à être chanté par une femme, McCartney s’est senti un peu bizarre à l’idée d’enregistrer l’air, déclarant : “Ringo avait toujours l’habitude de faire une chanson dans le spectacle. À l’époque, il avait ‘Boys’. C’était un peu gênant parce que ça disait : ‘Je parle de garçons – ouais, ouais – de garçons’. Mais nous n’avons jamais pensé qu’il fallait l’appeler “Girls”, juste parce que Ringo était un garçon. Nous l’avons simplement chantée comme ils l’avaient chantée et nous n’avons jamais réfléchi aux implications.
Si les gens avaient eu un problème avec le fait qu’ils n’aient pas inversé les genres, personne ne s’en est soucié. Ce qui était plus important, c’était l’énergie qu’ils créaient à chaque fois qu’ils jouaient, et à partir du moment où la chanson commence sur Please Please Me, entendre Starr se déchaîner avec le reste du groupe est une pure extase, surtout quand le solo arrive et qu’on l’entend passer le relais à George Harrison.
Même si les Beatles tremblaient dans leurs bottes lorsqu’ils ont enregistré pour la première fois, le fait de ne pas inverser les genres ne les a guère gênés. La moitié de leurs reprises comportaient quelques détours comme “Anna (Go To Him)” et la reprise de la chanson de Broadway “A Taste of Honey”, alors quel est le problème avec un peu de doo-wop ?
D’ailleurs, si l’album n’incluait pas ‘Boys’, nous n’aurions probablement pas été initiés à la voix de Starr aux côtés du reste des Fabs. Elle n’a peut-être pas la plus grande résonance, et il pourrait même vous dire qu’il n’est pas le plus grand des chanteurs, mais ce qu’il n’a pas en termes de capacités vocales, il le compense par un charme absolu dès qu’il a le micro.
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