De La Maladie Mentale Autour de JD

Publié le 11 septembre 2024 par Hunterjones

Hillbilly Elegy est la biographie du co-listier de Donald Trump, JD Vance, duquel on a fait un film d'1h56 sur Netflix avec une impressionnante distribution comprenant Glenn Close et Amy Adams, entre autres. Ainsi que Ron Howard, réalisateur d'Apollo 13 et A Beautiful Mind, entre autres films. On y parle et y voit des tentatives de suicide, de la violence domestique, des abus de drogue en omettant de parler de ce qui guide les tireurs assassins des États-Unis et les abus autour de JD: la maladie mentale. Le livre est un hybride un peu Frankenstein de pensées égarées tournant autour de jugements ethniques douteux. JD blâme ses racines Écossaises/Irlandaises et les gênes qui accompagnent ces lignées sanguines. On a un pied dans le racisme pur et simple. Bibliothèque de l'extrême droite. C'est une chose d'appeler Vance de l'homme qui murmure à l'oreille de Trump,  ça en est une autre de le qualifier de "grand observateur critique". Il faut le voir depuis quelques semaines essayer très fort de paraître simplement "normal" après qu'on l'eut qualifié de "weird", et rien ne semble moins naturel pour lui. Il est entré dans un casse-croûte pour se payer un sandwich tentant de faire de la petite conversation sympathique pour se faire aussitôt dire qu'on ne voulait pas se faire filmer avec lui. Je ne sais pas pourquoi ces images ont tout de même réussi à se rendre sur le net. Ça ne fait que montrer qu'il est très inconfortable avec les gens tout simples. Et mal accueilli. 

Quelques jours plus tard, il publiait une photo de lui devant un burger impossible à manger sans le décomposer. Voulant donner je ne sais trop quelle impression. De gars ordinaire, j'imagine. Mais qui ne donnait que l'idée qu'il pouvait être goinfre. Et fier de l'être.  Ok. Peut-être qu'on peut trouver qu'il aime s'amuser. Je lui accorde.

Dans le film d'Howard (et dans le livre), le portrait de la mère et la grand-mère de Vance est celui de deux femmes bipolaires, victimes de pulsions mal contrôlées comme le sont ceux et celles qui sont atteint(e)s de maladie mentale. Howard substitue toutes aspirations politiques pour de la mélasse mélodramatique appuyée par de la musique qui guiderait nos émotions et par la caricature de Close en personnage souvent vu de Ma Kettle à Granny May Moses. Quand elle ne sacre pas, elle scande des philosophies de conspirationniste qui s'ignore. Le film est une tentative de nous humaniser celui qui pense qu'une femme sans enfants n'a aucune valeur au pays. Mais qui reste en périphérie des vrais problèmes qui le guettent. 


 Dans le livre, Vance démontre au moins un peu d'amour pour sa mère, alors que dans le film, en moins de 20 minutes, on comprend que Vance n'a qu'un boulet comme maman. On peine à croire à cette femme si mal organisée serait allé à l'école des infirmières tout en étant mère monoparentale. Tous les clichés de redneck s'y trouvent. Les hommes en torses nus, celui qui est prêt à tuer pour sa famille, ceux qui sont stupides et quand même menaçants, ceux qui ne font confiance en aucun étranger. Des inspirations pour JD ? Pas clair. On joue encore du cliché d'ignorant du parent qui s'impose entre son enfant et le progrès. Est-ce vraiment à l'avantage de Vance, ce livre ? ce film ? Sans dire que son livre/film n'est pas vrai, la trame ressemble beaucoup à un film de 1937 de Micheal Curtiz où on hésitait pas à tuer un "menaçant" étranger à vue et voyait la fille de la famille devenir étudiante en soins infirmiers. Comme JD essaie de s'élever au dessus de la misère familiale. Comme si il ne pouvait pas être lui-même, atteint d'une certaine forme de dérive mentale. Qu'il confirme pourtant semaine après semaine avec des erreurs de jugements importantes. Vance aurait eu tout à gagner à approfondir ce côté de sa lignée familiale, ça ça l'aurait humanisé. Dans le film d'Howard, les problèmes de sa mère sont lâchement résumés en un plat "Elle a cessé d'essayer" quand elle tente de s'enlever la vie. Dans son livre, c'est la faute des Écossais et des Irlandais. Point, barre. Racisme facile.La voix hors champs de Vance ferme le film en disant qu'"on décide qui on est tous les jours par les choix qu'on fait". Qui est à la fois un doigt pointé sur sa mère qui faisait les mauvais choix, mais aussi qui confirme que ceux faits par Vance (et Howard) ne sont pas les bons non plus. 

Alors que la maladie mentale n'a jamais été aussi armée dans ce pays, il aurait été humain d'attaquer le sujet de front. Et non de lancer timidement "tu écoutes trop de voix dans ta tête maman!". Le film/livre était ailleurs la région, les Appalaches, où a grandi Vance stérilisait si on avait perçu le moindre indice de bipolarité. Des choix eugénistes controversés auxquels sa grand-mère et sa mère ont réussi à échapper. Là où il est issu, les citoyens ont été cobayes de stérilisation qui ont largement brisé bien des lignées. 

On a beau trouver exagérée toute comparaison Nazie avec les Républicains, mais dans les Appalaches de JD Vance, on admirait Adolf Hitler qui avait stérilisé quelques 80 000 "non normaux" en Allemagne. Et on copiait le modèle dans son coin. Heureusement, ça n'a pas complètement fonctionné. On a stérilisé "seulement" quelques 27 000 "unfit".

Qui était une définition très large de "on sait pas c'est quoi et on ne veut pas savoir". 

Comme la maladie mentale autour de JD Vance. Voir des fenêtres qui ne soient pas des portes, ce n'est pas facile pour tout le monde. Et c'est humain de montrer être en mesure d'en faire la différence. Ce que Vance (& Howard) ont choisi de faire, est de faire semblant qu'on ne pouvait pas être "comme ça". 

Avec aussi peu de naturel que si on allait manger un burger ou s'acheter un sandwich en étant le plus sociable des jeunes hommes. 

Et aussi celui qui voudra que madame accouche d'un viol, même familial. Vous trouvez que j'y vais fort en parlant de maladie mentale chez JD Vance ? Il vient de relayer (lui, Elon Musk, Ted Cruz) le mensonge que les immigrants mangent les chats...

La maladie mentale est une réalité toute aussi réelle que les tueries dans les écoles. Y fermer les yeux, c'est accepter toutes dérives qui y soient liées. Ce que Vance a aussi confirmé dans son intervention après la 54e tuerie aux États-Unis. On a pas commenté la 55e depuis. 56e promise d'ici Noël. Pas souhaitée. Mais certaine. Selon la loi de la moyenne.